ne partie de la profession viticole craint la fin des dérogations préfectorales ou ministérielles pour des pulvérisations aériennes de produits contre le mildiou ou l’oïdium en cas d’orages rendant les parcelles inaccessibles.
« Ce 23 novembre, la commission Environnement (ENVI) du Parlement européen va probablement voter l’interdiction totale de l’épandage aérien alors qu’il y a quelques mois notre Sénat s’est prononcé pour la mise en place de nouvelles expérimentations de traitements phytos par drones sur les parcelles à forte pente, ou en agriculture de précision, en fonction de critères visuels ou de cartes de vigueur » alerte Benoît Ab-der-Halden, gérant de la société Agribio Drone.
Le vote européen risque de mettre un coup d’arrêt aux essais français alors que les viticulteurs ont de plus en plus de mal à trouver des salariés et que la MSA de l’Ardèche vient de démontrer qu’il y a 300 fois moins de résidus sur la combinaison d’un télépilote que sur celle d’un viticulteur avec un pulvérisateur thermique à dos.
Benoît Ab-Der-Halden demande aux organisations professionnelles (FNSEA, COPA COGECA, syndicats agricoles, chambres d’agriculture…) de monter au créneau pour influencer l’Union Européenne. « C’est d’autant plus important que le rapporteur de la commission est une écologiste complètement contre l’épandage aérien. La technologie avance mais pas le réglementaire. C’est la même chose pour les robots qui ne peuvent pour l’instant pas emprunter la route pour aller d’un champ à un autre ».
Si le lobby agricole parvient à ses fins, Benoît Ab-Der-Halden espère qu’en France l’Assemblée nationale autorisera les essais menés avec des produits soumis à AMM ou certifiés AB en vue d’une homologation de la pratique. « Pour l’instant seuls des produits de biocontrôle sont autorisés. Un drone peut épandre du soufre contre l’oïdium, mais pas du cuivre contre le mildiou, c’est ubuesque ! »
Il regrette aussi que les drones de plus de 25 kg aient en moyenne à attendre 3 mois pour recevoir l’autorisation de décoller de la Direction Générale de l’Aviation Civile. « Il faut y remédier avec un scénario européen de vol spécifique à l’agriculture, proche des cultures, en imposant au télépilote de drone d’avoir une radio VHF pour se mettre en contact avec les tours de contrôle, comme les hélicos. Le législateur doit s’inspirer de la Suisse. On ne voit plus d’hélicoptères au-dessus des vignes bordant le lac Léman, seulement des drones ! »