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Arrachage sanitaire pour 9 251 ha de vignes à Bordeaux
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Au final
Arrachage sanitaire pour 9 251 ha de vignes à Bordeaux

Ce sera la baïne de la fin d’année en Gironde : un courant d’arrachement des vignes excédentaires avec un tiers de cessation d’activité viticole et deux-tiers de conversion à d’autres cultures. Le dispositif d’arrachage sanitaire fait quasiment le plein, sans rassurer complétement face à l’ampleur des difficultés constatées sur le terrain.
Par Alexandre Abellan Le 20 juillet 2023
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Arrachage sanitaire pour 9 251 ha de vignes à Bordeaux
Le ministre de l’Agriculture rencontrait ce 19 juillet les représentants de la filière bordelaise aux vignobles Ducourt (à Ladaux). - crédit photo : Préfecture de Gironde
E

n visite ce 19 juillet dans le vignoble bordelais, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ne pouvait que constater que la somme des difficultés s’abattant sur la Gironde ces dernières années. Venu pour parler de la virulence inédite du mildiou, le ministre note en conférence de presse que cette crise sanitaire « vient s’additionner à des crises structurelles, conjoncturelles de surproduction, qui ont succédé au gel, aux épisodes d’inflation ».

Alors que la campagne de distillation de crise est en cours au niveau national, l’arrachage sanitaire des vignes bordelaises excédentaire va pouvoir se concrétiser avec la clôture des pré-candidatures ce 17 juillet. Le ministère de l'Agriculture indique à Vitisphere que 1 085 dossiers de précandidature ont été reçus par ses services pour bénéficier d’une aide à l’arrachage de 6 000 €/ha. Représentant 9 251 hectares à arracher, ces prédemandes ne consommeront pas l’intégralité des 9 500 ha prévus et financés par l’État (37 millions d’euros) et le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeau (CIVB, 19 millions €). Avec 3 800 ha, un tiers des demandes porte sur un arrêt définitif de l’activité (avec une renaturation de 20 ans : en jachère ou boisement) et deux tiers sur une diversification agricole (avec le soutien à la reconversion de la Région Nouvelle-Aquitaine).

Presque le plein

Malgré un dispositif d’arrachage sanitaire insatisfaisant, entre ses contraintes de boisement/jachère, et son prix, 6 000 €/ha quand le prix moyen de la vigne de Bordeaux rouge est tombé à 10 500 €/ha en 2022 d’après les derniers chiffres de la SAFER, l’outil aura presque réussi à faire le plein (ce qui n’était pas gagné une semaine avant sa clôture, avec seulement 664 demandes pour 5 400 ha). Le dépôt des demandes définitives aura lieu à partir de la mi-septembre (l'été permettant des échanges de parcelles selon les potentiels viticoles), pour un début des arrachages après valisation qui devrait démarrer à la fin 2023/début 2024 (avec de premiers versements en suivant).

Mais l’ampleur des difficultés bordelaises semble dépasser ce cadre. Il faut dire les données départementales indiquent que 70 % des agriculteurs ont un revenu inférieur au SMIC en 2021, que les calculs de rentabilité économique du vin en vrac par le collectif des viticulteurs évoquent des ventes à perte quasi systématiques depuis plus d’une décennie et que d’après un sondage de la Chambre d’Agriculture, 35 000 ha sont actuellement en difficulté au sein de 1 320 domaines viticoles. Ces difficulté sont criantes à la vision des vignes en friche qui pullulent dans le département.

Déprise viticole

Indiquant qu’un travail est réalisé avec le ministère de la Justice pour gérer pénalement les vignes abandonnées (vectrices de mildiou et flavescence dorée), Marc Fesneau estime que l’« on ne peut pas se retrouver dans des situations où la déprise viticole accentue des crises comme celles-là. Les dispositifs actuels ne sont pas assez dissuasifs. La meilleure dissuasion dans ces cas-là, ce sont les modalités économiques qui incitent au mouvement. »

