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Le fonds d’urgence de 20 millions € ouvert à TOUS les vignerons en difficulté économique
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Éclaircissement
Le fonds d’urgence de 20 millions € ouvert à TOUS les vignerons en difficulté économique

Porté au parlement pour aider les vignobles mis à genou par le vignoble, l'aide aux trésoreries de la viticulture sera ouverte aux domaines en mauvaise passe économique pour toutes raisons non-sanitaires. Pas d’exclusivité pour le mildiou précise le ministère de l'Agriculture, afin de lever toute ambiguïté.
Par Alexandre Abellan Le 10 novembre 2023
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Le fonds d’urgence de 20 millions € ouvert à TOUS les vignerons en difficulté économique
« Le Gouvernement est aux côtés des viticulteurs qui font face à une situation économique exceptionnelle » annonce le communiqué du ministère de l’Agriculture et de Bercy. - crédit photo : Adobe Stock (Lafoudre)
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l ne faut pas désespérer Billancourt, ni les parlementaires gersois ! Portée par le député Jean-René Cazeneuve (Gers, Renaissance) ce mercredi 8 novembre lors des discussions sur le projet de loi de finances pour 2024 (PLF 2024), la création d’un fonds d’urgence de 20 millions d’euros « pour accompagner les viticulteurs les plus en difficulté de trésorerie suite à l’épisode de mildiou » (notamment dans le Sud-Ouest : Dordogne, Gironde, Gers…) ne se limitera pourtant pas aux seules exploitations violemment mildiousées. Soutenant l’initiative du député du Gers, un communiqué des ministères de l’Agriculture et de l’Économie annonce ce jeudi 9 novembre « mobiliser 20 millions d’euros pour déployer, dès à présent, un fonds d’urgence afin d’accompagner les viticulteurs les plus en difficulté de trésorerie, notamment dans le Sud-Ouest » et en particulier le « Gers, département confronté notamment à des épisodes de mildiou ». Une formulation bien diplomate pour ménager la chèvre et le chou : reconnaître le fort poids de négociation avec Bercy du député Jean-René Cazeneuve, en tant que rapporteur général du budget, tout en annonçant l’élargissement de l’aide à tous les vignerons dans une mauvaise passe financière, avec pour seul critère d’entrée des difficultés de trésorerie et non une forte attaque cryptogamique.

Plus clairement, le ministère de l’Agriculture explique à Vitisphere qu’il y a eu « une enveloppe qui a été discutée principalement entre Gersois au départ, avec un fait générateur qui était une grosse crise de mildiou dans le Gers. On l’a dit, on ne peut pas avoir une aide dont le fait générateur est une maladie sanitaire qui n’est pas réglementée, ce qui est le cas du mildiou. » Et comme ce fonds d’urgence aura une entrée purement économique, encore à définir, son accès sera ouvert aux producteurs faisant face des difficultés climatiques (grêle, sécheresse…) ou financières (commercialisation en berne, marchés non rémunérateurs…) : « le mildiou ne sera pas l’alpha et l’oméga de ce fonds » résume-t-on rue de Varenne.

Une répartition juste en fonction des difficultés

De quoi clarifier le message pour le moins brouillé de cette aide exceptionnelle. « J'ai demandé au ministre [NDLR : Marc Fesneau] avec beaucoup de fermeté que l'ensemble des difficultés économiques soit bien pris en compte dans le cadre de la mesure du fonds d'urgence pour l'ensemble des territoires viticoles » indique Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui ajoute : « je veillerai à une répartition juste en fonction des difficultés accentuées par le mildiou, la sécheresse, la grêle amenant des situations très difficiles pour les viticulteurs et particulièrement les plus jeunes. » Ayant l’objectif de déployer cette aide au plus vite, le ministère espère pour sa part réaliser de premiers paiements dans les prochains mois. L'aide sera également soumise au plafond du régime des minimis agricoles (un crédit européen limité à 20 000 € sur trois ans glissants, utilisé par d'autres aides récentes).

Si les discussions avec les assureurs sont enterrées pour la prise en charge du mildiou comme conséquence des excès d’eau/d’humidité ce printemps*, celles sur une aide à l’adaptation des vignobles touchés par la sécheresse dans le Midi (Aude, Hérault et Pyrénées-Orientales) se poursuivent. Au-delà des aides fiscales et sociales (exonérations de TFNB et de cotisations MSA décidées localement), le ministère confirme des « réflexions en cours sur l’accompagnement des filières en lien avec des stratégies plus structurelles. La question dépasse la viticulture dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, ce territoire manquant d’eau et d’accès à l’eau (les Pyrénées-Orientales sont en restriction d’eau depuis quasiment 18 mois). C’est toujours la ligne du ministre : on accompagne sur une difficulté conjoncturelle et dans le même temps on regarde les éléments structurels pour agir dessus et faire en sorte que l’on améliore la résilience et la souveraineté de nos filières. »

Manif du 25

Reste à savoir si ces outils d’adaptation au changement climatique seront annoncés avant ou après la manifestation du samedi 25 novembre organisée à Narbonne par le Syndicat des Viticulteurs de l’Aude. Après la distillation de crise de 200 millions d’euros cette année, ce fonds d’urgence est une nouvelle annonce pour soutenir la filière vin. Il ne faut pas désespérer Billancourt, ni les vignerons audois…

 

* : « Le mildiou est une cause sanitaire dans les textes » précise le ministère de l’Agriculture, pointant que « le mildiou n’est pas une conséquence directe des aléas climatiques au sens juridique. C’est une conséquence indirecte ». Ne peuvent entrer en jeu ni les assureurs, ni la solidarité nationale (le troisième étage du nouveau régime contrat MultiRisque Climatique).

