menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / 50 millions € le fonds d’urgence viticole ?
50 millions € le fonds d’urgence viticole ?
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Appel parlementaire
50 millions € le fonds d’urgence viticole ?

Constatant les difficultés exacerbées de la filière vin, le député gersois Jean-René Cazeneuve propose un nouveau fonds d’urgence viticole. Adopté en commission, son amendement doit être débattu en séance, mais aussi convaincre le gouvernement en cas de recours au 49.3.
Par Alexandre Abellan Le 30 octobre 2024
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
50 millions € le fonds d’urgence viticole ?
« J’ai obtenu l’arbitrage l’année dernière, j’espère l’obtenir cette année » déclare Jean-René Cazeneuve. - crédit photo : DR
S

ans se ressembler, les années difficiles se suivent dans le vignoble : le gel, les excès d’eau, la grêle et la sécheresse réduisant les rendements du millésime 2024 à peau de chagrin, au niveau du gel de 2021, alors que les coûts de production restent élevés et que les marchés semblent figés par la déconsommation. Adopté ce lundi 28 octobre en commission des finances pendant l’examen du projet de loi de finances pour 2025, l’amendement du député Jean-René Cazeneuve (Gers, Ensemble pour la République) propose la création d’un fonds d’urgence pour « flécher, à nouveau, 50 millions d'euros vers la gestion du sinistre que constitue ces différentes crises, notamment dans le Gers et dans la région bordelaise ». Déjà à l’origine du fonds d’urgence à 20 millions € il y a un an, monté début 2024 à 80 millions € dans 27 départements, le parlementaire gascon ne peut que constater le besoin de répliquer le dispositif plébiscité pour soutenir les trésoreries en difficulté. « Hélas la crise viticole est plus importante encore que l’année dernière. Ça vient se rajouter à des années pas terribles » constate Jean-René Cazeneuve, qui souligne l’impact du cumul des difficultés sur la fragilité des domaines viticoles : « cela appelle à la mobilisation des uns et des autres ».

Si l’amendement a été soutenu en commission, « maintenant le plus dur reste à faire » note le député, qui va porter sa proposition dans l’hémicycle, mais également auprès du gouvernement, en cas de recours à l’article 49.3 de la Constitution. L’élu gersois va demander des arbitrages positifs auprès des ministres de l’Agriculture et du Budget, respectivement Annie Genevard et Laurent Saint-Martin. « Il faut absolument convaincre le gouvernement de faire cet effort supplémentaire » plaide déjà Jean-René Cazeneuve. Sachant que la filière vin souhaite une aide conséquente et calibrée sur les besoins des nombreux vignobles en difficulté.

Pour l’ensemble des départements concernés

« S’il doit avoir un fond d’urgence il doit bien sûr être comme l’année dernière pour l’ensemble des départements concernés par des impacts climatiques et économiques majeurs » réagit Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. Le viticulteur languedocien notant « par exemple des départements, comme les Pyrénées-Orientales et l’Aude et une partie de l’Hérault, qui le réclament très fort, car ils sont fortement impactés par la sécheresse ainsi que d’autres départements pour d’autres raisons. »

« C’est vraiment un amendement d’appel pour obtenir des discussions et un arbitrage favorable pour débloquer un fonds d’urgence pour la viticulture » explique Jean-René Cazeneuve, qui précise « pour être très honnête, je ne sais pas estimer aujourd’hui le préjudice et la souplesse que l’on aura pour aider nos viticulteurs ». Une autre option étant celle des prêts garantis, une piste ouverte par le premier ministre, Michel Barnier, lors du salon de l’élevage début octobre. Prônant une politique de soutien conjoncturel à la filière vin en cas de coups durs, le député gascon défend également une aide à la structuration du vignoble face aux aléas climatiques (évolution des cépages, des intrants, de l’accès à l’eau…).

Personne ne peut dire que rien n’a été fait

Le retour devant les parlementaires de la loi d’orientation agricole pouvant donner l’occasion de cette structuration : « c’est un bon outil. Nous avons l’engagement qu’il viendra en début d’année prochaine » esquisse le parlementaire, qui appelle d’ici-là à l’apaisement alors que les tensions reprennent dans le monde agricole. « Je ne suis pas certain que le blocage des routes soit toujours la meilleure solution » répond-il, appelant au « dialogue constructif » et évoquant un gros travail mené depuis les manifestations de l’hiver dernier : « personne ne peut dire que rien n’a été fait ». Alors que la grogne monte contre des projets parlementaires de taxes comportements sur les vins, le député « espère qu’il n’y aura pas de majorité dans la nouvelle assemblée pour les vote. Ma position n’a pas changé, je m’opposerai vivement à ces amendements. Entre les aléas climatiques, la déconsommation, les problèmes d’exportation que l’on a sur certains pays*, halte au feu et soutenons nos agriculteurs. »

 

