aisant le point sur le marché des vignes ce vendredi 7 juin en visioconférence de presse, la Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural en Occitanie (SAFER Occitanie) ne peut constater qu’une tendance compliquée, avec une importante baisse en valeur. Citant « un grand opérateur qui me disait ne plus être là pour se développer, mais pour faire le dos rond, économiser, faire attention, gérer… », Dominique Granier, le président de la SAFER Occitanie note que cet attentisme du commerce se ressent inévitablement sur le vignoble. Le vigneron d’Aspères (Gard) note que l’« on voit cette année des dizaines d’hectares non taillés, qui sont des nids à problèmes concernant les maladies (mildiou, oïdium…). C’est une préoccupation forte. On m’a dit que dans l’Hérault il y a un village avec plus de 100 hectares non taillés parce que son propriétaire n’a plus les moyens, ou que le produit de cette vigne n’apporte pas assez. »
Alors que des relevés satellites viennent de chiffrer à 91 000 hectares les friches d’origine agricole en Occitanie (sans distinction des cultures passées de ces parcelles), Frédéric André, le directeur général de la SAFER Occitanie, reconnaît que « c’est un sujet pour la région », mais indique le déploiement d’« un service pour identifier les friches et les mobiliser en faveur des politiques territoriales ». Alors que ces surfaces délaissées s’accroissent avec la déprise viticole actuelle et à venir (un arrachage primé étant annoncé pour la fin d’année), « des opérateurs viennent dans les campagnes pour proposer 2 à 3 000 €/ha pour mettre du photovoltaïque sur les terres. Il va bien falloir faire des conventions, des règles entre l’Etat, la profession agricole, les collectivités et les politiques. Sinon, ça sera l’anarchie » prévient Dominique Granier.


Le président de la SAFER d’Occitanie appelle plus globalement à une nouvelle donne agricole pour enclencher le renouvellement des générations. A l’avenir, « on n’installera que des agriculteurs durables, qui font de l’économique, de l’environnemental et du social... Et pour ça, il faut des revenus. On l’a vu dans les manifestations dernièrement, le revenu des agriculteurs, c’est le plus important. C’est ce qui va attirer d’autres personnes dans le métier. Attention au découragement et à la désespérance dans les campagnes » souligne Dominique Granier, les friches en étant un symptôme criant. Pour aider à l’installation, la SAFER cite les outils Terra Hominis, la foncière régionale… « On essaie de développer des outils de portage avec les investisseurs. Malgré les difficultés de marché, les investisseurs s’intéressent à la vigne » indique Frédéric André. « Une plus-value de la SAFER est son appréciation du projet d’installation en comité technique. On s’attache à installer des agriculteurs/viticulteurs dans de bonnes conditions » pointe Thomas Roumagnac, le directeur des opérations de la SAFER d’Occitanie.