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Les urgences viticoles d'Annie Genevard, nouvelle ministre de l’Agriculture
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Ministère en vue
Les urgences viticoles d'Annie Genevard, nouvelle ministre de l’Agriculture

Impliquée auprès des agriculteurs de son Doubs natal, la nouvelle ministre n’a pas de fibre viticole affirmée. Figure politique de son parti, elle va devoir rapidement apprendre sur le tas alors que la crise de la filière vin s’envenime et qu'un plan d'action fort est attendu.
Par Alexandre Abellan Le 22 septembre 2024
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Les urgences viticoles d'Annie Genevard, nouvelle ministre de l’Agriculture
Originaire du Doubs, l’ancienne maire de Morteau est la députée de la cinquième circonscription du Doubs (Pontarlier, Morteau…) - crédit photo : DR
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in du suspens. Après des jours de rumeur, la nomination de la députée Annie Genevard au ministère de l’Agriculture est confirmée par l’annonce officielle du gouvernement de Michel Barnier ce samedi 21 septembre. Actuellement vice-présidente de l'Assemblée nationale et vice-présidente déléguée du parti Les Républicains, Annie Genevard est une figure de sa famille politique, comme son prédécesseur au ministère de l’Agriculture, Marc Fesneau, qui occupait la rue de Varenne depuis mai 2022, et qui reste député du Loir-et-Cher et premier vice-président du parti Mouvement Démocrate (MoDem, dont il préside le groupe à l’Assemblée).

Participant au groupe de travail sur l’agriculture du groupe Les Républicains depuis son élection juin 2012 à l'Assemblée Nationale, la nouvelle locataire de l’hôtel de Villeroy ne présente pas de liens forts avec le vignoble*. En séance, l’ancienne professeure de français a surtout pris part à des travaux sur la culture et l’éducation, mais aussi sur la fin de vie et les principes de la République. Membre de plusieurs groupes d’études à l’Assemblée Nationale ces douze dernières années, elle n’a pas participé au groupe d’études vigne et vin, mais aux travaux sur la montagne, la filière brassicole, la gastronomie ou les industries du luxe (dont elle a été co-présidente).

Arrachage et au-delà

S’étant impliquée par le passé sur les sujets agricoles (touchant notamment les exploitations montagnardes de sa circonscription**), Annie Genevard ne va pas manquer de dossiers vitivinicoles urgents alors que la colère agricole de l’hiver dernier ne demande qu’à repartir faute de réponses concrètes. Si le sujet de l’arrachage définitif vient tout juste d’avancer (avec encore une validation européenne à obtenir et cependant un enjeu de budget à régler), il reste celui de l’arrachage temporaire qui est discuté dans le Groupe à Haut Niveau de la Commission Européenne.

N’attendant que l’arrivée d’un nouveau ministre pour lui présenter son plan stratégique, la filière souhaite avancer rapidement alors que les vendanges se passent dans une ambiance très pesante : le difficile millésime 2024 faisant chuter les rendements et bondir les coûts de production, alors que les marchés restent incertains (et peu valorisés, en témoignent des prix de foire aux vins). De quoi appuyer le désir de la filière d’une loi Egalim 4 intégrant les vins pour assurer un prix rémunérateur. Et appeler à un sursaut politique alors que les vignerons indépendants comme les caves coopératives voient se creuser un gouffre de difficultés financières (les procédures collectives se multipliant déjà, alors que les suicides frappent et menacent toujours plus).

Crises sur le château

S’accumulant depuis des mois, les propositions ne manquent pourtant pas pour redresser la filière. Annie Genevard et ses équipes en trouveront dans le programme porté par les vins AOP et IGP ou le cap fixé par les Vignerons Indépendants : allègement des démarches administratives, alignement de la transmission des biens viticoles sur le Pacte Dutreil, application du principe "pas d’interdiction sans solution" pour les phytos, révision de la moyenne olympique pour l’assurance climatique, maintien d’une fiscalité permettant une consommation avec modération, dynamisation de l’emploi saisonnier en pérennisant le dispositif TO-DE, exonération de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB), la gestion administrative des vignes en friche, expérimentation des traitements par drones… Sans oublier la demande de soutien concret face aux menaces chinoises de taxation antidumping réclamé par les vignobles d’Armagnac et de Cognac. Le vignoble charentais demandant également un rendement différencié pour mieux gérer sa production sans rien coûter à l'Etat. Ce sont des mesures sonnantes et trébuchantes qui sont attendues dans les vignobles ravagés par les aléas climatiques (gel à Cahors, grêle à Gaillac, sécheresse dans les Pyrénes-Orientales et l'Aude...).

Il y a du vin sur la planche de la nouvelle ministre, et la filière vin le répète : il n'y a plus le temps de repartir à zéro sur un constat, il faut avancer sur un plan d'action permettant un choc de relance.

