vant la publication imminente au Journal Officiel des textes réglementaires ouvrant l’arrachage sanitaire des vignes bordelaises, son financement vient d’être consolidé à l’Assemblée Nationale. « La garantie de l’État peut être accordée au conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux au titre d’un prêt ne pouvant avoir une maturité supérieure à vingt ans pour le financement de primes à l’arrachage des vignes dans la limite d’un montant en principal de 14 millions d’euro » indique un amendement au projet de loi de finances 2024 déposé par le député Pascal Lavergne (Gironde, Renaissance). N’ayant pu défendre sa proposition en séance ce 8 novembre, le vice-président du groupe d'études vigne, vin et œnologie de l’Assemblée Nationale rapporte que son amendement est repris dans le projet de loi que le gouvernement établit après l’activation de l’article 49.3 de la Constitution. « L’État accompagne jusqu’au bout le plan d’arrachage » résume Pascal Lavergne.
Demandé par l’interprofession bordelaise depuis des mois, ce cautionnement bancaire consolide l’accord tripartite signé le 5 juin 2023 avec le ministère de l’Agriculture et la région Nouvelle-Aquitaine. Financièrement, le CIVB va mobiliser 19 millions d’euros pour financer la diversification de 3 200 hectares de vignes arrachées, avec 5 millions € de fonds propres et 14 millions € d’emprunt bancaire sur 20 ans. Devant être garanti par l’État à hauteur de 80 % maximal « du principal et intérêts échus restant dus », cet emprunt « accordé à titre onéreux » doit être signifié « par arrêté conjoint du ministre chargé de l’agriculture et du ministre chargé du budget » précise l’amendement parlementaire.
Dans l’exposé de ses motivations, la proposition parlementaire rappelle que « le risque de crise phytosanitaire en cas d’abandon massif de vignes dès l’automne 2023 nécessite la mise en œuvre rapide d’une stratégie de dé-densification qui reposera sur l’arrachage de vignes contre financement ». D’où le besoin d’arrachage sanitaire contre la flavescence dorée, « alors qu’une partie de la filière bordelaise connaît aujourd’hui une situation de crise importante, le risque est grand qu’un nombre important de surfaces soient abandonnées (10 000 à 15 000 hectares, soit entre 9 et 13 % du vignoble girondin), devenant autant de réservoirs pour le phytoplasme, avec une situation phytosanitaire qui deviendrait incontrôlable, et engendrerait en conséquence une crise économique. »