inie la mise à l’écart, désormais c’est la plongée dans les arcanes d’Egalim pour la filière vin. Se penchant toujours plus sur les limites et potentiels de "la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable" depuis quelques semaines (des annonces présidentielles de prix plancher aux condamnations pour prix abusivement bas de deux négociants à Bordeaux), la filière vin se mobilise pour faire évoluer ce cadre réglementaire en accord avec ses besoins (de rémunération de tous les maillons de la chaîne, à commencer par les viticulteurs en difficulté dans les vignobles spécialisés dans le rouge). A la demande des interprofessions de Bordeaux et de la vallée du Rhône (CIVB et Inter Rhône, pilotes sur le sujet alors que les cours restent trop bas pour le vin en vrac), la ministre déléguée à l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher vient de recevoir les représentants de la filière vin ce mercredi 10 avril pour échanger sur les demandes d’évolution d’Egalim pour les vignobles les plus en difficulté, alors que deux députés de la majorité (Anne-Laure Babault, Charente-Maritime, et Alexis Izard, Essonne) sont saisis pour évaluer la loi (la filière vin a déjà été auditionnée via le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique, CNIV).
Alors que de prochaines réunions sont prévues entre filière vin et gouvernement, « l’objectif est de travailler en commun, concomitamment à la mission parlementaire et à la préparation de la loi, sur ce qui peut être proposé pour les appellations le souhaitant (surtout Bordeaux et les Côtes du Rhône, qui nous ont saisi) » rapporte Didier Delzescaux, le directeur du CNIV, qui suit le dossier Egalim de manière transversale pour la filière vin. Parmi ce qui bloque dans l’application Egalim, on trouve le besoin de renforcer la première transaction entre le vigneron et le premier metteur en marché, mais aussi la clarification des indicateurs, avec la difficulté d’exprimer le coût de production ou l’élaboration des contrats pointe Didier Delzescaux, ajoutant qu’après le jugement du tribunal de commerce du 22 février à Bordeaux, il y a une demande des professionnels d’avoir une clarification sur la notion de prix abusivement bas pour ne plus laisse place aux interprétations. Le tout en soulignant que l’application d’Egalim doit être à la carte. Lors des échanges avec la ministre déléguée, « nous avons mis en avant la variabilité des situations d’un vignoble à l’autre. Ce n’est pas le même type de produit et d’attente selon la valeur immatérielle du produit » résume le directeur CNIV.
Après les déclarations d’intention de l’exécutif (et des oppositions), la filière vin veut désormais des actes pour renforcer sa valorisation.