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Que les assureurs disent que le mildiou "ne rentre pas dans la case, ce n’est pas entendable" pour le vignoble
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Mobilisation maintenue
Que les assureurs disent que le mildiou "ne rentre pas dans la case, ce n’est pas entendable" pour le vignoble

Le refus de reconnaissance par les assurances du mildiou comme aléa climatique ne peut pas être définitif pour le vignoble qui se mobilise auprès du ministère pour qu’il y ait une prise en charge des dégâts exceptionnels. Les vignerons touchés sont appelés à déposer des déclarations de sinistre.
Par Alexandre Abellan Le 02 août 2023
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Que les assureurs disent que le mildiou
Pour Christophe Bou le vignoble se trouve face à un paradoxe : l’injonction de traiter moins et mieux ses vignes, mais l’absence d’aide quand les maladies débordent la protection. - crédit photo : Vignerons Coopérateurs
C

e n’est pas peu dire que la fin de non-recevoir des assureurs aux demandes de couverture des dégâts de mildiou ce millésime 2023 ne passe pas dans le vignoble. « On est sur la première expérience de ce nouveau système qui doit être vivant et évolutif. Ce n’est pas un trou dans la raquette, c’est un aléa majeur » alerte Christophe Bou, le vice-président de l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO), pour qui « vu la calamité qui s’abat sur tout le Sud-Ouest (Bordeaux, Bergerac, Cahors, Gers…), il faut un accompagnement assurantiel. La solidarité nationale, on y est ! » Bloquant la prise en charge des 20 à 50 % de pertes de récolte par les nouveaux contrats assurantiels MultiRisque Climatique (MRC), le refus des assureurs empêche également le déclenchement du volet de solidarité nationale, au-delà de 50 % de dégâts. Une impasse qui n’est pas tolérable pour la filière vin (et le MODEF, voir encadré).

« On ne baisse pas les bras et on n’a pas à les baisser comme représentants de la filière » souligne Éric Chadourne, le président de l’Interprofession des Vins de Bergerac et Duras (IVBD), qui rappelle l’étendue généralisée des dégâts : « tout le monde est touché, quelques soient les pratiques culturales, les programmes de traitement, les machines de pulvérisation… C’est lié à ce climat tropical humide que l’on a vécu en mai et juin. »

Activation du nouveau dispositif associant régime assuranciel et solidarité

« À cause de sa virulence et de son développement, les dégâts macroéconomiques à l’échelle des différents bassin viticoles et microéconomiques à l’échelle des exploitations sont particulièrement importants » prévient une lettre envoyée le 27 juillet dernier par les présidents de l’IVSO, de l’IVBD et du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (Allan Sichel, CIVB) au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. « Seule l’activation du nouveau dispositif associant régime assuranciel et solidarité parait, comme vous en faisiez le constat lors de votre visite en Gironde, à la hauteur de la situation » alertent les trois présidents, avertissant qu’« un échec de cette activation nous renverrait tous devant le triste constat d’un système nouveau, plus cher pour les assurés, qui ne fonctionne pas, ni pour sa partie assurancielle, ni pour sa partie solidarité nationale, quand les assurés en ont besoin ».

Il faut faire vivre cette assurance de protection

Dire face à un coup dur que « ça ne rentre pas dans la case, ce n’est pas entendable. Une bonne assurance est gagnant-gagnant. On parle d’impacts majeurs : 90 à 100 % de pertes sur certaines parcelles » ajoute Christophe Bou, pour qui « il faut faire vivre cette assurance de protection. Des exploitations sont à leur troisième aléas majeurs : ce serait dramatique et irréversible de ne pas les soutenir. » Si les assurances se basent sur une vision réglementaire du contrat MRC, « la porte n’est pas totalement fermée, même si les assureurs ne veulent pas l’ouvrir. On s’en doutait, ça ne sera pas facile, mais ce n’est pas joué » espère Stéphane Gabard, président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, pour qui « le sujet n’est pas plié, il faut déclarer le sinistre ».

Incitant « tout le monde à déposer une déclaration de sinistre », Éric Chadourne philosphe : « c’est quand ça va mal que l’on peut voir les partenaires sur qui compter. Il n’y a rien de mieux pour démolir le nouveau système sa première année d’application. C’est une question de survie pour la filière. Et une question de fond : si ça recommence, comment fera-t-on ? On est au pied du mur : est-ce une mauvaise série ou le réchauffement climatique ? »

Revoir la copie

Aux assureurs et au ministère de revoir la copie pour la filière vin, qui plaide pour une action des contrats MRC et de la solidarité nationale. « On est dans un cas extrême. Beaucoup de vignerons se détourneront de l’assurance si elle ne fonctionne pas » annonce Christophe Bou, reconnaissant que « rien n’est jamais parfait, mais si au aléa exemple inattendu on abandonne, que l’on dit que ce n’est pas dans les clous, ce n’est pas la peine. Il faut s’engager à construire ensemble un filet de protection. »

 

"L’État doit intervenir" pour le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF)

Dans un communiqué ce 2 août, le syndicat agricole estime que face à la pressio mildiou du millésime, "l’État n’est pas à la hauteur de cette catastrophe !" Et de demander "en urgence l’intervention de l’État, via la solidarité nationale, en activant le troisième étage "les aléas exceptionnels" de la nouvelle assurance récolte y compris pour les agriculteurs non assurés." Rappelant s'être opposé à la réforme de l'assurance récolte, le syndicat estime que "le déploiement de l’assurance multirisque climatique 2023 montre déjà ses limites. La privatisation du système de garantie des calamités agricoles a pour effet d’accentuer les disparités de revenus dans une philosophie toujours plus individualiste."

