n direct des rues de Cognac :
14h44 RDV acté dans le principe, la manifestation est dissoute
AA
Sortis de la sous-préfecture, les représentants des filières de Cognac et de l’Armagnac ont remis leur courrier de revendications aux services de l’État.
« C’est toute la filière de l’armagnac et du cognac [qui s’est reunie] pour faire prendre conscience de l’urgence de la situation » acte Jean-Charles Jobart, secrétaire général de la préfecture de Charente. « Ce matin même a été nommé au cabinet du premier ministre un conseiller à l’agriculture [qui] a acté le principe d’une rencontre avec les interprofessions d’Armagnac et de Cognac » sans date fixée. « Nous ferons remonter le caractère d’urgence de la demande, le temps étant compté d’ici le 25 septembre » et le conseil des ministres européens devant se pencher sur les taxes visant les véhicules chinois ajoute le haut fonctionnaire.
« Le fait que ce principe soit acté est important pour la filière » salue Anthony Brun, rappelant que « notre demande ne porte pas que sur un rendez-vous, nous demandons des actions. Si les réponses ces prochains jours ne sont pas satisfaisantes nous nous mobiliserons de nouveau et pas seulement à Cognac. Notre revendication n’est pas un rendez-vous, c’est de continuer nos activités sans être taxés. »
Plus sceptique, Samuel Massé prévient que sans avancées concrètes, le calme affiché pourrait ne pas durer. « On ne va pas être gentils longtemps » lance explicitement un viticulteur dans la foule.
14h40 Une lettre remontée à Michel Barnier
AA
Dans la lettre de l'UGVC remise à la sous préfecture pour le premier ministre, la filière « en appelle très solennellement à vous, face à une menace imminente pour la filière Cognac qui suscite dans notre région une incompréhension croissante et qui implique une action immédiate de votre gouvernement » pour désamorcer la menace de taxes chinoises imminentes sur les brandies européens.
Déjà fragilisée par « le ralentissement sectoriel qui les touche depuis 2022 », les opérateurs de Cognac voient ces taxes comme le « développement [qui] fera entrer notre filière
et notre territoire dans une situation de crise économique et sociale majeure dont nous peinons à ce stade à appréhender toutes les conséquences. »
Demandant de vraies actions et plus des déclarations sans lendemain, la lettre de l’UGVC alerte sur un arbitrage industriel sacrifiant « un pan essentiel de l'économie réelle de notre nation [qui] se voit ainsi condamné au profit d'un pari sur l'avenir qui ne se réalisera certainement pas pour notre pays et notre territoire. Combien de
giga-usines de batteries seront ouvertes en Charente et en Charente-Maritime pour compenser la perte de nos emplois ? Combien de chaînes d'assemblage de voitures électriques ? Qui ici achètera des voitures électriques, françaises, si ce n'est avec l'argent de la vigne et du Cognac ? »
Et « par quoi sera remplacé le Cognac dans ce redressement de notre commerce extérieur tant de fois invoqué et auquel nous sommes pourtant l'un des derniers secteurs à contribuer positivement ? » lance la missive particulièrement remontée : « la vérité, c'est que nos alertes n'ont pas été entendues, et qu'ensuite les arbitrages rendus l'ont été contre nous. Probablement parce que nous sommes provinciaux. Probablement parce que nous sommes agricoles. Nous en sommes indignés et nous ne l'acceptons pas. »
A l’occasion de cette manifestation, « nous vous conjurons d'agir immédiatement pour éviter la catastrophe annoncée » poursuit le courrier, demandant des discussions « de la dernière chance ».
14h30 : 2024 n’est pas 1998
AA
Personnalité du vignoble charentais, Jean-Bernard de Larquier se souvient bien des 4 jours de manifestations de septembre 1998 à Cognac, les tracteurs ayant afflué pour bloquer un jour les ronds points et restant jusqu’au début des vendanges pour demander des soutiens financiers à l’État face aux surplus de volumes et de surfaces qui plombaient la filière. « On avait planté 35 000 hectares entre 1970 et 1974, on a mis 30 ans pour les arracher » se souvient l’ancien président du BNIC. En 1998, « ce n’était pas le même contexte », le vignoble se débattant face aux conséquences des crises des années 1974 (choc pétrolier et guerre de Kippour) et 1991 (explosion de bulle japonaise) et obtenant des primes d’arrachage nécessaires pour rééquilibrer la production (tombée jusqu’à des rendements « ridicules » de 4,5 hl AP/ha) alors que « le négoce restait prospère » indique le viticulteur.
