ébut septembre, les raisins cultivés dans la Vallée du Rhône septentrionale prenaient 2,5% de TAVP par semaine. « Tout le monde s’est dit que les vendanges allaient arriver vite », se souvient Amandine Fauriat, conseillère viticole de la Chambre d’agriculture d’Ardèche officiant dans les vignobles de la Côte-Rôtie à Saint-Péray.
Puis la situation a changé. Deux pluies de 40 mm suivies d’une baisse des températures et de l’ensoleillement ont considérablement ralenti la maturation. « Avec l’effet dilution, les degrés ont cessé d’évoluer », retrace la conseillère. Les vignerons ont temporisé quelques jours. « Psychologiquement beaucoup ont du mal à récolter en dessous de 12%, ils n’ont plus l’habitude des millésimes à petits degrés », explique Amandine Fauriat, sollicitée à ce moment par la profession pour faire une demande d’autorisation de chaptalisation. « A l’époque j’étais dubitative mais finalement il y a bien eu quelques besoins », reconnaît-elle aujourd’hui. En effet, la finesse des pellicules et le risque de pourriture ont fini par imposer aux vignerons la décision de vendanger.
Hormis dans quelques parcelles d’altitude, tous les raisins sont désormais encuvés. « Bon an mal an, c’est une bonne vendange », estime Amandine Fauriat. Certains vignerons déplorent des pertes liées au mildiou et aux attaques de sangliers, blaireaux, ou oiseaux, « notamment dans les rangées à l’orée des bois », mais le rendement global ne devrait pas être trop affecté. Et la qualité est là. « En rouge, les indices de polyphénols totaux sont très élevés, on a des vins bien colorés et soyeux. Ils sont moins alcoolisés que les années passées mais bien équilibrés du point de vue de l’acidité », résume la conseillère. Jusqu’à présent, les fermentations sont faciles. Amandine Fauriat se délecte « de beaux profils aromatiques, sans notes végétales ni déviations. »