pectacle inhabituel dans les rues de Cognac ce mardi 17 septembre : les tracteurs vignerons défilent pour faire éclater le conflit commercial qui ne cesse d’enfler entre l’Union Européenne et la Chine, les taxes imposées par Bruxelles sur les voitures électriques chinoises poussant Pékin à envisager des droits antidumpings sur les brandies européens (autrement dits, les armagnacs et cognacs). Accompagnés de négociants, de fournisseurs, d’élus et de représentants d’autres vignobles (Armagnac et Bordeaux notamment), des centaines de vignerons charentais doivent se retrouver à la sous-préfecture de Cognac à midi.
Pas question de se contenter de nouvelles déclarations de soutien et d’empathie, la filière charentaise demande des avancées diplomatiques avec un changement d’arbitrage : que ses intérêts soient respectés et plus passés par pertes et profits. Cette manifestation à Cognac se déroule justement la veille de la visite à Bruxelles de Wang Wentao, ministre du Commerce de la République populaire de Chine. L’objectif des manifestants charentais est que les discussions sur les voitures électriques ne fassent pas l’impasse sur l’enquête ciblant les brandies. « Il est inimaginable que ce 18 septembre le seul le dossier des voitures électriques soit évoqué à Bruxelles. Il faut faire en sorte que les taxes ne s’appliquent pas sur les cognacs et armagnacs. C’est tout le sens de la manifestation » confie à Vitisphere le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) qui se joint à la manifestation.
Ne plus être laissé en rase Champagne
La manifestation du 17 septembre ne veut pas aboutir à un rendez-vous avec le premier ministre ou son futur gouvernement, mais à des actions immédiates pour éviter de rentrer dans un cycle de taxes difficile à clore. Alors qu’un conseil des ministres est prévu ce 25 septembre pour voter les droits définitifs sur les voitures électriques chinoises, le BNIC demande également un report de ce vote pour que les états membres aient le temps de reconsidérer leurs positions (l’Espagne et l’Allemagne se sont réorientés, la France doit encore se doter d’un nouveau gouvernement).
Et si rien ne bouge, cette manifestation serait une première mobilisation en appelant d’autres. « On restera mobilisé. La filière sera tenace et cela peut durer longtemps » prévient-on en à Cognac. Quitte à offrir un spectacle inhabituel dans les rues d’Angoulême, de Paris…