Au final, « la crise à duré jusqu’en 2006 » souligne Jean-Bernard de Larquier, notant que le blocus de Cognac avait conduit les différents syndicats viticoles de crus de l’époque à se rendre compte qu’ils partageaient les mêmes problématiques et pouvaient s’unir.
Aujourd’hui,« la situation mondiale met à mal la viticulture et le négoce, il n’y a pas de différence » pointe Jean-Bernard de Larquier, pour qui le nœud du problème des taxes chinoises a été serré par « le gouvernement français qui affiche ses positions pour l’industrie automobile électrique et génère une réaction de défense en Chine ».
Mais une différence majeure entre 1998 et 2024 reste la structure du vignoble charentais, plus fragile : « les exploitations sont plus grosses, moins familiales avec de la main d’œuvre salariée, plus d’endettement… » prévient Jean-Bernard de Larquier.
14h24 Crainte d’effets collatéraux
AA
Pineau et vins de pays « peuvent être impactés par ces surtaxes » prévient Éric Billhouet, président de la fédération des Interprofessions du Bassin Viticole Charentes-Cognac, notant que d’autres vins et spiritueux « peuvent être dans le viseur du MOFCOM ». Mais actuellement, « il n’y a personne dans les ministères, tous étant démissionnaires. N’ayant pas les moyens de nous défendre politiquement. C’est un moment très particulier. Avoir fait cette manifestation était très important. Que tout le monde soit représenté et concerné par cette tendance de l’Europe qui prend en otage une filière pour en contenter une autre. »
« La sensibilisation de la filière française est importante, avec l’éventualité de taxes chinoises pouvant causer des désagréments à Cognac et d’autres régions » valide Christophe Forget, président de la section ODG du BNIC, pointant que ce rassemblement est « l’apothéose de mois d’actions » avec les élus locaux et le gouvernement. « Maintenant, il faut montrer l’unité de la filière pour aboutir » poursuit le viticulteur, demandant « une réponse positive pour abandonner les taxes ».
« Quand on attaque la filière Cognac, on voit qu’il ne se passe rien. On en est là aujourd’hui parce que l’on n’a pas abouti par les voies classiques » regrette Éric Billhouet, notant que l’attaque chinoise sur la filière porcine a immédiatement mobilisé le gouvernement espagnol pour peser sur la position européenne : « on attend la même chose de la France ».
14h07 Soutiens bordelais et nationaux
AA
« Je suis venu soutenir et être totalement à vos côtés » lance à la tribune Bernard Farges, le président du CNIV (comité national des vins à appellation d'origine). « Il est affligeant que l’on n’ait pas le moindre signe d’empathie et de soutien aux filières des deux régions (Armagnac et Cognac) » reproche le viticulteur bordelais, rappelant de précédents « arbitrages contre la filière viticole » dans des conflits géopolitiques (taxes Trump, conflits sur les panneaux photovoltaïques…) alors que le gouvernement est le premier à s’enorgueillir des performances économiques de la filière des vins et spiritueux à l’export. « Nous constatons que nous sommes toujours perdants dans les arbitrages » martèle Bernard Farges, qui ne cache pas que ce qui touche le vignoble charentais concerne toute la filière francaise : « quand Cognac distille, avant c’est du vin. Quand Cognac ne distille pas, c’est aussi du vin, ne nous le cachons pas. » De quoi appuyer une demande d’actions claires en cohérence avec le poids économique et social de toute la filière.
Lui succédant, Stéphane Héraud, le président de l’AGPV (association générale de la production viticole) annonce sa mobilisation : « je vais dans les jours qui viennent faire en sorte que l’ensemble des filières viticoles françaises soutiennent et portent vos demandes. Voyons comme une chance la nomination d’un nouveau ministre de l’Agriculture. Que ce soit son premier dossier. » Le viticulteur girondin pointé que le soutien du reste de la filière est acquise à Cognac ne serait-ce que par réalisme pour « éviter une concurrence rapide » avec des stocks de vins blancs sans débouchés. « Les jours qui viennent sont primordiaux » conclut Stéphane Héraud.
