e millésime, alors qu’il n’est même pas terminé, a déjà mauvaise presse. Cela est bien dommage et surtout bien loin de la réalité. Certes, 2024 ne sera pas un millésime opulent comme 2022. Mais il sera un millésime de terroir et un millésime de vigneron. C’est dans ce type de millésimes que sont mis en lumière le savoir-faire et l’identité de ceux qui le créent. Un beau potentiel est là, dans les cuves, et bien travaillé, il donnera des vins très agréables et gourmands. À la fois buvables et parfaitement adaptés à un long potentiel de garde grâce à la belle acidité du millésime. Avec un fruit frais caractéristique de ces millésimes bordelais un peu plus frais, qui fait merveille aujourd’hui.
C’est également dans ce type de millésimes que le travail de l’aval prend tout son sens, pour sélectionner et diffuser les bons produits et les mettre en avant. C’est dans ce type de millésimes que l’on fait les plus belles découvertes et que les cavistes peuvent d’autant plus valoriser leur savoir-faire et leur métier. Vendre un millésime chaud et opulent comme 2022 n’est pas ce qu’il y a de plus difficile même si le contexte est compliqué. Mais ces vins ressemblent beaucoup à ce qui est fait un peu partout dans le Monde, au Chili, en Espagne, en Afrique du Sud... Ils rassurent les consommateurs mais ne les font pas vibrer.
Il y aura au contraire tellement de choses à raconter sur 2024, avec des pépites en bouteille qui remettront les vignerons sur le devant de la scène. Ils en ont bien besoin aujourd’hui, et ils le méritent amplement, vu les efforts colossaux qu’ils déploient pour aller jusqu’au bout, malgré la tempête, pour offrir ce qu’ils savent faire de mieux aux consommateurs. Le vin de 2024 sera bon, ça se verra et ça se saura, pour peu qu’on daigne y goûter.