a coopérative Puget-ville a ouvert ce mardi 13 août ! Celle des vignobles de Cuers le lendemain. « Nous avons huit jours d’avance par rapport à l’année dernière. » explique Marjolaine de Renty, consultante viticole pour le Groupe ICV.
C’est une saison particulièrement compliquée qui s’est déroulée sur ce millésime. Le printemps pluvieux, qui a permis aux vignes de bien se développer et de ne pas souffrir de stress hydrique tôt dans la saison, a amené son lot de soucis aux viticulteurs. « La pression mildiou a été importante. Les viticulteurs ont dû passer assez souvent. Chez les viticulteurs bios on compte une douzaine de passages, et chez les conventionnels aux alentours de huit traitements. » raconte l’experte, et d’ajouter, « le travail du sol et les travaux en vert ont été compliqués à mener. On a réussi à finir de gérer l’herbe en juin. »
« On a observé une prise de 2 degrés par semaine dans le secteur de Cuers/Pierrefeu-du-Var/Puget-Ville/La Londe-les-Maures. Pour les autres secteurs on va tout juste commencer les prises de maturité. » explique Marjolaine de Renty.
Les estimations de rendement sont cependant compliquées. Un épisode de gel a eu lieu autour du 20 avril dans les secteurs de Sainte Victoire, du Luberon et de Vidauban/Le Luc/Taradau. « Dans le secteur Ste Victoire il y a eu jusqu’à 70% de perte. » s’attriste-t-elle. Pour ceux-là, compliqué de faire une estimation…
Pour ceux, plus chanceux, qui ont eu une belle sortie de grappes, sans gel, dont les soucis de mildiou ont été contenus, les rendements et la qualité s’annoncent bons.
« Avant nous avions l’habitude de dire : une année de mildiou sur dix passées. Aujourd’hui, force est de constater qu’on compte un millésime à mildiou sur deux ! » dit l’experte. Cette observation amène les viticulteurs à s’adapter et à changer leurs pratiques. « L’année 2018 a vraiment été le millésime de la prise de conscience. Les viticulteurs sont plus vigilants. Globalement en Provence le principal souci c’était l’oïdium. La réflexion mildiou était secondaire. Aujourd’hui, il faut vraiment penser une campagne de traitement dédiée au mildiou. »
Grâce à l’expérience et aux formations, les viticulteurs de la zone améliorent leurs techniques de lutte, notamment en appliquant des traitements intercalaires en cas de fortes pluies et de destruction de la couverture de protection, même en cas d’utilisation de produits systémiques. Autre amélioration : la mise en place de rangs enherbés afin d’améliorer la portance et pouvoir entrer plus facilement en parcelle en cas d’intempéries.
« Nous enchainons des millésimes très secs avec des millésimes très humides, donc ça demande une très forte adaptabilité des vignerons. Nous proposons donc des formations afin de les accompagner au mieux dans ces changements rapides. » conclut l’experte de l’ICV.