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Les vignerons de Cognac manifestent leur "forte colère" ce 17 septembre
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Ils en ont gros
Les vignerons de Cognac manifestent leur "forte colère" ce 17 septembre

France et Europe s’en cognent-ils du Cognac ? Se sentant « sacrifiés », les vignerons charentais vont battre le pavé ce 17 septembre pour rencontrer le premier ministre et lever les taxes chinoises antidumpings dans le conflit sur les voitures électriques. Sinon, d’autres actions pourraient suivre.
Par Alexandre Abellan Le 11 septembre 2024
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Les vignerons de Cognac manifestent leur
« Notre situation n’a pas été prise en compte. La machine infernale n’a pas été stoppée » pointe Anthony Brun. - crédit photo : Alexandre Abellan
«

 J’appelle les viticulteurs à la mobilisation générale » lance Anthony Brun, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC) ce mardi 10 septembre à Châteaubernard (Charente). Rendez-vous est donné aux 4 400 viticulteurs charentais ce mardi 17 septembre à Angoulême pour réclamer un soutien ferme du premier ministre, Michel Barnier, contre les taxes antidumpings chinoises, allant de 30,6 à 39 %, qui peuvent s’abattre du jour au lendemain sur les opérateurs charentais depuis la fin août.

« Le temps est compté, les droits chinois peuvent désormais tomber à tout moment. Nous souhaitons rencontrer [Michel Barnier] à Paris ou l’accueillir ici pour évoquer très rapidement son plan d’action » pose Anthony Brun, dont la ligne syndicale est ferme : « nous appelons à l’abandon pur et simple, immédiat et définitif de toute taxe supplémentaire à l’export sur le Cognac. Il n’y a aucun dumping sur notre produit » alors que la Chine pèse pour 25 % des volumes et 50 % de la valeur des exportations de Cognac. Dans l’immédiat, « les taxes chinoises représentent aujourd’hui une menace existentielle pour nous ». Ce qui n’a pas l’air de préoccuper grand monde à Paris et à Bruxelles…

Bravo

Faisant le constat de réponses inexistantes et de soutiens absents* dans ce dossier, le président de l’UGVC laisse échapper un cri du cœur et d’écœurement : « le constat est clair le gouvernement français, et l’Europe, nous ont abandonnés. Ils sont prêts à nous sacrifier » sur l’autel de la réindustralisation. Anthony Brun est particulièrement amer : « le gouvernement français et l’Europe sont prêts à sacrifier une région entière. Les avons-nous entendus s’émouvoir de l’annonce des taxes chinoises qui pourraient nous toucher ? » Pour le viticulteur de Saint-Bonnet-sur-Gironde (Charente-Maritime), « ils renoncent à défendre un produit exportateur net qui rapporte des milliards à la France. Ils vont encore davantage creuser le déficit commercial de notre pays. Bravo. Tout cela pour une stratégie hasardeuse sur les véhicules électriques dont l’échec est déjà annoncé. »

26 ans après le blocus de Cognac

Car pour les opérateurs charentais, l’affaire est entendue : l’enquête antisubventions ouverte début janvier 2024 est la réponse de Pékin aux procédures européennes contre les véhicules électriques chinois. Et la mise en œuvre des taxes sur les brandies européens (essentiellement cognacs, mais aussi les armagnacs) pourrait suivre l’annonce des sanctions européennes sur les voitures électriques craint-on à Cognac. « Nous n’avons strictement rien à voir avec l’enquête sur les véhicules électriques. Nous n’accepterons pas d’être les victimes collatérales et de payer les pots cassés » s’agace Anthony Brun, qui annonce un rassemblement déterminé : « pour la première fois depuis 1998, nous allons manifester notre très forte colère à Cognac. Nous resterons mobilisés. Faute de retour rapide, nous irons à Angoulême, et s’il le faut à Paris. »

Alors que la vendange du millésime 2024 approche (elle devrait débuter majoritairement le 23 septembre d’après la Station Viticole), cette manifestation est un pari pour l’UGVC qui compte mobiliser au-delà des 4 400 viticulteurs de Cognac. Sont appelés en soutien les 120 bouilleurs de profession, 270 négociants… Ainsi que les fournisseurs et prestataires (pépiniéristes, consultants, tonneliers, courtiers, transporteurs…), les élus (politiques et syndicaux), mais aussi « nos collègues de l’armagnac également concernés par les taxes » et « ceux des autres régions viticoles qui le seront certainement demain, tout comme ceux de la filière porcine et laitière qui sont déjà menacés » par les taxes chinoises.

Apolitique et non violent

« Bien sûr, notre mouvement est totalement apolitique, non violent » martèle Anthony Brun : « nous ne tolèrerons aucun débordement, aucune récupération politique. Il se fera dans le respect des biens et des personnes, en lien avec les autorités. »

 

* : Refaisant le match, Anthony Brun rapporte que « dès septembre 2023, un courrier avait été adressé au premier ministre [Elisabeth Borne] pour l’alerter du fait que les positions portées publiquement par le gouvernement français contre le secteur automobile chinois nous exposaient très directement à des rétorsions. Aucune réponse. » Après l’annonce de l’enquête antidumping chinoise le 5 janvier 2024, « nous avons de nouveau tout fait pour être entendus. Nous avons rencontré le Premier ministre [Gabriel Attal], les ministres de l’Économie [Bruno Le Maire], de l’Agriculture [Marc Fesneau], du Commerce Extérieur [Franck Riester]. Nous avons été reçus à l’Élysée. Nous avons participé au dîner officiel offert lors de la visite du Président chinois. On a pris soin de nous démontrer de l’empathie. Mais sur le fond, rien du tout » poursuit le viticulteur. « Depuis le 29 août, nous savons que nous sommes sur le point d’être taxés en Chine à un niveau qui nous fera perdre ce marché » constate Anthony Brun, sans que cela ait fait avancer la moindre ligne : « nous avons écrit à la Présidente de la Commission européenne, qui gère le dossier. C’est un fonctionnaire qui nous a répondu, en anglais, avec un message qui disait en substance : circulez, y a rien à voir. »

 

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Tous les commentaires (2)
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sempere gabriel Le 11 septembre 2024 à 09:29:19
cognac et armagnac même combat mais il est vrai que les cognacais sont plus rapides à se faire entendre.
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Vigneron Le 11 septembre 2024 à 09:12:06
S'il n'y aucune réponse satisfaisante apportée, le gouvernement doit démissionner. On préconise l'arrachage dans les vignes, la baisse des rendements, il faudrait envisager aussi: la diminution des députés, sénateurs, ministres ainsi que la réduction du train de vie de l'État et des hauts fonctionnaires permettant de faire de bonnes économies aux Français, car le service public n'est malheureusement plus au rendez-vous!
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