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La Commission Européenne répond aux demandes françaises d’arrachage de vignes
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Sanitaire, définitive, temporaire…
La Commission Européenne répond aux demandes françaises d’arrachage de vignes

Qu’ils soient sanitaires, définitifs ou temporaires, les outils européens de réduction du potentiel viticole français alimentent les questions dans la filière vin. Comme les enjeux de réduction communautaires des phytos, la politique sur l’étiquetage sanitaire… Le point avec le porte-parole de la Commission européenne pour l’Agriculture, Olof Gill, à l’occasion de la journée européenne de la viticulture à Toulouse ce 27 octobre.
Par Alexandre Abellan Le 27 octobre 2023
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La Commission Européenne répond aux demandes françaises d’arrachage de vignes
'Le déclin à long terme de la consommation de vin rouge s'est accéléré récemment en raison de l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs et a commencé à affecter les régions les plus fragiles' analyse Olof Gill. - crédit photo : European Union (Xavier Lejeune)
Q
uelle est la vision de la Commission européenne sur la production viticole communautaire : existe-t-il un déséquilibre structurel lié à la baisse de la consommation de vin rouge et/ou un excédent conjoncturel lié à l'inflation ? Quels sont les outils mobilisables pour répondre à la détresse viticole ?

Olof Gill : Nous suivons de très près la situation des marchés agricoles, et publions très régulièrement nos analyses sur le sujet afin que tous les acteurs puissent avoir les mêmes éléments, en toute transparence. Les producteurs de vins européens font face actuellement à des difficultés importantes, à la suite d’une chute de la demande couplée à une forte production. 

Dans ce contexte, la Commission a permis aux États membres d'activer des mesures de distillation de crise pour des régions spécifiques ou des types de vins rouges/rosés en réelle difficulté. Le déclin à long terme de la consommation de vin rouge s'est accéléré récemment en raison de l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs et a commencé à affecter les régions les plus fragiles, dont certaines sortaient tout juste de la période COVID-19 avec un niveau de stocks important. La distillation se poursuit, en particulier en France qui prévoit de distiller les 3/4 du total des vins distillés dans l'Union Européenne. Nous pensons que cette mesure apporte un peu de soutien aux producteurs et contribue à réguler le marché.

 

Pourquoi l'examen européen de la demande d'arrachage sanitaire des vignes bordelaises prend-il autant de temps ?

La Commission est en contact avec les autorités françaises à ce sujet. Nous ne pouvons pas faire d'autres commentaires sur le contenu de ces contacts, ni préjuger de leur calendrier ou de leur résultat. Nous savons que les attentes sont grandes et nous vous tiendrons bien sûr informés de l'évolution de la situation.

 

Des viticulteurs français demandent le rétablissement de l'arrachage primé dans la Politique Agricole Commune (PAC) : est-il possible de modifier l'Organisation Commune du Marché Vitivnicole (OCM vin) dans ce sens à court terme ? Quelle est la position de la Commission européenne sur ce sujet ?

L'arrachage, lorsqu'il ne s'inscrit pas dans le cadre d'une restructuration ou d'une reconversion des vignobles, ne peut bénéficier d'une aide au titre des programmes viticoles nationaux du règlement OCM et de l'intervention sectorielle du règlement sur les plans stratégiques. Il s'agit de règlements du Conseil et du Parlement européen qui, pour être modifiés, doivent faire l'objet d'une codécision de ces deux institutions. Nous savons que les autorités françaises ont conçu un programme d'arrachage soutenu par des aides d'État, en cours d'autorisation par la Commission européenne.

 

La filière viticole française demande toujours la création d'un système de restructuration différée, avec un report de plantation de 3 à 5 ans et une compensation des pertes de récolte. Quel est l'avis de la Commission à ce sujet ?