Concernant les demandes de soutien face aux pertes de récolte causées par le mildiou, le ministre être venu pour constater l’ampleur des dégâts et « regarder avec eux les outils qu’on peut activer : même s’il est assez tôt, on ne pourra évaluer les pertes qu’à la vendange. Évidemment il y a les outils assurantiels, il semble qu’il y a un lien de corrélation entre la météo et l’apparition du mildiou. Il peut y avoir débat, mais l’important est de documenter ces choses liées à la météorologie ». En attendant de chiffrer les dégâts, « nous sommes dans des impasses phytos, il y a besoin de pousser la recherche » ajoute le ministre, concluant que face au changement climatique, « il faut arriver à restabiliser un modèle. Si chaque année il y a des pertes de 20 à 80 % de récolte : il n’y a pas de modèle économique durable. »

 

 

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renaud Le 24 juillet 2023 à 17:26:30
quand le saupoudrage et les effets d'annonce deviennent de la real politique, on en arrive à des dépenses toujours de plus en plus importantes avec un effet négligeable. mais à qui ce type de politique peut il être encore utile? sur le terrains cela créé des cohortes de mécontents qui renverseront les gouvernants politiques en place. Mais dans les urnes professionnelles vraisemblablement Panurge a encore un avenir!
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Hype Le 20 juillet 2023 à 12:46:52
Des primes d'arrachages et de distillation sans réformes, c'est l'assurance de retrouver la meme situation dans les années à venir. A terme, le vignoble français se résumera à quelques appellations de prestige. Au rang des mesures minimums, il y aurait la réforme en profondeur des Syndicats d'appellation et de leurs mécanismes opaques de fonctionnement qui finissent par desservir les intérêts des vignerons au profit de quelques uns, la diminution massive des exigences administratives, notamment comptables (un domaine d'un trentaine d'hectares frise les 10'000.- euros de frais de comptabilité par année, sans compter les heures de travail de préparation!), baisse massive de la fiscalité (l'impôt foncier pour le meme domaine dépasse les 15'000.- euros par année), simplification massive du droit du travail (un licenciement justifié pour faute grave vous coutera, malgré votre victoire, 3 ans de procédure, des centaines d'heures de travail (audiences, avocat, administration des pièces et des preuves, des centaines de page de documents). On ne parlera même pas de la PAC dont les règles changent chaque année au détriment des viticulteurs, des PCAE d'une incroyable lourdeur et finalement souvent sans le moindre centime pour le vigneron qui aura oublié une virgule dans les centaines de pages du processus....Vous en voulez encore? On pourrait en écrire un livre en deux jours! En tous les cas, mes enfants n'en veulent plus du tout et s'envolent pour Londres, San Francisco ou Mendoza....Ah! si seulement j'avais leur âge.....
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Confédération paysanne de Gironde Le 20 juillet 2023 à 09:56:41
Grande opération de pure communication du ministre de l?agriculture hier. Beaucoup d?écoute et d?empathie, ça ne coûte rien. Beaucoup d?autosatisfaction aussi : « 9200ha pour un objectif de 9500, on était dans le bon , on avait bien évalué». Au point que certains ont pris tout ça pour argent comptant. « Presque le plein » peut-on lire ! Mais non ! Deux tiers des demandes portent sur des reconversions, soit 6000 ha alors que seuls 3500 sont financés sur cette option. On n?est plus à 9200 ha mais à 7000 de finançables. Ensuite, quand les candidats au boisement prendront connaissance dans le détail des conditions auxquelles ils vont devoir s?astreindre sur 20 ans, il va y avoir du désistement dans l?air. Depuis le départ, ce plan d?arrachage mis en place à contre-coeur par le CIVB, avec le couteau du Collectif viti33 dans les reins, ne s?appuie pas sur la réalité. C?est au moins 30 000 ha qui n?ont déjà plus de marché et pas 10 000. Le retard des institutions à reconnaître les faits et à traiter le problème des vignes abandonnées par des vignerons ruinés n?est pas pour rien dans l?explosion généralisée du mildiou. Après une année à tenter, souvent en vain, de sauver la récolte, beaucoup risquent de jeter l?éponge. Il va falloir traiter le problème au fond et arrêter de poser des rustines sur les rustines précédentes. Et quand on s?en remet à la bienveillance des assurances, c?est qu?on vit vraiment dans un monde parallèle...
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