es viticulteurs varois viennent de vivre une nuit de gel. Il faisait encore -2°C à 7 heures ce 19 avril. Nicolas Bretton est parti faire le tour des vignes plantées sur un vallon faisant les deux tiers de sa production. « Tout est bruni et les apex retombent », raconte, dépité, le propriétaire du château Mentone, à Saint-Antonin-du-Var.
Nicolas Bretton redoute que la pousse ne redémarre pas avec la même vigueur. « Après deux années de grosse sécheresse, la plante est fatiguée et ne pourra certainement pas remettre dans sa deuxième pousse ce qu’elle avait mis dans la première, anticipe-t-il. Reste à espérer que mes plus vieilles parcelles situées plus loin sont moins touchées. »
Le viticulteur a appelé de nombreux confrères ce matin. « J’ai eu échos de dégâts aux alentours d’Aix, Cotignac, Draguignan… J’ai l’impression qu’hormis le littoral, toute la Provence a été touchée. Le gel va épurer les stocks de rosé ! »
La Chambre d’agriculture confirme qu’une bonne partie du Centre-Var et du Haut-Var ont été touchés. « Il faut patienter quelques jours pour avoir une vision plus juste de l’ampleur du phénomène » indique la conseillère Julie Mazeau. Nicolas Bretton attend désormais avec impatience la nuit de mardi à mercredi. « Une nouvelle gelée est anoncée et les météorologistes prévoient aussi de l’humidité. Si le vent chasse les nuages, la vigne va vraiment souffrir. »
En plus du gel, Julie Mazeau espère que les viticulteurs ne vont pas enchaîner deux années difficiles du point de vue sanitaire. « La vigne est en avance de dix jours par rapport à l’année dernière, et les maladies d’un mois ! » assure-t-elle. De premiers foyers primaires de mildiou et des symptômes d’oïdium sur feuille ont en effet été observés dès le 9 avril dans les secteurs les plus précoces suite aux pluies des 30 et 31 mars. « Le précédent record était au 15 avril » rappelle la conseillère.
Des dégâts sont également signés par des viticulteurs dans le sud du Luberon, à Bordeaux, vers Cahors... Beaucoup redoutent la semaine à venir.