* : Face aux taxes chinoises sur les brandies européens répondant au conflit commercial sur les voitures électriques, Jean-René Cazeneuve se veut réaliste. « On n’y peut pas grand-chose. Le marché émergent de la voiture électrique nous a obligé à nous protéger. Si les Chinois ont décidé de répliquer sur les brandies, c’est de leur responsabilité. Nous sommes tous très mobilisés et j’espère que l’on trouver des moyens. Je ne désespère pas, nous ne savons pas ce qui est du bluff et ce qui est de la négociation. Les Chinois auraient tort de se priver de deux excellents produits, que sont le cognac et l’armagnac. Ils se puniraient eux-mêmes » conclut-il.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (8)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Dominique Le 02 novembre 2024 à 23:14:52
Un point d'histoire : la chute de l'Empire romain est due, paradoxalement, à son extension trop importante et à sa complexité croissante. Administrer un territoire qui s'étendait sur presque tout le pourtour méditerranéen, avec les moyens de communication de l'époque, a généré des coûts importants et sans cesse croissants, et donc une hausse des impôts qui a découragé la production. De là a découlé la scission entre Empire Romain d'orient et Empire Romain d'occident, qui a entraîné une simplification majeure et une administration viable. La complexité croissante a un coût qui a nécessairement du mal à être supporté "durablement". C'est sûrement la leçon que devrait en tirer nos sociétés et institutions, de plus en plus complexifiées et interconnectées.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Médocon Le 02 novembre 2024 à 09:01:02
@Alexis Sabourin Il n'empêche que depuis que nous avons exclu les méchants russes, plus rien ne tourne en Europe. Et bientôt la surenchère des candidats américains va finir de nous précipiter dans l'abîme.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Alexis Sabourin Le 31 octobre 2024 à 15:09:49
@ Médocon : La perte de l'Empire romain est due à un appauvrissement de la classe moyenne et surtout aux conflits internes face à une pression externe. Partant de là, chaque secousse a vu son impact amplifié par un jeu de dominos. Aujourd'hui, la France est divisée. Les ennemis de l'intérieur sont 1) les partis extrémistes qui fricotent avec la Russie et louent le Vénézuéla, ainsi que 2) d'autres extrémistes mauvais coucheurs (hygiénistes et écolos) prêts à sacrifier le terroir en se trompant de combat. Ceux-là tuent notre culture. Et enfin 3) nos "élites" qui font leur jeu par leur bureaucratie excessive et complètement déconnectée du terrain. Ainsi on finance les assos hygiénistes anti-vin avec les taxes prélevées aux viticulteurs. La même logique conduit au surendettement de l'Etat. Il faut arrêter. Nos élus devraient uniquement venir de la sphère privée ou y enchainer des stages de terrain obligatoires.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Mederic Ier Le 30 octobre 2024 à 14:27:47
Très bien, mais si c'est pour le décompter du régime de minimis et que cela empeche la perception d'autres aides, cela ne servira à rien. Ne vous fatiguez pas, mesdames et messieurs les députés, demandez d'abord la retouche de ce systeme de minimis à l'échelon européen
Signaler ce contenu comme inapproprié
Médocon Le 30 octobre 2024 à 09:36:33
@Augustin Donc si vous vous êtes tapé les deux volumes de Gibbon ce qui est déjà un exploit Vous avez compris que la chute de l'empire romain est due à un transfert inexorable des responsabilités de l'empire, de citoyens romains vers des mercenaires de peuples autrefois soumis. Ça vous rappelle rien ? Nos vignes travaillées par tous ces malheureux esclaves roumains et africains.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Médocon Le 30 octobre 2024 à 09:27:44
Je voudrais parler des CUMA Ces structures qui sont en train d'être sacrifiées. En effet les agriculteurs qui n'arrivent plus à payer leurs charges ont encore moins la possibilité ou l'envie de régler leurs factures cuma. Il va y avoir un massacre Help?
Signaler ce contenu comme inapproprié
Vigneron Le 30 octobre 2024 à 09:24:31
Une bonne idée cet amendement mais c'est une goutte d'eau dans un ocean. Face aux taxes chinoises, l'Etat Français pourrait subventionner les vignerons subissant la taxe chinoise car ils n'y sont pour rien des choix de la politique française concernant la voiture électrique. On devrait tous rouler en vélo ce serait bon pour l'environnement et la santé. Allez ministres, députés et sénateurs, montrez nous l'exemple!
Signaler ce contenu comme inapproprié
augustin Le 30 octobre 2024 à 05:33:52
L analyse géopolitique actuelle de nos élus est un peu limitée puisque elle se borne actuellement au match cognac contre voiture électrique sur le marché chinois, avec l impact que l on sait sur le vin blanc. Alors que à signature du Mercosur est prévue d ici fin de MOIS de novembre 2024 , on semble se résigner à une invasion des vins argentins venant de l ouest vers l Europe. Alors même que l Europe en général et la France viticole en particulier semblent sous estimer, voire négliger, la préparation d une contre offensive vers l Amérique latine. Le prochain salon apsa de Sao polo en mai 2025 DEVRAIT, à titre d exemple, déjà faire carton plein, avec moult stands français désireux d en découdre, en exportant massivement sur ce continent prometteur. Il n en est rien. À croire que la filière a déjà baissé les bras... si ce n est que pour mendier une ultime subvention de x euros par ha sur une surface totale à arracher de y hectares pour un montant de z millions. Il faut lire ou relire le fameux ouvrage de Gibbon datant de 2 siècles, relatif au "déclin de l empire romain", pour mieux comprendre ce qui peut nous arriver,nous les viticulteurs français, en cette rentree 2024.Il est plus que temps de nous réorganiser et de partir à la conquête de nouveaux marches... plutôt que de nous complaire dans cette seule politique de réduction de l offre. Celle ci est mortifere puisque focalisée sur le domestique court terme avec de sombres perspectives ... alors même que tous nos concurrents visent avec justesse l international sur le long terme, sabre au clair !
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé