es ennuis ont démarré le 23 avril dans le Jura, quand un gel comparable à celui de 2017 a fait d’énormes dégâts sur 40 % du vignoble. Comme l’avait anticipé Gaël Delorme, connaissant bien les cépages du département, les contre-bourgeons ont donné peu de grappes. Tout le printemps, les bourgeons francs encore au chaud lors du gel n’ont pas été épargnés par la pluie, le froid, et le manque de luminosité. « Beaucoup d’inflorescences ne se sont pas développées, d’autres sont tombées, d’autres ont coulé » relate le technicien de la Société de viticulture du Jura (SVJ) et de la Chambre d’agriculture.
Depuis, c’est le mildiou qui sape la future vendange. « La pression n’a jamais été plus forte. Nous avons passé la fermeture de la grappe prochaine mais la maladie n’est pas stabilisée » regrette Gaël Delorme. A l’échelle de la Bourgogne-Franche-Comté, 95 % des parcelles observées le 23 juillet par les rédacteurs du bulletin de santé du végétal (BSV) Bourgogne-Franche-Comté présentent des symptômes de rot brun. Une parcelle sur deux a plus de 20% de grappes attaquées, une sur trois plus de 50%. Et « de nouveaux symptômes peuvent encore s’extérioriser dans les prochains jours, suite aux orages du 15 juillet pour les grappes, et suite aux pluies des 20 et 21 juillet concernant les feuilles ».


« Dans certaines parcelles le mildiou a détruit presque tout le feuillage et compromet déjà le millésime 2025 » ajoute Gaël Delorme. Alors que la récolte s’annonce historiquement faible, « du même niveau voire inférieure à celle de 2021 », la pression oïdium est aussi en train de monter. Dans le réseau d’observation du BSV régional, près de 50 % des parcelles présentaient des symptômes d’oïdium au 23 juillet (dont 7 % avec une forte fréquence de grappes touchées), contre 40 % la semaine précédente. « Les symptômes observés sont plutôt frais et synonymes d’une activité récente du champignon » écrivent les conseillers. « Beaucoup de viticulteurs ne se battent plus pour 2024 mais pour conserver le feuillage pour 2025. Ils ont vraiment hâte de vendanger et d’en finir avec ce millésime » conclut Gaël Delorme.