a répartition départementale des 80 millions € du fonds d'urgence au vignoble :
Quand le vignoble craint de toucher le fond et pas le fonds d’urgence à 80 millions d’euros annoncé, les frictions font des étincelles, du Gers aux Pyrénées-Orientales, où l’on juge que le compte n’y est pas avec respectivement 1,91 et 5,03 millions € fléchés à date (voir infographies de la répartition départementale au 5 février ci-dessous), alors que les pertes économiques et climatiques estimées sont bien supérieures (12 et 25 millions € pour les vignobles catalans et les gascons). « Il n’a jamais été dit que le fonds d’urgence compenserait les pertes. Ce n’est pas une assurance, c’est un complément » précise à Vitisphere Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui indique que « notre demande depuis le départ est de répondre aux difficultés causées par les pertes de récolte liées aux aléas climatiques (mildiou et sécheresse) et par les difficultés économiques liées aux situations de marché (de surstocks et de cours non-rémunérateurs). »
Reconnaissant que « la clé de répartition est toujours très injuste. Quel que soit l’indicateur », Jérôme Despey rapporte que « le choix du ministère a été de prendre la meilleure référence pour tout le monde : la production commercialisée en 2018. Ce qui donne plus d’aides là où il y a plus de viticulture. » Mais dans la répartition actuelle des fonds, les 80 millions € débloqués ne sont pas tous utilisés : il reste 7,2 millions € de réserve nationale. Un peu moins de 10 % de l’enveloppe. Ces fonds supplémentaires permettront « de répondre aux cas où les besoins sont supérieurs pour réaffecter cette réserve là où les difficultés sont accentuées » souligne Jérôme Despey.
Comme précisé le vendredi 2 février dans l’Hérault par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, l’aide aux pertes de récolte se déclenche à partir de 20 % de réduction des rendements sur le millésime 2023 2023 par rapport à la meilleure récolte des années 2018 à 2022. L’année blanche s’active à partir d’une perte de 20 % de l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) ou de Chiffre d’Affaires (CA). Les aides seront graduées par les préfectures de 5 à 20 000 € par exploitation. La plateforme de candidature devait ouvrir ce lundi 5 février, le temps de dernières précisions elle doit être opérationnelle cette fin de semaine pour 15 jours et de premiers paiements d’ici le salon de l’Agriculture (ouvrant le samedi 24 février à Paris).