nnoncée par décret, l’ouverture de la deuxième salve d’arrachage sanitaire à 6 000 €/ha des vignes bordelaises est effective sur le site de la préfecture de Gironde avec un nouveau guichet de demandes d’aide pour la renaturation (soit le boisage ou la conversion en zone naturelle sous deux ans, pour 20 ans au minimum). Concrètement, « les conditions sont identiques à la première vague, à la seule différence que les premiers arrivés seront les premiers servis » résume le syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieurs dans une information à ses adhérents, précisant que « les parcelles que vous allez inscrire dans cette seconde vague doivent être additionnelles et uniquement en renaturation » comme l’enveloppe des 19 millions d’euros pour la diversification agricole financée par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) a été intégralement consommée (et a fait l’objet d’un stabilisateur).
Pour répondre à l’engagement de deux euros mis par l’État en face de chaque euro avancé par la filière, l’enveloppe de 30 millions € des pouvoirs publics est augmentée à 38 millions € : comme 24 millions € auraient été consommés cet hiver, il resterait 14 millions € à investir dans la lutte contre la flavescence dorée en répondant aux déséquilibres commerciaux du vignoble alimentant de plus en plus de friches. Si la première vague a permis d’arracher 8 000 ha cet hiver-printemps-été (surtout dans l’Entre-deux-Mers et les Côtes), il est estimé qu’autant si ce n’est plus est actuellement arraché hors-plan en Gironde, avec un premier chiffrage à 20 000 ha qui circule dans la filière. Les critiques des vignerons n'ayant pas manqué sur l'engagement de 20 ans pour le reboisement. En parallèle, un autre dispositif d’arrachage temporaire à 2 500 €/ha ou définitif à 4 000 €/ha doit être ouvert pour toute la France à partir du 15 octobre (si les négociations avec la Commission Européenne aboutissent).
Critères d’éligibilité
A noter que la deuxième vague d’arrachage sanitaire distingue deux périodes de dépôt en Gironde : « si la demande d'aide est déposée avant le 31 juillet 2024, les parcelles éligibles devront avoir été plantées au plus tard pendant la campagne 2017/2018 et avoir été récoltées en 2022. Si la demande d'aide est déposée après le 31 juillet 2024, les parcelles éligibles devront avoir été plantées au plus tard pendant la campagne 2018/2019 et avoir été récoltées en 2023 » prévient la préfecture, alertant que seront inéligibles « les entreprises en difficulté » et que « le comptable ou le banquier doit certifier que l’entreprise ne fait pas l’objet d’une procédure collective d’insolvabilité ».
L’administration ajoute que « pour toutes les parcelles aidées dans le cadre de cette seconde vague de dépôts de demandes d’aide », les bénéficiaires actent leur « renonciation aux autorisations de replantation après l’arrachage de la parcelle » et que « les aides financières à l’arrachage sont conditionnées à un arrachage selon les bonnes pratiques » définies par les pouvoirs publics*.
* : Il est « impératif d’arracher soigneusement les souches par traction mécanique ou à l’aide d’une tarière. Un labour en profondeur est nécessaire pour détruire et retirer un maximum de racines du sol. L’objectif est d‘éviter l’apparition de repousses sauvages qui sont des réservoirs pour la flavescence dorée. Les ceps doivent être retirés de la parcelle. Les tas de bois de vigne morts sont des sources d’inoculum du champignon responsable de l’eutypiose. Le passage d’un disque pour égaliser le sol facilitera également la réimplantation d’un couvert végétal naturel ou l’implantation d’une autre culture. Les points suivants feront l’objet d’un contrôle sur le terrain : arrachage réalisé, absence de racines dans le solo Absence de ceps sur la parcelle, sol labouré, arrachage interdit à la niveleuse » liste la Préfecture.