ans le tumulte de l’Assemblée Nationale ce mercredi 4 décembre, le vignoble n’avait pas que le vote de la motion de censure du gouvernement de Michel Barnier à retenir. Auparavant, les députés ont examiné et adopté le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2024 (PLFG) qui prévoit la création d’un fonds de 20 millions d’euros au bénéfice des agriculteurs pour les pertes liées aux aléas climatiques. Un dispositif ajouté en Commission Mixte Paritaire (CMP) par le député Jean-René Cazeneuve (Gers, Ensemble Pour la République), qui demandait initialement un fonds d’urgence viticole de 50 millions €.
Réduit par le jeu des négociations budgétaires, ce fonds d’aide est bien moindre que les 80 millions € distribués en 2024 (déjà amorcés via un amendement de Jean-René Cazeneuve) alors que ce millésime 2024 marque une encore plus petite récolte dans le vignoble (entre coulure, millerandage, gel, grêle, mildiou, sécheresse…). Ne se limitant pas au seul vignoble, cette ligne budgétaire reste cependant très teintée par son origine viticole. « Le mildiou ne passera pas ! » lançait le député Pierre Cazeneuve dans l’hémicycle. Évoquant « 20 millions d’euros supplémentaires pour protéger nos vignes face à l’épidémie de mildiou », Laurent Saint-Martin, le ministre des Comptes Publics, validait la levée de gage des fonds nécessaires (par « annulations supplémentaires sur le programme France 2030 »). Moment d’apaisement avant la tempête de la motion de censure, la mesure a même suscité des louanges transpartisanes. Comme celles de la députée Christine Arrighi (Haute-Garonne, les Écologistes), notant que parmi « quelques rares mesures ciblées que nous saluons » les « 20 millions d’euros pour indemniser les agriculteurs – notamment les vignerons – durement frappés par les pertes liées au mildiou. »


Le député Jean-René Cazeneuve précise à Vitisphere que l'« on ne peut que se réjouir dans cette période d’incertitudes de soutenir nos viticulteurs face aux aléas climatiques », pointant qu'« il n’y a eu que deux amendements adoptés lors de la CMP. Je me suis personnellement impliqué pour que cet amendement soit adopté. 20 millions c’est un geste fort pour nos viticulteurs. Dans une période particulièrement incertaine faire adopter cet amendement, c’est montrer aux viticulteurs que nous sommes de leur côté ».
Si la ligne budgétaire de 20 millions € est ouverte, il faut encore en connaître les modalités techniques, inconnues comme elles sont définies par décret et que le gouvernement de Michel Barnier est démissionnaire. L’avenir dira ce qu’il en est. Comme pour la demande de fonds d’aide à la restructuration des caves coopératives de 25 millions €/an portée par Jean-René Cazeneuve, suspendu au Projet de Loi de Finances pour 2025 (PLF).