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Les aléas climatiques se répètent dans le Jura, le Lot et en Dordogne et certains domaines viticoles pourraient ne pas s'en remettre
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Gel et Grêle
Les aléas climatiques se répètent dans le Jura, le Lot et en Dordogne et certains domaines viticoles pourraient ne pas s'en remettre

Dans le Jura, le Lot et la Dordogne, des exploitations ont une nouvelle fois été victimes de la météo. Au point que la survie de certains domaines paraît menacée.
Par Élisa Centis Le 27 mai 2024
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Les aléas climatiques se répètent dans le Jura, le Lot et en Dordogne et certains domaines viticoles pourraient ne pas s'en remettre
Pour Éric Boudet,vigneron coopérateur à Belaye, dans le Lot, 2024 est "« l’année de trop. Je n’ai pas renouvelé le matériel. Et cette année, je ne m’étais assuré que contre la grêle car entre ma mauvaise moyenne olympique et la franchise, cela ne valait pas la peine que je prenne l’assurance récolte» - crédit photo : Elisa Centis
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rage de grêle en Dordogne, nuits de gel pour le Jura et le Lot. Dans ces trois vignobles, les aléas climatiques se répètent. «Depuis 2017, c’est la sixième année que nous subissons des dégâts», souffle Éric Boudet, vigneron coopérateur dans le Lot, qui cultive 38 ha de vigne, dont 34 en fermage. Cette année, il a perdu l’intégralité de sa récolte à ­Anglars-Juillac (19ha), à la suite de l’épisode de gel qui a touché le département du 19 au 24 avril. Sur commune de Belaye, où se trouve le siège de son exploitation, un quart de ses vignes ont gelé.

"Depuis 2017, on perd chaque année 1000 hl à cause de la météo"

Comme lui, Laurence et Philippe ­Métifet, propriétaires du domaine Haut Montlong, à Pomport, en ­Dordogne, ont vu s’enchaîner les petites récoltes. «Depuis 2017, on perd tous les ans environ 1 000hl à cause de la météo», explique la vigneronne, qui précise que le potentiel du domaine est de 2 500hl. Le 5 mai, un orage de grêle s’est abattu sur 55 des 67 ha que compte leur propriété. «On a perdu 90% de notre récolte», estime Laurence Métifet.

Dans le Jura, Damien Petit, propriétaire avec sa sœur Anne-Laure Petit du domaine Désiré Petit, à Pupillin, est un autre habitué des aléas climatiques. Il connaît des gelées «une année sur deux», assure-t-il, depuis huit ans. Cette année, ce sont environ 70% de ses 27 hectares qui ont été touchés dans la nuit du 22 au 23avril. Le viticulteur s’estime tout de même chanceux. «La vigne a donné de belles récoltes entre deux années de gel : parfois 50hl/ha, d’autres fois, 55hl/ha. Cela permet de rester à flot

Des stocks au plus bas

Selon Éric Boudet, «c’est l’année de trop. Je n’ai pas renouvelé le matériel. Et cette année, je ne m’étais assuré que contre la grêle car entre ma mauvaise moyenne olympique et la franchise, cela ne valait pas la peine que je prenne l’assurance récolte». Ce membre du conseil d’administration de Vinovalie s’inquiète pour sa coopérative et sa région. «Nos stocks sont bas. On va devoir gérer une récolte historiquement faible. On ne pourra pas honorer nos marchés. Or un marché perdu, on ne le retrouve plus. C’est un vrai problème économique pour la cave car les frais fixes restent les mêmes

En Dordogne, la grêle a frappé les vignes les plus précieuses du domaine du Haut Montlong, qui produisent du monbazillac, alors que ses stocks sont bas et que le domaine n’a plus de trésorerie. Face à cette situation, Laurence et Philippe ­Métifet entament des négociations avec leur banque dans le but d’obtenir un prêt et un décalage du remboursement de leurs emprunts. En 2017, ils ont dû emprunter 900 000€ afin de racheter les parts de membres de leur famille qui ont quitté le domaine.

Une cagnotte Leetchi pour donner à coup de pouce

Après le 5mai, le couple s’est aussi résolu à ouvrir une cagnotte Leetchi. «Nous avons partagé le lien sur nos réseaux Instagram et Facebook», indique la vigneronne. Si la cagnotte atteint son objectif de 100 000€, cela donnerait un coup de pouce au domaine, dont les charges s’élèvent à 400 000€ par an. Si Laurence Métifet s’interrogeait déjà avant la grêle sur l’avenir de son domaine, la question se pose d’autant plus aujourd’hui. «On cherche un investisseur qui pourrait reprendre, ou des associés prêts à entrer au capital et à travailler avec nous.»

Dans le Lot, Éric Boudet, 53ans, ne s’imagine pas encore arrêter, mais il n’a aucune visibilité sur l’avenir. «Il me reste encore les vignes sur le plateau, mais il suffirait de trois jours à 45°C l’été pour tout anéantir».

 

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bill et boule Le 27 mai 2024 à 20:24:52
bonsoir à tous .ce qui change en 2024 c est que en cas de liquidation les domaines ne trouveront même plus de repreneurs comme avant . Les vignes laissées à l abandon par les liquidateurs partiront en friches puis au mieux seront arrachées pour motif sanitaire tandis que les associés des scea seront ruines par les banques car mis en cause par elles à titre perso. Et il apparaît que tout le monde s en fout au gouvernement. Tout le monde que ce soit préfets magistrats impôts chambres d agriculture ... en oubliant qu ils scient la branche sur laquelle ils sont tous assis. On aurait pu vivre un million d années mais ça c est une chanson :*(
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