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Pourquoi des viticulteurs apprennent à piloter des drones
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Permis de voler
Pourquoi des viticulteurs apprennent à piloter des drones

Dans les Côtes du Rhône septentrionales, des viticulteurs passent un certificat de pilotage de drones pour protéger leurs vignes en forte pente. Décollages réussis.
Par Vincent Gobert Le 12 décembre 2023
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Pourquoi des viticulteurs apprennent à piloter des drones
Aire de décollage et d'atterrissage de drone de pulvérisation à la vigne chez Olivier Clape. Le salarié permanent James est aux commandes. - crédit photo : Olivier Clape
«

 Notre objectif, c’est de respirer un peu, déclare Olivier Clape, vigneron sur 9 ha à Cornas, au nord de Valence. Ici, on fait tous les travaux de la vigne à la main. On traite avec des pulvés à dos. C’est pénible. Alors, avec l’un de mes salariés, nous avons passé notre certificat de télépilote (Catt) il y a deux ans pour faire une partie des traitements par drone. Un autre salarié, embauché plus tard, a aussi obtenu ce brevet. »

Mais ce fut aux prix de quelques sacrifices. « Nous avons suivi une formation de plusieurs mois avec Dron’Aéro. C’était beaucoup de bachotage en soirée ainsi que de la pratique avec différents drones dont un agricole. Il faut être motivé. En plus de la réglementation, on apprend toutes les notions sur les vents, l’altitude, l’atmosphère, etc., ainsi que le fonctionnement d’un drone », se souvient Olivier Clape.

"Cela m'a coûté dans les 3500 €"

À Ampuis, à 70 km au nord de là, Julien Barge cultive des vignes sur des pentes aussi escarpées, mais dans l’appellation Côte-Rôtie. Pour soulager sa peine, il a passé son brevet de télépilote. « C’est grandiose !, s’exclame ce producteur qui cultive de 7 ha dont 5 sur des coteaux très pentus. Je me suis décidé après les vendanges 2022. Lors d’une discussion sur qui allait faire les traitements à dos la campagne suivante, j’ai appris qu’on pouvait épandre certains produits et engrais par drone. J’ai décidé de passer le brevet de télépilote. Cela m’a coûté dans les 3 500 €. »

Une fois diplômé, Julien Barge a acheté un DJI Agras T10, un drone qui peut emporter jusqu’à 25 kg de bouillie. « Il m’a coûté dans les 6 000 €, indique-t-il. À cela, il faut ajouter une deuxième batterie, un chargeur, un groupe électrogène pour charger les batteries dans les vignes, etc. On arrive à 16 000 €. Ce que je trouve compétitif par rapport à un atomiseur à dos, d’autant qu’on traite plus vite qu’avec l’atomiseur. On épand de l’engrais et des préparations pour lutter contre les maladies, dans la limite de ce qui est autorisé. On a réalisé sept à huit passages en fonction des parcelles. Tous les vols se sont bien passés. »

"Il faut être vigilant"

Pour sa part, Olivier Clape loue un drone à Dron’Aéro qui met deux modèles à sa disposition : un DJI Agras MG-1 et un T10 qui fonctionnent en mode automatique : l’utilisateur les fait simplement décoller lorsqu’ils sont pleins, après quoi, les drones suivent un plan de vol pour traiter la parcelle en retournant automatiquement à l’endroit où ils se sont arrêtés après avoir vidé leur cuve de bouillie. « Tout s’est très bien passé, assure Olivier Clape. Mais il faut vigilant car, quand le drone retourne à la base, il va très vite. »

Dans la même appellation, un autre vigneron la joue discret. Lui s’est formé seul. « J’ai suivi les modules sur la plateforme AlphaTango, relate-t-il. Les traitements au pulvé à dos sont trop contraignants. C’est difficile de trouver du personnel, c’est un travail dur, physique, on est exposé. Le drone règle tous ces problèmes. On maintient la pulvé à dos aux abords des habitations. »

Ce viticulteur a acheté en famille un DJI Agras MG-1 qui a coûté près de 15 000 € avec tous ses accessoires. Et il a dû faire d’autres dépenses : « Le parcellaire est morcelé. Et l’autonomie en vol n’est que de 10 à 15 minutes. Il faut donc souvent changer la batterie. À cause de cela, j’ai dû terrasser une petite dizaine de zones d’atterrissage et de décollage d’environ 2 m2. J’ai dû aussi changer quelques pales : c’est de l’usure normale. »

"Le mieux serait d'avoir un acteur national"

À l’avenir, Olivier Clape aimerait disposer de plus de souplesse et de services : « Il y a beaucoup de contraintes avec les drones de DJI qui viennent de Chine. Une fois qu’on a délimité une parcelle et défini le plan de vol, le parcours est automatiquement dessiné et on ne peut pas le modifier. D’autre part, le SAV n’est pas un SAV agricole. Le mieux serait d’avoir un acteur national. »

Olivier Clape y travaille. Il participe au développement d’un nouvel engin avec Dron’Aéro : « Le but est aussi d’avoir un drone plus compact et capable de se recharger automatiquement à partir d’une cuve au sol. Et je compte aussi sur l’évolution technologique : le repérage du mildiou lors des survols m’intéresse. »

 

Trou d’air

Cloués au sol. En France, les drones ne peuvent plus décoller avec des produits soumis à l’AMM. Ils ne peuvent emporter que des PNPP (préparation naturelle peu préoccupante) ou des engrais. Une expérimentation a permis de faire des traitements sur des parcelles très pentues avec des produits autorisés en bio ou HVE pendant trois ans, entre 2019 et 2021. Elle devait être renouvelée conformément au vote du Sénat ce printemps, mais n’a pas pu démarrer. L’Union européenne s’est aussi emparée du sujet. Le parlement européen devait se prononcer le 23 novembre sur l’interdiction de la pulvérisation par voie aérienne dans l’UE. Mais ce vote n’a pas eu lieu.

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