es réactions en attendant des actions. À l’approche de la manifestation de l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC) ce mardi 17 septembre à Cognac (Charente) pour appeler au soutien des pouvoirs publics contre l’enquête chinoise antidumping, de premières déclarations politiques arrivent après un long silence ayant suivi l’annonce par Pékin de taxes préliminaires cette fin août.
Réponse de la Chine aux enquêtes et taxes européens sur les voitures électriques, ce dossier démontre qu’« une fois de plus, la filière viticole se retrouve victime collatérale de conflits commerciaux internationaux qui lui sont étrangers, menaçant gravement son équilibre économique et sa compétitivité sur le marché international » résume dans un communiqué Daniel Laurent, sénateur de la Charente-Maritime (Les Républicains), qui a porté ce message auprès du nouveau premier ministre, Michel Barnier, ce jeudi 12 septembre lors des journées parlementaires des Républicains à Annecy (Haute-Savoie). « Lors de cet échange, Michel Barnier s'est montré attentif aux préoccupations soulevées [en] reconnaissant l'importance stratégique de la filière viticole pour l'économie française » rapporte le président du groupe d’études vigne et vin du Sénat, ajoutant que « le premier ministre a assuré que ces préoccupations seraient prises en compte dans les discussions à venir, tant au niveau national qu'européen ».
Même écoute bienveillante actée par le préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, Étienne Guyot, qui a déclaré à l’issue d’un déplacement à Cognac ce vendredi 13 septembre qu’il « réaffirme son soutien plein et entier à la filière et s’est engagé à appeler l’attention du nouveau gouvernement sur l’impact considérable qu’aurait une taxation sur tous les maillons de la filière Cognac. »


Des soutiens dans les paroles, mais pas de changement de braquet dans les discussions européennes avec la Chine. Ce mardi 9 septembre, le président de l’UGVC, Anthony Brun rappelait que la filière charentaise se mobilise depuis la fin 2023 pour éviter un conflit commercial fermant le deuxième marché export des cognacs (25 % du chiffre d’affaires). Depuis des mois, « nous avons tout fait pour être entendus. Nous avons rencontré le premier ministre, les ministres de l’Économie, de l’Agriculture, du Commerce Extérieur - qui est venu à Cognac. Nous avons été reçus à l’Élysée. Nous avons participé au dîner officiel offert lors de la visite du Président chinois. On a pris soin de nous démontrer de l’empathie. Mais sur le fond, rien du tout, notre situation n’a pas été prise en compte. La machine infernale n’a pas été stoppée » résume Anthony Brun.
Le viticulteur pointant que depuis l’annonce fin août de taxes pouvant tomber à tout instant, la filière a reçu « une fois encore, une seule réponse : c’est bien dommage pour vous, mais on ne changera rien, l’équation vous dépasse. Et l’Europe dans tout ça ? Nous avons écrit à la Présidente de la Commission européenne, qui gère le dossier. C’est un fonctionnaire qui nous a répondu, en anglais, avec un message qui disait en substance : circulez, il n’y a rien à voir. » Ce mardi 17 septembre, Cognac compte montrer qu’il y a à entendre pour que ses intérêts ne passent pas par pertes et profits.