Le règlement du Conseil et du Parlement européen prévoit clairement la possibilité pour les États membres de décider que lorsque la replantation a lieu sur la même parcelle ou sur une parcelle ayant fait l'objet d'un arrachage, les autorisations de plantation sont valables pendant six ans à compter de la date à laquelle elles ont été accordées. Toutefois, la limite de la compensation financière est fixée à une période limitée à trois ans. Bien que nous soyons au courant de cette discussion en France, la Commission n'a reçu aucune question de la part des autorités françaises sur la création d'un tel système.

 

Le rapport de la Commission sur l'impact de la nouvelle réglementation sur la réduction durable produits phytosanitaires (SUR) indique une baisse de 27 % de la production de vin, mais la minimise en affirmant que la vigne n'est pas une culture vitale. Partagez-vous ce relativisme ? Comment maintenir la productivité et la compétitivité des vignobles qui souffrent déjà des aléas climatiques ?

Les vignobles, s'ils ne produisent pas d'aliments de base, sont bien sûr essentiels à la vie de nombreuses zones rurales. L'objectif fixé par la proposition SUR n'est pas spécifique à une culture, mais un objectif global pour chaque État membre. Il appartient aux États membres de répartir la charge sur les différents secteurs, en fonction de leurs spécificités, de la rapidité de l'innovation et de la disponibilité des solutions de remplacement.

Ce texte est actuellement en discussion au Parlement européen et au Conseil. Lorsque le processus législatif sera terminé, nous aurons alors à analyser la version finale du règlement.

 

Pourquoi la Commission ne s'est-elle pas opposée à l'étiquetage des messages sanitaires sur les bouteilles de vin en Irlande ? Est-ce là l'orientation souhaitée par la Commission pour l'avenir ?

L'Irlande a introduit une mesure pour répondre à un problème de santé publique national. En Irlande, l'incidence des maladies du foie et des cancers dus à une consommation excessive d'alcool est extrêmement élevée.

Le libellé des avertissements sanitaires obligatoires notifiés par l'Irlande a été évalué dans le cadre de la procédure de notification spécifique prévue par le règlement concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires. La Commission a soigneusement évalué la nécessité et la proportionnalité des avertissements sanitaires proposés par rapport aux objectifs de santé publique poursuivis dans un contexte national clairement défini et en ce qui concerne leur impact sur le marché intérieur.

Les autorités irlandaises ont démontré que les mesures notifiées ont été prises sur la base de preuves scientifiques et pour des raisons de santé publique dans un contexte national. Les restrictions du marché intérieur que les mesures ont pu entraîner étaient proportionnées à la réalisation de l'objectif de santé publique dans le contexte particulier de l'Irlande.

Pour préparer sa proposition visant à introduire des avertissements sanitaires sur les étiquettes des boissons alcoolisées, la Commission européenne concentre ses efforts sur la collecte d’informations. Cela aidera la Commission à définir les possibles prochaines étapes.

Lancée en avril, l’«Étude sur l’efficacité des informations sanitaires sur les boissons alcoolisées» s’inscrit dans le cadre de la collecte de données en cours par la Commission.

 

