ean-Luc Fugit a profité de l’audition d’Agnès Pannier-Runacher par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale pour lui demander sa vision de la proposition de loi devant être examinée le 11 juin, par la commission des affaires économiques.
« Cette proposition vise à autoriser l’utilisation de nouvelles technologies telles que les drones pour limiter la pénibilité de l’épandage des produits phytosanitaires et à mieux maîtriser les quantités employées » a rappelé le député Renaissance du Rhône à la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture.
« Le gouvernement soutiendra cette proposition car le drone est un moyen de faire de l’agriculture de précision » a promis Agnès Pannier-Runacher.
Dans le détail, la proposition de loi déposée cette semaine par le député bordelais Pascal Lavergne et Jean-Luc Fugit veut autoriser le recours à des drones en vue du traitement des vignes en pente et des vignes-mères de porte-greffes conduites au sol, pour certains produits à faible risque ou autorisés en agriculture biologique, lorsque le drone présente des avantages manifestes pour la santé humaine et l’environnement par rapport aux applications terrestres.
Pour appuyer leur demande, les députés mettent en avant le rapport favorable rendu par l’Anses en juillet 2022, après trois ans d’expérimentation. « L’agence a conclu que le drone s’avérait être une alternative susceptible de présenter de multiples avantages par rapport à la pulvérisation terrestre sur des parcelles à forte déclivité » rappellent-ils.
Les vignerons d’Alsace, d’Ardèche et de Champagne l’ayant testé ont adoré. « Le drone, j’en suis fan : ça coche toutes les cases : écologiques (en termes de bilan carbone), agronomiques (pas de tassement du sol), sociétales (moins de bruit et quasiment pas de dérive), sociales (moins de pénibilité pour les salariés, qui peuvent évoluer en pilotant des drones) » racontait récemment à Vitisphere Michel Jacob, à la tête des champagnes Serge Mathieu à Avirey Lingey (18 hectares de vigne, dont 8 ha à plus de 40 % de pente).
Les députés enchainent en indiquant que sur bananiers, l’Inrae a conclu que la pulvérisation par drone était plus efficace pour atteindre les feuilles les plus proches du sol que la pulvérisation par atomiseur à dos d’homme.
Outre la préservation de l’environnement, les députés insistent sur le fait que la pulvérisation par drone a l’avantage de soulager les employés en diminuant leur exposition aux phytos et en évitant les accidents liés par exemple à des retournements d’engins sur des pentes dangereuses. En mai 2023, les sénateurs ont déjà voté la mise en place de nouvelles expérimentations pour 5 ans.