es viticulteurs jurassiens étaient sortis très pessimistes de la nuit de lundi à mardi 23 avril. Les 2°C enregistrés sous abris, équivalents à -3°C dans les vignes, combinés à une forte humidité et un ciel dégagé laissaient peu d’espoir quant à la survie des bourgeons, d’autant que la vigne avait 15 jours d’avance sur le millésime avec un stade moyen situé entre « 4-5 feuilles étalées » et « 5-6 feuilles étalées ».
Les comptages réalisés pendant 2 jours dans des parcelles représentatives de l’ensemble du vignoble par Gaël Delorme et ses collègues de la Société de viticulture du Jura (SVJ) et de la Chambre d’agriculture confirment les dégâts. « Cet épisode de gel est comparable à 2017, résume le technicien entre deux coups de fil d’exploitants. Il y a d’énormes dégâts sur 40% du vignoble. Seul 25% est indemne ».


Ayant déjà connu le gel en 2017, 2019, et 2021, Gaël Delorme sait qu'une bonne partie de la vendange y est déjà pliée. « Hormis ceux du pinot, très minoritaire dans l’encépagement, les contre-bourgeons de nos cépages ne donnent pas de grappes » regrette-t-il. Dans tout le Jura, les dégâts sont fonction de la topographie. « Les bas de coteaux sont gris. Il faut remonter en altitude pour retrouver un peu de vert » témoigne encore le technicien.