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La vendange 2024 chute au niveau historiquement faible de 2021 🇫🇷 📉🍷
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Aller aux champignons
La vendange 2024 chute au niveau historiquement faible de 2021 🇫🇷 📉🍷

Toujours moins de vin. La nouvelle (p)révision à la baisse des vendanges 2024 témoigne de rendements qui ne sont nulle part au rendez-vous. La valorisation de cette petite production reste en suspens.
Par Alexandre Abellan Le 08 octobre 2024
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La vendange 2024 chute au niveau historiquement faible de 2021 🇫🇷 📉🍷
Face aux éléments déchaînés, il semblerait que certains vignerons français auraient eu plus de succès à faire pousser des champignons que des raisins ce difficile millésime. Cèpe contre ceps... - crédit photo : Alexandre Abellan
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ur dur d’estimer correctement la production de vin. Nouvel exemple avec les prévisions publiées ce 8 octobre par les Services de la Statistique et de la Prospective du ministère de l’Agriculture qui tombent à 37,5 millions d’hectolitres de vin. Une nouvelle estimation bien en deçà des 40 à 43 millions hl de vins estimés début août et des 39,3 millions hl annoncés début septembre. De quoi alimenter les critiques de la filière vin sur des estimations ayant souvent du mal à chiffrer les récoltes, l’estimation étant trop haute quand les rendements chutent, et inversement. « La récolte 2024 serait inférieure de 22 % à celle de l’an dernier et de 15 % à la moyenne 2019-2023 » précise le ministère, notant que la récolte « serait équivalente à la faible production de 2021, marquée par le gel » et tombée à 37,46 millions hl. Le millésime 2024 se rapproche ainsi dangereusement du plancher atteint en 2017, à 36,78 millions hl.

Faisant le tour des vignobles français (voir infographie ci-dessous), la prévision de récolte égrène les aléas climatiques : gel, coulure, millerandage, grêle, mildiou, sécheresse… « Tous les types de vins sont concernés, particulièrement ceux de Bourgogne et du Beaujolais (-35 % de récolte en un an) et de Champagne (-33 %), ainsi que les vins destinés à la production d’eaux-de-vie qui avaient connu une récolte 2023 exceptionnelle (-31 % pour Cognac) » esquisse le bilan ministériel, alors que le Jura affiche -75 %, le Val de Loire -30 %, la Provence et la Vallée du Rhône -16 %, Bordeaux -14 %, Languedoc-Roussillon -13 %, l’Alsace -13 %, la Corse -13 %, la Savoie -5 %, le Sud-Ouest -3 %...

L’incertitude des cours

Si l’estimation de la production reste difficile, la projection sur les valorisations ne l’est pas moins. S’il y a quelques années une chute de production se répercutait immédiatement à la hausse sur les prix du vin en vrac, cette époque est révolue alors que la déconsommation pèse sur les commercialisations. Le vignoble attend des augmentations du prix des vins pour compenser partiellement le bond de ses coûts de production et la réduction de ses rendements. Alors que l’on entend parler de moins de 900 000 hl d’AOC Bordeaux rouge, l’appellation aurait « un potentiel de production bien en dessous du niveau de commercialisation » indique Stéphane Gabard, le président des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, qui commercialise désormais 1,1 hl et garde en stock 14 mois de commercialisation (1,3 million hl) : de quoi garder vif l’espoir d’une augmentation des cours du vin en vrac.

Mais dans les vignobles du Midi, « de premières offres de courtiers et de négociants arrivent, avec des prix au ras des pâquerettes, comme à la fin de la dernière campagne » alerte Ludovic Roux, le président des Vignerons Coopérateurs d’Occitanie, qui montre les muscles : « on va avoir l’une des plus petites vendanges de l’histoire, aux alentours de 2021, c’est catastrophique. Sur une aussi petite récolte, il impossible de ne pas partir sur des prix qui se raffermissent. On dit stop aux négociants et courtiers qui participent à la mort de la profession. » Président de l'Union des Entreprises Viticoles Méditerranéennes (UEVM), le négociant Jean-Claude Mas rétorque qu’« il faut une stratégie de production vertueuses et rentable. Cela passe par des vignobles bien entretenus, avec des coûts de production adéquats pour que nous puissions mettre en marché [des vins] de manière plus efficace et que l’on donne en retour des orientations à la production pour produire les vins qu’il faut, sur le long terme. Mais dire aujourd’hui que l’on va modifier les prix… Il est très délicat de s’engager sur cette route. »

