e quoi voir le verre à moitié plein. Pour le Beaujolais Nouveau, « nous sommes confiants. Si l’offre ne va pas être pléthorique, la demande s’annonce stable et la valorisation devrait donc rentrer dans le cadre correct des années précédentes pour la viticulture » résume David Ratignier, le vice-président de l’Organisme de Défense et de Gestion (OCG) des appellations Beaujolais et Beaujolais Villages. Produisant annuellement 115 à 120 000 hl de vins rouges en primeur, le vignoble rhodanien enregistre un effritement de sa production tous les ans, mais pas un effondrement. « Rien de nouveau, l’offre n’est pas à la hausse » en Beaujolais pointe David Ratignier, qui confirme que ce millésime 2024 ne s’annonce pas volumique à cause de la météo (gel, mildiou et black-rot).
Globalement, le Beaujolais table sur un déficit de production de 20 %, avec 400 à 410 000 hl de vins rouges produits en 2024 contre plus de 500 000 hl en temps normal*. Si les rendements sont très hétérogènes, dans l’ensemble « les domaines produiront peu de vin et abonderont peu le marché des vins nouveaux. Il n’y a pas assez de récolte » reprend David Ratignier, soulignant qu’en regard de la contraction à l’amont il y a de l’attente à l’aval. Rapportant de premiers retours encourageants des clients, le co-président de l’AOP Beaujolais note que « les réservations pour le Beaujolais Nouveau sont en cours avec un retour de la demande française en grande distribution (peut-être moins dans le réseau traditionnel, plus timide) et des reprises à l’export (notamment au Japon). Nous ne sommes pas inquiets, il y aura du monde » pour commander des primeurs.


Avec de premiers échantillonnages et appels d’acheteurs, « avoir des retours d’achat de vins rouges qui sont relativement stables en France, c’est très satisfaisant » salue David Ratignier, qui souligne une « bonne nouvelle. Nous nous posions des questions après avoir vécu une fin de campagne plus calme. Nous avons subi un coup de frein sur les ventes de vin, nous étions inquiets. Que ce ne soit pas le cas sur le Nouveau permet à notre marché de démarrer sous des auspices corrects, sans rentrer dans l’euphorie. Il faut que cela continue comme cela sur les prochains jours. Cela devrait permettre de conserver une valorisation correcte (stable depuis la hausse d’il y a trois ans). »
* : Avec des rendements attendus à 40 hl/ha de vin rouge et 50 hl/ha de vin blanc en AOC Beaujolais et de 35 hl/ha en AOC Beaujolais Village, la production globale est attendue à 210 000 hl en rouge (120 000 hl de Beaujolais et 85 000 hl de Beaujolais Village) et 18 à 20 000 hl de blanc, auxquels s’ajoutent les crus du Beaujolais (devant tourner à 40 hl/ha).