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Tous les commentaires (5)
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Dominique Le 08 août 2023 à 12:28:13
Tout à fait d'accord avec Renaud. La société a raison dans ses demandes environnementales. Mais plutôt que des assurances qui n'assureront plus rien, il faut pouvoir vivre de la vente de ses vins. Rappelons que que le tonneau de Bordeaux se vendait 800 euros en 2008. On croit rêver. La capacité à avoir des prix corrects passe par des mesures structurelles et pas par des rustines du type distillation ou supplément d'endettement. Mais qu'attendent les vignerons et vigneronnes pour éjecter ces instances officielles qui stérilisent toute réflexion depuis 15 ans et qui, en plus, se présentent comme source de solution ? Il y a là une passivité qui m'étonnera toujours.
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JFD Le 08 août 2023 à 09:46:39
S'assurer en France, est devenu une escroquerie nationale organisée par l'état et les assureurs, on sait prendre l'argent pour assurer n'apporte quoi, mais quand il y un sinistre, il y à toujours quelque chose qui ne va pas pour ne pas indemiser, c'est comme les contrats habitation, on est assuré pour la tempête, mais pas pour les tornades, alors que c'est toujours le vent qui souffle! Fuyez les assurances qui ne servent à rien, et organisez la mise en place d'une reserve individuelle avec l'interproffession, c'est beaucoup mieux et moins couteux à la longue qu'une assurance d'escroquerie organisée.
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renaud Le 04 août 2023 à 17:39:17
le problème n'est pas de se plaindre des aléas du métier ou de demander des aides. le problème est l'unilatéralité des demandes. les producteurs sont prêts encore à vivre de leur travail mais pour cela il faudrait que ce soit possible. si la société leur demande de prendre plus de risques (mesure environnementales) sans contre partie ( fixation d'un revenu minimum par exemple) c'est là que ça coince. il est fixé de la déconsommation d'intrant sans s'occuper de la réalité du terrain. Dans les années compliquées c'est l'effondrement du système. mais le pire c'est que cet effondrement est déjà inscrit depuis plusieurs années et qu'a Bordeaux par exemple les quelques friches ne posaient problème qu'aux voisins proches. L'ampleur quelles ont maintenant a provoqué l'accélération de la chute. Car ce n'est plus un problème de voisinage mais de territoire. la viticulture ne demande pas d'aide mais la juste redistribution de ce qu'elle verse à la collectivité. En refusant de prendre en compte l'abandon d'activité par la faillite d'une filière ce n'est plus seulement les plus fragilisés qui plongent.... aujourd'hui c'est tous. Pour preuve aujourd'hui certains dirigeants d'appellation prestigieuses de Bordeaux sont prêt à payer pour ces arrachages réellement sanitaires. sinon 2023 ne sera que l'avant propos des drames à venir. Les vignerons ne sont ni des pleureurs ou des irresponsables mais ils ne peuvent plus assumer seuls les aléas de leur métier avec tous ce qu'ils doivent porter au nom du "bien commun" . Qui à payer la taxe Airbus sans contre partie ? qui doit reculer ses parcelles de celles de riverains donc réduire son potentiel, sans contre partie? Qui a du palier à l'ensemble des déclarations administratives à cause de la réduction du nombre de fonctionnaire? qui est tenu responsable en cas d'erreur suite à un non ou mauvais conseil de l'administration? ..... le problème n'est pas de compter les points mais de reconnaitre que la coupe est pleine par ce que nous ne sommes bon qu'a nous faire tondre. Car sinon le prix du foncier viticole de Bordeaux n'aurait pas chuté de moitié en 5 ans en coutant aujourd'hui 25% du prix des installations ( piquet, fil de fer et pieds de vigne). Si les paysans avaient l'habitude de vivre pauvres et de mourir riches aujourd'hui ils meurent ruinés.
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ALAIN Le 04 août 2023 à 07:21:59
Aujourd'hui c'est le mildiou, demain ce sera l'oïdium, ensuite la flavescence dorée, puis la pluie, la sécheresse, l'herbe qui pousse et tant d'autres fléaux qui font partie des aléas du métier de vigneron. Ce métier il faut l'assumer et se battre ou en changer et arrêter de se plaindre. C'est inconcevable de demander sans cesse l'aide de la communauté, ces problèmes ne sont pas récents, de nombreuses générations de vignerons les ont surmonté, souvent dans la douleur mais toujours la tête haute. Alors relevez la, battez-vous et arrêtez de pleurer.
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Ben Le 03 août 2023 à 07:13:35
On marche vraiment sur la tête, il pleut, j'ai de l'herbe qui pousse, je vais faire une déclaration d'assurance. Il pleut, j'ai des ornières, assurance. Il pleut, ca mouille; assureur. Il fait chaud, je n'ai pas mis de liquide de refroidissement dans mn tracteur, moteur cassé; assureur. Arretons d'entendre tout des autres et prenons nos responsabilités.
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