 

* : En décembre 2012, elle était cependant la cosignataire d’une « proposition de loi visant à ce que le vin français fasse partie intégrante du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France ».

** : Annie Genevard a présidé l’Association nationale des élus de la montagne de 2018 à 2020.

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Tous les commentaires (7)
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Dominique Le 23 septembre 2024 à 10:19:20
j'espère que Mme Genevard est une pratiquante de la lecture rapide! Surtout qu'elle part de zéro. Nommée uniquement, dans le cadre du quota LR et pour son obéissance atavique à la FNSEA.
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Albert Le 23 septembre 2024 à 09:26:25
Merci à Renaud pour la pondération de son commentaire, et bien évidemment pour la dimension humaine sous-tendue. J'ai noté celui de Benji : reconnaît-il au CONsommateur le droit de se déterminer dans ses critères de choix ? .. je me pose la question.
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Benji Le 22 septembre 2024 à 23:26:06
Il y a urgence Mme là ministre même si Albert pense qu'il faut interdire tout les médicaments efficaces pour nos vignes et notre agriculture ! Combien de pays européens s'interdisent les solutions efficaces pour lutter contre les maladies et et les ravageurs? Combien de pays européens s'interdissent la promotion de leurs productions nationales ,de leurs savoirs faires et des emplois liés ? Combien de pays subissent les normes administratives et écologiques aussi drastique ? Seule la France s'autorise toutes ces contraintes qui détruisent notre agriculture en préférant écouter les hygiénistes et ong improductifs au lieu d'écouter les producteurs et les salariés qui font vivre les territoire et donc la France ! Et après on nous parle de souveraineté nationale !!!
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Renaud Le 22 septembre 2024 à 10:12:58
Une nouvelle ministre est nommée. Soit qui sait pour combien de temps? on verra. Si ce délai inhabituel a permis de se mettre d'accord sur les sujets à traiter et la chronologie à y appliquer ce serait formidable. Pas sûr! Maintenant au travail, et voilà en quelques mots le chantier à réaliser : comment vivre de notre travail? Comment répondre à un mieux écologique tout en protégeant le revenu des agriculteurs ? Comment relancer la consommation ? Comment protéger le prix aux agriculteurs en intégrant les coûts de production moyens ? Comment faire reconnaître nos missions non marchandes ( aménagement par exemple) ? Comment enrayer l'effondrement d'une filière ? Comment organiser de façon efficiente les arrêts d'activité? ( celui qui tient n'a pas le meilleur terroir il a juste la meilleure trésorerie et cela est sans relation avec son produit) voilà des sujets à répondre. La tâches ne sera pas facile car nous avançons de façons dispersés. Espérons c'est tout ce qui nous reste.
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Bourvil Le 22 septembre 2024 à 09:29:29
Pas de panique ou des cris de joie, du calme tout simplement, vu que la censure de ce gouvernement étant très proche (trois semaines de durée !!!!), l'appétit de cette Dame se sentira très vite rassasier étant donné de plus est qu'elle a été recalée rue Grenelle son domaine de prédilection (enseignante de métier), donc au final n'ayant obtenu son strapontin ministériel que part calcul politique...... Abracadabrantesque. Aucune lumière au bout du tunnel pour la filière viticole.
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Albert Le 22 septembre 2024 à 09:00:54
Si le principe " pas d'interdiction sans solutions " reste un point dur non négociable, et que la viticulture agrochimique entend s'y accrocher, en tant que consommateur je sais quelle réponse je vais apporter .. et sans délai : actuellement, je confesse ne pas me cantonner au Bio et, sans être vraiment dupe quant aux pseudo-garanties (?) apportées, au logo HV3 .. mais le poids de l'agrochimie et la tournure du débat me font réfléchir à conditionner à très court terme mes achats sur ces 2 seuls critères. PS : le ton de votre article très récent sur l'interdiction à la vente d'une matière active (DMM) de BASF m'a disons-le choqué > .. "perdent" .. voilà le qualificatif utilisé pour évoquer le retrait d'un de ces produits de m .. dont la classification dans la catégorie des CMR de catégorie 1 est scientifiquement documentée. Je me demande ce qu'attend le monde viticole pour changer ses pratiques : attention, je ne suis pas en train de relayer un discours "Bio" syndical, je suis simplement consterné de relever (notamment, il suffit bien souvent de lire les commentaires) qu'un nombre encore bien confortable de viticulteurs n'imaginent pas que la fin très-très prochaine du monde agrochimique dans lequel on les a poussés est une perspective qu'ils ont nécessairement à considérer. À moins que les seules réponses à apporter à "leurs" problèmes passent par des demandes d'aides .. Mais la viabilité d'une entreprise ne relève-t-elle pas en très grande partie de son chef ? ..de sa clairvoyance ? .. de sa capacité à adapter son offre au "marché" ?
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cri Le 22 septembre 2024 à 07:13:27
et pourquoi pas la remise en cause de la loi Evin?...
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