14h Message personnel à Matignon :
AA
Revendiquant « près d’un millier » de manifestants, Anthony Brun estime avant le rendez-vous avec les services de l’État que « la longue marche depuis Gensac va rester dans les mémoires » car « c’est le sursaut des défenseurs d’un produit attachés à son territoire. C’est le sursaut des défenseurs d’un territoire attachés à leur produit. »
Fort du soutien de toute la filière charentaise et de ses métiers, « nous refusons tous d’être sacrifiés pour une politique vouée à l’échec » lance Anthony Brun, qui fort de cette mobilisation interpelle « monsieur le premier ministre, pour vos premiers jours à Matignon allez-vous sacrifier Cognac ? »
12h40 : Une lettre d’élus locaux pour Michel Barnier
AA
Vitisphere a pu consulter une lettre envoyée ce 13 septembre au nouveau premier ministre pour l’alerter de la colère se manifestant ce 17 septembre et pouvant être résolue par des actions fortes. « Nous appelons votre futur gouvernement à entreprendre une démarche proactive immédiate avec ses homologues chinois, afin d’évoquer spécifiquement la procédure qui cible les eaux-de-vie de vin rosières en France et qui doit être arrêtée » alerte la missive signée par Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, Sylvie Marcilly, présidente du conseil départemental de Charente-Maritime, Philippe Bouty, président du conseil départemental de Charente et Jérôme Sourisseau, président de la communauté d’agglomération de Grand-Cognac. Ce courrier ajoute qu’« après 20 ans de croissance continue, les prémices d'une crise brutale liée à la chute des exportations agitent la filière du Cognac et suscitent de vives et légitimes inquiétudes tant en Charente qu'en Charente-Maritime. Entre 2022 et 2024, les exportations mondiales de Cognac ont ainsi enregistré une baisse de 30 %. » L’imposition unilatérale de droits de douanes en chine marquerait un coup d’arrêt commercial supplémentaire.
12h10 : « Ne pas avoir de réponses, c’est inacceptable ! »
AA
À la tribune, Anthony Brun martèle que depuis un an la filière alerte et n’est pas entendue : « ne pas avoir de réponses, c’est inacceptable ». Avant le déjeuner et la rencontre dans la sous-préfecture, la balle est mise dans le camp du premier ministre : « Michel Barnier doit nous fixer un rendez-vous pour nous dire comment faire cesser ces taxes. Depuis un an nous alertons et ça n’a servi à rien. Il faut que la France s’empare du sujet comme l’Espagne pour défendre ses fleurons : Cognac et Armagnac. Nous sommes pris en otage, nous n’acceptons pas d’être sacrifiés. »
« On ne partira pas sans rendez-vous pris aujourd’hui [pour les prochains jours]. Sinon ce sera du mépris » rappelle Julien Massé.
« Cette taxe inquiète tout le monde. On a choisi le terme ‘sacrifié’. Comme dans les accords de libre-échange, la balance commerciale, l’agriculture, la viticulture en l’occurrence, est toujours sacrifiée » regrette Gaëtan Bodin, qui lance devant un parterre d’écharpes tricolores : « les élus n’ont pas été à la hauteur. Devoir mobiliser 1 000 à 1 200 personnes à Cognac, ça m’exaspère. »
12h01 : « Tous solidaires »
AA
Parmi les soutiens à la manifestation vigneronne se remarquent devant la sous-préfecture des maîtres de chai et cadres des grandes maisons de Cognac, dont Laurent Boillot, PDG des cognacs Hennessy. Pour le premier opérateur charentais, il était évident d’être présent : « nous sommes tous solidaires depuis le premier jour, je 5 janvier ». Ayant été ciblée par les investigations du ministère chinois du commerce (MOFCOM), la maison Hennessy connaît bien le dossier : « beaucoup de travail a été réalisé par les équipes pour défendre les intérêts de Cognac. Nous sommes parfois concurrents [entre negociants] là nous faisons front. Nous avons pas besoin de mauvaises nouvelles » alors que les marchés sont compliqués.
