e déluge de vendredi après-midi a sonné le branle-bas de combat dans les communes viticoles de Chérac, Cherves-Richemont et Herpes-Courbillac, au nord de Cognac. « Quand je suis arrivé sur place à la fin de l’orage vers 18 heures, presque tout le feuillage était par terre, mélangé à un tapis de grêlons de 20 cm, sur environ 250 hectares. J’ai tout de suite vu qu’il n’y avait plus rien à faire, sauf à vite rentrer la vendange encore sur pied pour éviter qu’elle ne pourrisse », relate Pierre Forgeron, conseiller viticole indépendant.
Samedi matin, tout le monde était sur le pont. « Les employés des viticulteurs impactés ont compris qu’il y avait urgence et se sont tous mobilisés. Les machines à vendanger ont tourné tout le weekend », décrit Pierre Forgeron.
Les viticulteurs dont les prestataires n’ont pas pu se déplacer ont bénéficié du soutien de CUMA et de confrères. L’Union générale des viticulteurs de l’AOC Cognac (UGVC) a mis en ligne un questionnaire afin de recenser tous les besoins en machines à vendanger, bennes, et pressoirs. « Il y a eu plus de personnes prêtes à aider que de personnes en demande », se réjouit le président Anthony Brun.
Ce dimanche soir, le calme était de retour. « Tout le raisin est en cuve. Il a été vendangé entre 8,5 et 9%, pas tout à fait mûr mais presque. Les moûts sont sortis du pressoir plus foncés que d’habitude mais après un bon débourbage tout devrait rentrer dans l’ordre », estime Pierre Forgeron.
D’après le conseiller, « entre les baies tombées et les baies fendues sur grappes », la grêle a quand même engendré 15 à 20% de pertes dans les parcelles les plus touchées. « L’année aura été compliquée jusqu’à la dernière minute, et encore, heureusement que la grêle est tombée maintenant et pas avant ! » La météo étant encore très incertaine, beaucoup de viticulteurs vont avancer leurs vendanges d’une semaine, avant que l’état sanitaire ne se dégrade trop.