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"On voit cette année des dizaines d’hectares de vignes non taillées"
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Friches en hausse
"On voit cette année des dizaines d’hectares de vignes non taillées"

Le vignoble occitan voit les friches se développer ce millésime 2024, posant la question du devenir de ces parcelles abandonnées. La SAFER appelle à la prudence sur le photovoltaïque et à l’amélioration du revenu agricole pour réinstaller et ne pas arracher.
Par Alexandre Abellan Le 12 juin 2024
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« Dans les zones sèches, les parcelles de vignes coûtent moins cher à l’hectare que des terres nues » rapporte Frédéric André. - crédit photo : Safer Occitanie
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aisant le point sur le marché des vignes ce vendredi 7 juin en visioconférence de presse, la Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural en Occitanie (SAFER Occitanie) ne peut constater qu’une tendance compliquée, avec une importante baisse en valeur. Citant « un grand opérateur qui me disait ne plus être là pour se développer, mais pour faire le dos rond, économiser, faire attention, gérer… », Dominique Granier, le président de la SAFER Occitanie note que cet attentisme du commerce se ressent inévitablement sur le vignoble. Le vigneron d’Aspères (Gard) note que l’« on voit cette année des dizaines d’hectares non taillés, qui sont des nids à problèmes concernant les maladies (mildiou, oïdium…). C’est une préoccupation forte. On m’a dit que dans l’Hérault il y a un village avec plus de 100 hectares non taillés parce que son propriétaire n’a plus les moyens, ou que le produit de cette vigne n’apporte pas assez. »

Alors que des relevés satellites viennent de chiffrer à 91 000 hectares les friches d’origine agricole en Occitanie (sans distinction des cultures passées de ces parcelles), Frédéric André, le directeur général de la SAFER Occitanie, reconnaît que « c’est un sujet pour la région », mais indique le déploiement d’« un service pour identifier les friches et les mobiliser en faveur des politiques territoriales ». Alors que ces surfaces délaissées s’accroissent avec la déprise viticole actuelle et à venir (un arrachage primé étant annoncé pour la fin d’année), « des opérateurs viennent dans les campagnes pour proposer 2 à 3 000 €/ha pour mettre du photovoltaïque sur les terres. Il va bien falloir faire des conventions, des règles entre l’Etat, la profession agricole, les collectivités et les politiques. Sinon, ça sera l’anarchie » prévient Dominique Granier.

Il faut des revenus

Le président de la SAFER d’Occitanie appelle plus globalement à une nouvelle donne agricole pour enclencher le renouvellement des générations. A l’avenir, « on n’installera que des agriculteurs durables, qui font de l’économique, de l’environnemental et du social... Et pour ça, il faut des revenus. On l’a vu dans les manifestations dernièrement, le revenu des agriculteurs, c’est le plus important. C’est ce qui va attirer d’autres personnes dans le métier. Attention au découragement et à la désespérance dans les campagnes » souligne Dominique Granier, les friches en étant un symptôme criant. Pour aider à l’installation, la SAFER cite les outils Terra Hominis, la foncière régionale… « On essaie de développer des outils de portage avec les investisseurs. Malgré les difficultés de marché, les investisseurs s’intéressent à la vigne » indique Frédéric André. « Une plus-value de la SAFER est son appréciation du projet d’installation en comité technique. On s’attache à installer des agriculteurs/viticulteurs dans de bonnes conditions » pointe Thomas Roumagnac, le directeur des opérations de la SAFER d’Occitanie.

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Tous les commentaires (3)
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Vigneron Le 01 juillet 2024 à 11:10:27
Alors que les magasins font la promotion des "prix bas", ils ne se rendent pas compte (consommateurs inclus) de la perte du vignoble français. Certains agriculteurs sont prêts à vendre à perte, ou à vendre pour payer juste leurs charges, mais cette situation conduit à la faillite. Il faudrait s'inspirer des stratégies industrielles dans l'énergie, l'automobile, ou l'aéronautique. L'État est plus présent quand il faut aider les grands groupes, mais il ne faut pas oublier que notre vin est convoité par tout les autres pays et représente l'excellence de la France! Chers élus, n'oubliez pas qu'à la différence des autres industries, on ne pourra jamais délocaliser notre terroir! Il est triste de proposer comme unique solution l'arrachage et la distillation!
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Arthur Le 12 juin 2024 à 11:03:01
C'est pareil dans le bordelais. Que la Safer reste au frais dans son bureau à se palucher derrière leur ordinateur et nous laisse mettre en œuvre les moins mauvaises solutions pour qu'on ne crève pas. Les beaux discours sur le maintien de la vocation agricole des terres c'est bien quand on n'est pas concernés. En attendant qui perd de l'argent, sur la vente de vin, sur la valeur de notre foncier ? Nous pour qui la semaine ne s'arrête pas le vendredi à midi.
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VignerondeRions Le 12 juin 2024 à 09:36:10
Ça fait des décennies que la rentabilité des exploitations n'est pas un sujet, aujourd'hui encore personne ne veut en parler. C'est un sujet qui me tiens suffisamment à coeur pour bien le savoir. Chez nous plus de 30% des exploitant ont plus de 60 ans et et plus de 50% sont en capacité de prendre leur retraite d'ici 2030. Le modèle a vécu, la politique du YAKA, mène à ce que nous vivons aujourd'hui. Chaque ligne de cdc, chaque exigence réglementaire induit un coût supplémentaire, à un moment donné il y a un décrochage, le consommateur ne paie pas chaque ligne. Donc on pioche dans les marges jusqu'à ce qu'elles soient négative. J'ai dit il y a des années, il y avait 3 catégories de gens disponible et engagé 24/24 dans nos campagnes, le curé, le médecin et les paysans... Vous n'avez plus ni curé, ni médecin, soyez rassuré ce sera pareil pour les paysans, il n'y a aucune raison valable pour que ce soit différent. Il faut une révolution intellectuelle, mais ce n'est pas avec ce qui se passe que nous allons y arriver. Ça nécessite un travail de fond dans la durée, tout ce que nous n'avons structurellement plus. Puisque nous sommes gouverné par des échéances électorales, que ce soit de nos politiques, commes celles de nos représentants professionnels (chambre, interpro, etc).
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