Respectant le processus d’enquête, le premier négoce charentais demande au MOFCOM de ne pas brûler d’étapes et à d’aller jusqu’au bout du processus, devant durer un an, pour démontrer qu’il n’y a pas de dumpings, même si Laurent Boillot reconnaît ne pas se faire d’illusion sur les enjeux politiques sous-jacents.
11h45 : les tracteurs défilent en klaxonnant là sous préfecture avant de se garer et lancer le casse-croûte
AA
11h40 : Arrivée à la sous préfecture, instantanément recouverte des revendications de la manifestation unitaire
AA
11h33 : le cortège vigneron parti de l’UGVC est rejoint par celui de l’interprofession, des négociants, des autres métiers, des élus…
AA
11h20 : La manifestation arrive dans le centre-ville de Cognac
AA
Et devant la statue équestre du roi François premier, natif de la ville qui ne peut que soutenir la viticulture : « si l’on se préoccupait de l’achèvement des choses, on ne reprendrait jamais rien ».
10h55 : Le convoi entre dans Cognac aux sons plus ou moins virulents et stridents des klaxons de tracteurs.
AA
Des tracts sont distribués aux passants, semblant avoir connaissance de la menace des taxes chinoises et des impacts que cela aurait sur la vie locale.
10h10 : Le convoi s’élance vers la sous préfecture et l’obtention d’un rendez-vous avec le premier ministre, Michel Barnier
AA
9h51 : « On veut un plan d’action »
AA
« On va se diriger vers la préfecture pour manifester notre mécontentement après un an à alerter l’administration. Il y a urgence ! » annonce Anthony Brun, le président de l’UGVC avant le départ du convoi.
Depuis la publication de l’enquête fin août, les taxes chinoises peuvent être décidées n’importe quand alerte le viticulteur, estimant qu’elles pourraient survenir après le 25 septembre et les annonces attendues de taxes européennes sur les voitures électriques chinoises.
« Notre demande est simple : on ne peut pas s’adresser au ministre, il n’y en a pas. Mais il y a un Premier ministre. On veut un plan d’action pour savoir comment protéger nos activités » annonce Anthony Brun.
« Nous ne repartirons pas de la préfecture sans rendez-vous. Nous en voulons un fixé aujourd’hui. La filière est fragilisée, ces taxes sont évitables » martèle Julien Massé, secrétaire général de l’UGVC.
« C’est une première manifestation, nous espérons qu’il n’y en aura pas d’autres » mais le syndicat se tient prêt à poursuivre le mouvement annonce Gaëtan Bodin, secrétaire général adjoint de l’UGVC.
Les organisateurs appellent à l’exemplarité, les manifestants étant là pour faire entendre leur voix, pas pour dégrader.
9h40 : une centaine de tracteurs sont réunis, avec leurs slogans on ne peut plus explicites.
AA
AA
AA
AA
9h10 : « c’est le coup de Jarnac à Cognac »
AA
Alors que le ras-le-bol de la filière charentaise se concrétise par l’arrivée de plus en plus de viticulteurs, Christophe Veral, vice-président du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) y voit un coup de semonce aux autorités françaises et européennes pour revenir aux réalités : « je pense que le gouvernement se disait qu’avec les grands groupes présents à Cognac (LVMH, Rémy Cointreau…) ça passerait sans problème. Mais il y a 4 400 viticulteurs qui se lèvent tous les matins et seraient touchés dramatiquement avec toute la région. Nous avons été vendus et sacrifiés parce que la France voulait tenir tête à la Chine. C’est le coup de Jarnac à Cognac. »
Alors que la filière de l’eau-de-vie charentaise est fragilisée par une chute de ses commercialisations, une taxe chinoise antidumping serait la goutte qui fait déborder le vase. « Il faut que le gouvernement nous rencontre. Nous ne quitterons pas Cognac sans rendez-vous. S’il faut aller à Angoulême ou Paris nous irons à Angoulême ou Paris » prévient Christophe Veral, qui annonce que l’UGVC, dont il a été le président, ira jusqu’au bout pour porter ses revendications.