Le marché libre est très violent

De quoi alimenter le ressentiment dans le vignoble à la fin des vendanges, où de premières actions de mécontentement ont lieu dans l’Hérault et les Pyrénées-Orientales. « Le marché libre est très violent aujourd’hui du fait de pas avoir de partenariat. Ça met toute une partie de la production sous tension quand on ne sait pas à qui on va vendre son vin, ça devient angoissant et on est prêt à le céder à n'importe quel prix » analyse le négociant occitan Gérard Bertrand, plaidant pour la contractualisation et appelant à la co-construction apaisée : « il n’y a pas de guerre entre production et négoce, c’est une chimère. La crise n’épargne personne aujourd’hui. Il faut se serrer les coudes. Quand vous allez à l’export et que vous avez face à vous des offres de prix ridiculement basses du Chili et de l’Australie, vous voyez que la compétition est mondiale. Le négoce de la région n’a pas la puissance pour changer ça. »

 

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Tous les commentaires (3)
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augustin Le 09 octobre 2024 à 03:51:51
Voici venu " le crépuscule des vieux ".Les conditions climatiques exceptionnelles du millésime 2024 , alliées aux restrictions hygiéniste du bio et d hve 4 ont constitué un cocktail d'étonnant qui aujourd hui nous explose à la figure , la meche étant allumée depuis 2021 puis menaçante en 2022 et 2023. Jamais , au grand jamais ne pourrons justifier une augmentation des prix de vente par l augmentation de nos prix de revient . Quant à nos docteurs diaphoirus de l offre et de la demande , la baisse des cours vient mettre à mal leur théorie. Il devient urgent que les représentants de nos interprofessions refassent des store checks en gd France et s entretiennent avec nos cavistes et nos sommeliers français. Fassent de même avec les voisins anglais allemands benelux , plus quelques voyages usa ou rpc.Les constat est partout le même : la France perds constamment des mètres de linéaire, des lignes sur les cartes des vins. Certes au profit des vins de l hémisphère sud et de la Napa mais aussi il faut bien le dire du Rioja et de la Toscane notamment . Prix de revient bas sur le plan main d oeuvre notamment ( coucou la MSA ) packagings formidablement attractifs ( coucou la loi Evin) leur permettent d aligner des bouteilles au rapport qualité prix, actuellement pour nous et en l etat , imbattables. La toute nouvelle ministre du commerce exterieur Sophie Primas est particulièrement affûtée sur ces problèmes de libre échange qui nous amènent à la catastrophe si non maîtrises. Il lui faudra bien du talent pour renverser la tendance mais son action dans ce sens est urgente et nécessaire. Avec ses collègues féminines Genevard à l agriculture et Delattre pour les relations avec le Parlement , elle peut sonner la contre attaque , surtout avec un Premier Ministre qui sait la valeur d une balance commerciale positive. La filière à un argument choc et doit l utiliser , comme l aéronautique à su le faire et contrairement à l automobile qui n à su que le défaire. A nous de mettre en place cette contre inouvelle approche , pour reprendre rapidement les parts de marché perdues depuis pres de 25 ans . Notre pays sait historiquement effectuer ce type de rebond dans les stades pu les usines , alors pourquoi pas dans dans nos parcelles et dans nos chais ?
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renaud Le 08 octobre 2024 à 12:21:00
rendement au niveau de 2021 soit, donc un cout de production de +20 à 30% que souhaité! mais une consommation à -30% de 2018.... et certains croient encore que le ration en mois fonctionnerait. faut dire qu'en 2022 ils avaient fait une messe pour qu'il pleuve. alors quand on en est là, tout est possible
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Benji Le 08 octobre 2024 à 11:50:38
Encore des estimations à côté de la plaque! Il suffit de faire le tour des vignobles français et parler avec les viticulteurs pour comprendre que les rendements seront loin des objectifs d'appellation ! Bien sûr que le climat est en cause mais la surenchère de normes environnementales,d'impasses techniques,de suppression de produits phytopharmaceutiques efficaces, des désherbages inneficaces( aussi bien chimiques que mecanique),etc?. Emmène la France au fond du gouffre! Quand on sait que personne ne s'intéresse à et dénonce toutes ces impasses qui détruisent notre viticulture et notre agriculture sous prétexte de transition écologique, combien restera t il de producteurs d'ici 5 an? Les militants écologiques improductifs,hygiénistes,anticapitalistes et altermondialistes vont atteindre leurs objectifs très rapidement mais avec tout les emplois qui vont disparaître aussi
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