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La production française de vin se gamelle au niveau historiquement faible de 2017
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Millésime 2024
La production française de vin se gamelle au niveau historiquement faible de 2017

(P)révision à la baisse pour la vendange française qui avec 36,9 millions hl s’approche désormais du record de petite récolte de 2017 (36,78 millions hl). De quoi soutenir les demandes de soutien d’une filière fragilisée de toute part.
Par Alexandre Abellan Le 08 novembre 2024
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La production française de vin se gamelle au niveau historiquement faible de 2017
- crédit photo : Adobe Stock (Edgar1 BJ)
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es prévisions de vendanges se suivent et se ressemblent : à chaque fois les rendements chutent un peu plus ! La France produirait 36,9 millions d’hectolitres de vin en 2024 d’après les Services de la Statistique et de la Prospective du ministère de l’Agriculture, qui estimait la récolte à 37,5 millions hl en octobre, 39,3 millions hl annoncés en septembre et 40 à 43 millions hl en août. Une chute de la vendange qui tomberait au niveau historiquement faible du gel de 2017 (36,78 millions hl). Le millésime 2024 enregistrerait ainsi une baisse de 23 % de la production nationale par rapport à 2023 et de 17 % par rapport à la moyenne quinquennale (2019-2023).

Amputé par les aléas climatiques (sécheresse extrême pour les uns, pluies abondantes et forte pression mildiou pour les autres, sans oublier gel, grêle, coulure, filage et millerandage… voir infographie ci-dessous) et les arrachages (Bordeaux vient de passer sous les 100 000 hectares, les friches se développent en Gironde, dans le Languedoc et en vallée du Rhône), ce millésime 2024 marque un nouveau coup dur pour un vignoble à bout de force. De quoi appuyer les demandes de soutien financier alors que 20 % des caves coopératives sont déjà en grande difficulté économique et que le tiers des vignerons indépendants craignent pour leur pérennité. Après le gel historique de 2017, le gouvernement avait débloqué des centaines de millions d'euros pour soutenir la filière, à l'amont et à l'aval.

Boîte à outils

Après le fonds d’urgence de 80 millions € pour le déjà difficile millésime 2023, la filière demande la relance de ce coup de pouce aux trésoreries, alors que la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, vient d’annoncer de nouveaux allégements de charges et des dispositifs de prêts (à court-terme et pour la restructuration bancaire). Ces dernières annonces devant cependant être précisées, les représentants viticoles ne pouvant en l’état que dire que cela va dans le bon sens, mais sans savoir si cela répondra réellement aux besoins d’urgence. Même attente d’actions plus fortes et plus concrètes pour l’adaptation au changement climatique du littoral méditerranéen frappé par le manque d’eau, qui joue la survie de sa viticulture.

Autre demande cruciale pour la filière, la valorisation de ses prix : même avec une petite récolte 2024 et un plan d'arrachage en cours, les premières tendances de marché ne vont pas dans le sens d'une rémunération correcte du travail accompli à la vigne. Un enjeu travaillé avec la grande distribution par les représentants de la filière, mais aussi débattu par les syndicats agricoles généralistes (du prix garanti par l'Etat à la révision d'Egalim, en passant par les organisations de producteur). Ces derniers appelant à manifester dans les prochains jours alors que les élections des chambres d'Agriculture se tiennent en janvier 2025. Mixez le tout et vous aurez un cocktail explosif pour les semaines et mois qui arrivent, le vignoble étant visiblement à bout après un nouveau millésime éprouvant climatiquement et face à des incertitudes économiques croissantes, que ce soit en France (avec la déconsommation et la perte de pouvoir d'achat) ou à l'export (taxes chinoises et menaces américaines notamment).

Baisses généralisées

Tous les vignobles sont touchés par une baisse de récolte en 2024 : le Jura (-68 % par rapport à 2023), la Champagne (-46 %), la Bourgogne et le Beaujolais (-38 % par rapport à une récolte 2023 historiquement généreuse), Cognac (-37 %), le Val de Loire (-29 %), la Corse (-12 %), la Provence et la vallée du Rhône (-11 %), Bordeaux (-12 % par rapport à une vendange 2023 déjà historiquement faible), le Languedoc-Roussillon (-9 %), le Sud-Ouest (-7 %)…

 

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Tous les commentaires (3)
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louis julian Le 09 novembre 2024 à 22:18:05
L'écologie n'a pas grand chose à voir avec la crise viticole actuelle qui n'est pas la première. Ouvrez les yeux : les jeunes boivent de la bière et des vins plutôt " nature " il faut s'y adapter ou disparaître ... Les pouvoirs publics ont laissé mourir les industries et secteurs économiques qui employaient des milliers de travailleurs qui consommaient nos vins ..D'où la baisse de consommation... Une proportion importante d'importateurs étrangers cherche des vins non conventionnels qu'il est de produire quoiqu'en disent certains ...
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Benji Le 08 novembre 2024 à 17:37:23
Triste constat mais l'essentiel est oublié ! Voilà le résultat force d'écouter les lobbys écolos et hygiénistes tous pro-décroissances mais donneurs de leçons ,qui nous imposent des contraintes destructrices de nos productions et nos métiers ( eco phyto,znt,suppression d'amm efficaces,etc?.)! Combien de pays européens s'imposent de telles doctrines écolos et administratives qui tuent nos metiers ! Combien de viticulteurs,de salariés,d'entreprises vont disparaître ? Quel impact sur les finances publiques de ces pertes de productions et de savoirs faires? Il est temps que la France fasse la promotion de tout ceux qui participent au développement de notre pays et arrête de financer des ong ,syndicats ou autre administration improductives
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Vigneron optimiste Le 08 novembre 2024 à 12:58:04
L équation va être difficile à résoudre Petite récolte, petit prix , coût de production élevé, stock à financer. Bon courage à tous mes amis viticulteurs on a déjà connu cette situation et on est toujours là
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