8h52 : « Nous faisons tourner la région »
AA
Taguant des panneaux « taxe = mort de la filière viti », Franck Aiguillon, président des Jeunes Agriculteurs du canton de Jonzac témoigne de la colère bouillonnante dans le vignoble : « l’État veut sacrifier une filière de plus. La Chine c’est 25 % des ventes. Si on augmente de 38 % les prix des bouteilles, c’est fini. L’État ne se rend pas compte de ce que génère notre filière. Nous faisons tourner la région ! »
Et si la manifestation est centrée sur les taxes chinoises, les critiques syndicales ne sont pas loin alors que la manifestation part du siège de l’UGVC : « on a déjà perdu le marché américain par la mauvaise gestion de nos syndicats. Il aurait fallu pointer les nouvelles plantations vers les jeunes. Pendant des années il y a eu des quotas à 14 hl AP/ha, on en demandait 10 à 11 hl AP pour votre tranquillement » regrette-t-il.
8:40 Distribution de t-shirts de l’UGVC aux manifestants se réunissant.
AA
8h : début du rassemblement
Un air de septembre 1998 flotte sur Cognac ce mardi matin : 26 ans après un blocus historique, les opérateurs charentais affluent pour manifester et réclamer une résolution diplomatique de l’enquête antidumping chinoise les menaçant. Le départ de la manifestation est prévu à 9h30 depuis le siège de l’UGVC (à Gensac-la-Pallue), pour une arrivée à midi à la sous-préfecture (au centre de Cognac).
L’appel à manifestation a été entendu au-delà des vignerons, des fournisseurs répondant présents. « La pépinière viticole de la région du cognac sera bien sûr mobilisée » indique Mickaël Lys, le président du syndicat des pépiniéristes viticole de la région du Cognac, qui précise que « mon conseil d’administration et moi-même sommes solidaires de la position de la filière cognac. Filière pour laquelle nous sommes le premier maillon et complètement dépendante. »
Concernant toutes les eaux-de-vie de vin de France, les taxes antidumpings en Chine mobilisent aussi en Gascogne. « L’Armagnac appelle à soutenir cette mobilisation » pointe Olivier Goujon, le directeur du Bureau National Interprofessionnel de l'Armagnac (BNIA), dont la Chine est le deuxième marché en valeur et le troisième en volume, et qui souhaite une nouvelle posture européenne vis-à-vis de la Chine pour que la filière ne soit pas sacrifiée dans des arbitrages industriels.
Rappel des faits :
Annoncé il y a une semaine par l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC), l’appel à manifester marque un cap dans la mobilisation charentaise contre les menaces de droits de douane punitifs en Chine qui s’inscrivent dans un conflit commercial plus large. Ouverte ce 5 janvier 2024, l’enquête chinoise contre un dumping des brandies européens est la réponse de Pékin aux procédures de Bruxelles ciblant les voitures électriques chinoises. Les premières rumeurs sur une telle enquête antidumping datant de la fin 2023, quand le gouvernement français prenait des positions fermes contre le secteur automobile chinois. Malgré les appels de Cognac à la diplomatie pour dégonfler le conflit qui le cible au premier chef (représentant l’essentiel des exportations de brandies en Chine), notamment lors de la visite officielle du président chinois en France, les conclusions de l’enquête antidumping ont été rendues ce 29 août pour imposer des droits de douane dissuasifs (34,8 % en moyenne) sur le deuxième marché des cognacs à l’export (25 % de la valeur). Cette menace pèse sur une filière des eaux-de-vie charentaises fragilisée par des commercialisations en chute à l’export à cause des surstocks et de l’inflation (en Chine déjà, mais aussi aux États-Unis où d’autre menaces géopolitiques existent). De quoi mobiliser parmi les 4 400 viticulteurs, 120 bouilleurs de profession et 270 négociants de Cognac qui demandent à être sortis du conflit commercial entre Bruxelles et Pékin. Deux échéances sont ciblées par cette manifestation du 17 septembre : une visite du ministre chinois au commerce ce 18 septembre à Bruxelles pour évoquer le dossier automobile et un conseil des ministres européens ce 25 septembre sur de nouvelles taxes sur les véhicules électriques.