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Tous les commentaires (10)
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MG Le 30 octobre 2023 à 18:40:12
"Le déclin à long terme de la consommation de vin rouge s'est accéléré récemment en raison de l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs" : parlons en de cela : quand la BCE va baisser les taux d?intérêts alors que l'économie de l' UE patine ? On se croirait sous Maurois le daltonien "les voyants de l' économie française sont au vert". Le marché des actions (en dehors des grands groupes qui font l?actualité) ressemble à une grande braderie. Rajoutons à cela les jeunes adultes qui sont persuadés de vivre dans un monde ou la sur-consommation est la norme.Rajoutons a cela un commissaire à la politique industrielle qui a fait couler Thomson et Atos, il faut avoir une foi de charbonnier envers la Commission.
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jimmy32 Le 28 octobre 2023 à 12:47:20
En effet je suis etonné de la reponse du commissaire europeen sur le fait que la France n ai jamais questionné l UE sur une replantation differrée de 5 ans avec indemisation de 5 années de pertes de recolte. il me semble que le sujet avait été largement débattu au sein du conseil specialisé vin de FAM . Cela pouvait etre une alternative interressante à l arrachage definitif (apparemment banni des textes de l ' UE ) et une solution de temporisation au 70 000 à 150 000 ha en trop selon les projections de MR Farges . mais le cout exorbitant d'une telle mesure peut expliquer la frilosité de l Etat Français .
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Benoit Valéry Le 28 octobre 2023 à 06:02:09
Décidément un bel exemple de l art de la langue de bois? et de cette Europe gouvernée Par les technos?.
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Manolo Le 27 octobre 2023 à 19:55:56
Lorsque vous aurez compris qu il faut planter des oliviers, en HAIES .on achète 95000 tonnes d huile d olives à l Espagne et l Italie.
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Hype Le 27 octobre 2023 à 10:27:42
Quand l'Etat veut diriger l'agriculture, la catastrophe n'est pas loin. En voici un nouvel exemple. L'Europe applique des plans quinquennaux (PAC) dévastateur et des politiques agricoles formatées. Et pourtant, l'URSS avait fait la désastreuse expérience de l'agriculture planifiée, soit répliquer des modèles d'échec.... Les viticulteurs ont certes la peau dur mais doivent s'adapter dans la diversité des chemins, quite à changer de direction à 180°. Il y a mille chemins possibles. Mais pour cela il faut la liberté d'agir, aller vite et dégager des moyens humains et financiers. C'est très simple: proscrire les fiscalités fixes (impôts sur les terres notamment) et les complexités administratives (déclarations à répétitions, comptabilité ultra-complexe. Faire confiance à l'homme...
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Dumas Le 27 octobre 2023 à 09:34:31
Tout est dit dans cette logorrhée insipide . Que les poouvoirs publics Français se débrouillent avec leur viticulture. On verra après. La souveraineté nationale devient la règle donc. Donc la filière viticole sait à qui elle doit s'adresser désormais. L'Europe n'étant q'un organisme subsidiaire. Le bon niveau est le Ministre de l'agriculture Français, l'Etat Français. L'Europe avec la PAC n'est qu'un paravent, un décor, un moyen pour l'Etat d'échapper à ses responsabilités.
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vinifera Le 27 octobre 2023 à 08:06:25
L'archétype du représentant européen qui utilise la langue de bois. Il est évident qu'il se moque totalement de la réalité des viticulteurs et 27 % de baisse de rendement ne représentent pour lui qu'un problème paysager !!! De plus, pour les problèmes d'étiquetage, nous ne devons rien attendre d'une personne ayant fait 7 ans d'études en Irlande. Par contre, concernant les arrachages avec plantations différées indemnisées, nous apprenons : " Bien que nous soyons au courant de cette discussion en France, la Commission n'a reçu aucune question de la part des autorités françaises sur la création d'un tel système." Étonnant, non ?
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Renaud Le 27 octobre 2023 à 07:55:29
En quelques mots : « on est pas sortie le cul des ronces! »
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Benoit Valéry Le 27 octobre 2023 à 06:29:54
Décidément un bel exemple de l art de la langue de bois? et de cette Europe gouvernée Par les technos?.
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augustin Le 27 octobre 2023 à 05:23:15
sur un ton plus léger et pour lutter specifiquement contre l alcoolisme en Irlande j ai personnellement été barman dans un pub à Bundoran dans le Donegal il y a 40 ans mes clients étaient effectivement alcoolisés.. mais à la bière et à l irish Cofee et les habitudes de consommation n ont pas changé la bas ... Le plan européen doit donc oublier un temps le vin en tant que souffre douleur et se refocaliser sur 3 objectifs des début 2024 : prohibition de la bière :^) prohibition du whisky :*) prohibition du lait requis pour élaborer la crème fraîche :^) comme on dit outre manche KISS keep it simple and stupid enjoy !
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