aisant le bilan d’une année chargée en difficultés climatiques*, le conseil de bassin Bordeaux-Aquitaine réuni ce mardi 29 octobre à Bordeaux chiffre également l’ampleur de l’arrachage qui touche le vignoble s’étendant encore sur 103 000 ha en 2023. Une surface éloignée des 115 000 ha de 2019, qui représentant déjà une superficie réduite de 10 000 ha après la crise des années 2005-2011, et l’arrachage primé de 4 000 ha à l'époque. Avec un nouveau dispositif d’arrachage définitif, le vignoble girondin va tomber en dessous des 100 000 ha symboliques, tout en restant le premier département viticole de France (devant les 76 000 ha de l’Hérault et les 61 000 ha de l’Aude, où des arrachages sont attendus).
Pouvant retirer au maximum 9 500 hectares, le plan d’arrachage sanitaire bordelais à 6 000 €/ha se divise en deux volets. D’une part la renaturation financée à 38 millions € par l'Etat (pour des jachères, boisement…) et d’autre part la diversification agricole financée à 19 millions € par l’interprofession (le CIVB). Cet arrachage sanitaire se divise lui-même, en deux phases : une première en cours de mise en œuvre où 7 166 ha ont été demandés (et 5 059 ha ont déposé une demande de paiement, le guichet étant ouvert jusqu’à ce 31 octobre) et une deuxième soldant les fonds publics où des demandes sont déposes à date pour 1 248 ha (cette phase de candidature s’arrêtant à consommation des fonds ou le 31 mars 2025 au plus tard). Soit 8 414 ha de vignes demandant l'arrachage primé à 6 000 €/ha.
Alors que des vignerons arrachent sans aide des parcelles (dont le chiffrage n’est actuellement pas communiqué par les Douanes) ou les abandonnent (avec une explosion des friches, précédemment estimées à 2 450 ha par la Préfecture), la surface viticole girondine sera encore plus basse à la fin 2024. Sachant qu’un guichet d’arrachage définitif à 4 000 €/ha est actuellement ouvert par FranceAgriMer (jusqu’au 13 novembre 2024 à midi).
* : D’après le compte-rendu de la réunion, « les représentants ont souligné la faiblesse des volumes récoltés qui devront être confirmés par les données officielles de déclaration de récolte dans quelques semaines. Ce millésime sera marqué par des qualités de fraîcheur, d’élégance et de finesse recherchées par les consommateurs et le marché ».
Le conseil de bassin du 28 octobre à Bordeaux. Photo : préfecture de Nouvelle-Aquitaine.