 

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Tous les commentaires (5)
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Olivier Metzinger Le 14 novembre 2023 à 05:38:35
@augustin. Il suffit de lire le plan Bordeaux Demain version 2015 pour lire Noir sur Blanc que Bordeaux ne veut plus vendre de vins à "petit prix". Toutes les régions veulent entrer dans le marché du LUXE... La fameuse premiumisation... Vu les marges, c'est de l'argent facile. Il est assez simple de comprendre quand on regarde la pyramide des prix que plus on est vers le sommet moins cela représente de volume et d'hectares. Le problème n'est pas tant d'avoir choisi cette voie, mais il est de ne pas s'être organisé pour y parvenir dans de bonne conditions. Pour autant je pense qu'en s'organisant il est tout à fait possible de vivre sur des segments de prix abandonnés à la concurrence. Mais cet échange est un peu hors sujet par rapport à l'article.
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Christophe Le 10 novembre 2023 à 18:51:14
un député fait un super travail obtient 20 Millions du gouvernement avec un projet simple une perte de récolte égale une indemnisation et il faut que nos soi disant représentant professionnel avec l'aide de France Agrimer viennent mettre leur grain de sel pour transformer ca en usine à gaz et en passant élargir à leur région
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Dumas Le 10 novembre 2023 à 12:09:25
Tout passe par l'Etat et les Préfets donc... Autant nationaliser la viticulture!;
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Agrolaterre Le 10 novembre 2023 à 07:22:42
Toujours des aides ,pas de responsabilités des viticulteurs ni du CIVB pour Bordeaux, des négociants de plus en plus riches et qui ne jouent pas le jeu Viticulteur arrêtez de payer le CIVB et prenez vous en charge pour vendre votre vin Pire que celui qui peut son emploi et qui touche le chômage à laquelle il a cotisé
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augustin Le 10 novembre 2023 à 05:46:15
bonjour entendu de la part d un collegue viticulteur sud africain en de debut de semaine : "avec l afflux des subventions pour l arrachage sanitaire puis la distillation de crise et enfin le mildiou c est à croire que la seule chose que les opérateurs bordelais savent dzsormais faire pousser sans subside ... c est leur paire de moustaches ! " :^) Le mot est plaisant mais non fondé car la filière reste très fragile économiquement et cela est du notamment à un desamour du négoce bordelais pour le segment entrée et milieu de gamme pour une concentration sur le super premium Cette spéculation a pour effet de limiter l offre bordeaux l international sur l hyper premium et faire perdre à Bordeaux des parts de marché très significatives sur ces segments entrée et milieu certes un peu moins rémunérateurs dans l immédiat. Les grands gagnantes sont les autres régions de France mais aussi les zones de production Europe du Sud et sub équatoriale...dont l Afrique du Sud précitée !!! Donc la premiumisation des vins de bordeaux a l export recemment constatée par business france pourrait bien ne pas correspondre à une demande accrue des consommateurs etrangers pour ce segment ...mais alternativement par une offre négoce bordelais hyper concentrée sur le segment premium ! Les anglo saxons ont un terme choisi pour ce type de situation : tail wagging the dog ( littéralement lorsque ce n est plus le chien qui agite la queue mais la queue qui agité le chien . .) Restons donc prudents sur les conclusions des récentes études de marché : il y a une vraie demande à l international pour l entrée et le milieu de gamme en vin rouge les récentes études du civb usa et Chine le démontrent... mais Bordeaux n à pas su faire le job de garder ces segments de marché... Le négoce bordelais doit progressivement se désengager de son activité spéculative sur les grands crus et se remettre à travailler sur ces segments . Ceci constituera une solution alternative autrement plus efficace et économique pour le contribuable que les sempiternelles subventions arrachage distillation et autres mildiou qui sont sur le long terme autant de cauteres sur jambes de ceps ( pardon , de bois ). La encore tous les espoirs se concentrent sur l échéance de l AG du civb du 17 décembre prochain et le retour de la cellule de crise sous le magistère de M le préfet Guyot , qui dispose dorénavant de tous les éléments requis pour remettre de l ordre dans la Maison. Jamais les vins de Bordeaux n ont été aussi qualitatifs notamment sur le segment milieu de gamme .Post covid 19 la demande repart , les jo 2024 seront une formidable vitrine , le rebond est parfaitement envisageable si la machine vignerons /courtiers négociants se remet en marche de manière concertée et solidaire , sans plus attendre une nouvelle subvention ou ne plus rêver de polyculture ou de panneaux voltaîques .Notre belle région viticole vaut mieux que ces remèdes dignes du docteur Diafoirus , je pèse mes mots.
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