menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Le vignoble garde sa ministre et ses appels à l’aide
Le vignoble garde sa ministre et ses appels à l’aide
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Bayrou de secours
Le vignoble garde sa ministre et ses appels à l’aide

Renommée après trois brefs mois en poste, Annie Genevard conserve le ministre de l’Agriculture et les multiples dossiers à mener à bien pour sortir de crise la filière vin. L’occasion de faire ses preuves en mettant un coup d’accélérateur dans son soutien aux opérateurs vitivinicoles en grandes difficultés.
Par Alexandre Abellan Le 24 décembre 2024
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Le vignoble garde sa ministre et ses appels à l’aide
« Penser l’avenir, c’est prêter attention aux propositions de la filière [vin], notamment au plan de consolidation. J’y suis particulièrement attentive et je travaillerai vigoureusement à ses côtés » lançait Annie Genevard en octobre dernier. - crédit photo : Alexandre Abellan
C

DD reconduit. Après 10 jours de suspense, le nouveau premier ministre François Bayrou annonce ce lundi 23 décembre son gouvernement et le maintien d’Annie Genevard au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (la Forêt étant retirée de l’intitulé*). Nommée le 21 septembre dernier dans l’éphémère gouvernement de Michel Barnier, la députée du Doubs peu experte des sujets agricoles a dû apprendre au pas de course face à la résurgence des tensions dans les campagnes. Les demandes de juste rémunération (notamment avec Egalim 4 et les Organisations de Producteurs), de simplification administrative (malgré de premières avancées) et d’aides fiscales multiples (sur le GNR, l’emploi saisonnier, la transmission familiale des vignobles…) portées depuis ce début d’année 2024 n’ayant pas trouvé de traductions concrètes faute de transcription parlementaire (entre dissolution de l’Assemblée Nationale le 9 juin et motion de censure le 4 décembre).

En trois mois (dont un d'expédition d'affaires courantes), Annie Genevard aura marqué son attention aux problématiques viticoles, avec l’accueil 10 jours après sa nomination des représentants de la filière vin pour recevoir leur plan stratégique, sa participation à la réunion interministérielle des 100 ans de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), des visites dans les vignobles du Midi touchés par la sécheresse (en octobre dans le Roussillon et en novembre dans l’Aude), la mise en œuvre dans les temps de l’arrachage définitif à 4 000 €/ha et l’annonce de soutiens bancaires. Cette dernière mesure se concrétisant actuellement, avec la signature récente de protocoles d’engagement pour les prêts à taux bonifiés de court terme avec un taux d’intérêt maximum de 1,75 % sur deux ans (plafonné à 50 000 €) pour les agriculteurs ayant perdu plus de 20 % de leur chiffre d’affaires en 2024, tandis que le prêt pour reconsolidation de la dette à long-terme (jusqu’à 12 ans) avec un plafond à 200 000 € et une garantie à 70 % par la Banque Publique d’Investissement (Bpifrance) est en finalisation. Avec la maintien d’Annie Genevard, la filière vin peut espérer que ces mesures annoncées pourront être suivies efficacement afin de se concrétiser rapidement, sans avoir à recommencer tout le processus d’explications et de négociations pour répondre aux urgences économiques des entreprises vitivinicoles.

Longue liste de demandes

Se cumulant, les crises climatiques, économiques, géopolitiques et sociologiques font flamber les coûts de production de la filière vin alors que les rendements chutent et que la commercialisation s’effondre avec des prix de vente non rémunérateurs. Ce qui se traduit dans la chute de rentabilité généralisée du vignoble, une augmentation significative des défaillances et une banalisation des procédures collectives. L’état d’urgence étant déjà dépassé, la filière vin continue de répéter sa liste de mesures nécessaires pour se relancer. Sont demandées par la filière la concrétisation de l’arrachage temporaire (ou d’un système s’en rapprochant), l’obtention des 40 millions € de solde pour l’aide à l’arrachage définitif, le déploiement rapide des dispositifs de prêts à court-terme et de restructuration de l’endettement bancaire, la mise en place d’un nouveau fonds d’urgence viticole face aux aléas climatiques de la très petite récolte 2024, une aide à la restructuration des caves coopératives, le soutien face aux tensions géopolitiques (taxes chinoises sur le Cognac ou nouveaux droits de douanes promis par le président américain Donald Trump), un soutien à l'export pour le développement commercial dans le monde entier

En somme, il est demandé à la ministre de poursuivre sur sa lancée : après l’écoute et les diagnostics, l’action et les remèdes de choc. « Il ne faudra pas s’en tenir à l’arrachage, qui est tout de même une forme d’échec, mais penser l’avenir » déclarait en octobre Annie Genevard, soulignant que « bien que la situation soit vraiment préoccupante pour la filière, la grande majorité des vignerons ne se résigne pas pour autant. Heureusement, puisque leur passion de la vigne et du vin contribue à notre économie à hauteur de 92 milliards d’euros. »

4 gouvernements en 1 an

Après « quatre gouvernements successifs qui ont pris des engagements forts auprès du monde agricole », les syndicats Jeunes Agriculteurs et FNSEA indiquent dans un communiqué que « dans cette période de forte instabilité, la reconduction d’Annie Genevard au poste de ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire doit permettre d’assurer une continuité sur les dossiers agricoles ». Pour le syndicat agricole majoritaire, « ce nouveau mandat doit marquer une accélération de la concrétisation des engagements et des mesures tant attendus par les agriculteurs français » avec « l’examen d’ici le printemps 2025 d’un projet de loi ambitieux sur le revenu agricole, visant à apporter des adaptations nécessaires aux lois Egalim » alors que la « ministre Genevard s’y était engagée, aujourd’hui, son nouveau mandat lui offre une opportunité de concrétiser son engagement. »

 

* : Agnès Pannier-Runacher devient la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (3)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
augustin Le 01 janvier 2025 à 04:57:46
fort heureusement le gouverement communique dans le sens espere très exactement dans ces mêmes colonnes il y a juste une semaine :.) Comminique inter ministériell entre varenne et bercy pour nous promettre que cette fois , promis jure ...on va faire ce que l on a promis !!! Le problème c est que c est exactement ce que nous ont dit leurs prédécesseurs depuis un an et qu il ne s est rien passé. Le gouvernement actuel paye donc CASH l'incurie de ses prédécesseurs. Est ce juste ? certainement pas .Est ce justifie ?certainement ! L Elysee nous parle hier soir du réveillon de "réveil de l agriculture " ...Il est probable que c est le même elysee qui sera réveillé par les agriculteurs manifestants du dimanche 5 janvier :^) On passe de l ancien "quoi qu il en coute" au nouveau "voilà ce qu il en coûte " car la réalité, nous enseigne lacan , c est quand on se cogne ... Notre brillant président n est plus un des élèves du cercle des poètes disparus de son adolescence , mais désormais au pied d un mur, que son premier ministre qualifiée lui.meme d himalayen .Nous autres sur le terrain , notamment en viticole et à Bordeaux y voient plutôt une abysse type fosse des philippines.On a tous l image , reste à franchir l obstacle. Ce premier communiqué va dans le bon sens mais il va falloir aller très vite et très loin notamment à l export , avec la loi evin , le tandem bancassurance , la gd et egzum et surtout surtout une meilleure solidarite au sein de la filiere et au sein des greffes en charge des satanees procedures collectives qui deferlent .A défaut nos concurrents étrangers danseront très vite sur notre tombe.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Renaud Le 31 décembre 2024 à 21:43:59
Nous avons récupéré ( pour combien de temps ?) deux ministres. Puisque l'agriculture et la biodiversité sont séparées alors que c'est notre quotidien. Rendez à prendre à nos ministres pour travailler sur toutes les pistes de diversification des revenus des agriculteurs. Entre coups de production a sanctuariser et paiement pour services rendus 2025 sera rempli d'espoirs qu'il ne faudra pas vains.
Signaler ce contenu comme inapproprié
augustin Le 24 décembre 2024 à 06:48:30
S agissant de l octroi des prêts c est la synergie avec les autres membres du gouvernement notamment lombard ( banques secteur prive ) et montchalin ( finances secteur public) qui peut faire la différence.Le déploiement des deux prêts genevard patine pour le moment , faute d un engagement réel terrain de crédit agricole banques pop et caisses d épargne, sans oublier un crédit mutuel sur la réserve. Il faudra également une implication forte des ddtm qui dépendent de retaillau pour que l adossement desdits prêts à la bpi se fasse sans plus de délai.Les scores de defaillances 4 ème trimestre 24 , à paraître tout début 25 vont hélas confirmer le caractère tardif et parcimonieux de ces prêts en 2024. La responsabilité en revient au tandem ministériel précédent qui n à pas su où bien n à pas voulu anticiper le tsunami des liquidatios judiciaires, soit par ignorance soit par sens politique. Le lobby bancaire et l inertie de cette profession en France restent un fâcheux boulet et les magistrats administrateurs judiciaires et autres mandataires liquidateurs s y heurtent en permanence,. Tandis que huissiers avocats et commissaires priseurs s apprêtons a une année 2025 particulièrement faste en procédures collectives ...Et puis il y a l export , à commencer par l Amérique du Sud pour commencer, mercosur oblige et surtout l Inde et ses 1.4 milliards d habitants , dont la bourgeoisie est en train de changer de comportement de consommation à vitesse grand V. Un groupe comme l oreal l à compris dont le pdg passe de plus e plus de temps la bas . La filière à vécu la succession story Chine , il faut impérativement tenter de doubler avéc l Inde vomme le pressent pierre lurton depuis longtemps chez lvmh. Et le commerce exterieur comme les affaires européennes doivent aider Mme genevard a abaisser la barrière douanière qui aujourd hui nous empêche. Himalaya, vous avez dit Himalaya ? François Bayrou a évoqué ce massif montagneux comme un obstacle, tentons pour finir de le voir comme un objectif pour les bassins viticoles francais à l export :*) !!! De l audace , encore de l audace et toujours de l audace , ce sera le ressort du rebond espere pour 2025 .., ou pas :^(
Signaler ce contenu comme inapproprié

vitijob.com, emploi vigne et vin
Jura - CDI EARL GANEVAT
Yonne - CDI domaine vrignaud
Saône-et-Loire - CDD Boisset la Famille des Grands Vins
Aube - Stage CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LA MARNE
Aube - Stage CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LA MARNE
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé