Le marché des vignes a été très dynamique en 2022. Le nombre de transactions et les surfaces échangées ont à nouveau augmenté. Pour les surfaces, le niveau d’échange est inédit », a introduit Loïc Jégouzo du service Etudes, veille et prospective de la FNsafer, ce 25 mai à Paris lors d’un point presse. En 2022, la FNSafer a ainsi enregistré 9490 transactions, soit 1,1 % de plus qu’en 2021, année qui avait déjà connu un bond. C’est le plus haut niveau depuis 2008. Cette hausse des transactions est portée par les ventes de vignes (9 070 transactions, + 1,2 %), qui ont été particulièrement actives dans les vignobles de Champagne, du Val de Loire/Centre et de Bourgogne/Beaujolais/Jura/Savoie. Les ventes de domaines (430 transactions) sont en léger repli (-1,2 %). Mais elles restent toutefois « au deuxième niveau le plus haut depuis 30 ans », précise la FN Safer soulignant qu’il y a eu une forte hausse des ventes de domaines dans le Languedoc-Roussillon (+58 %).
Au total 18 400 ha ont changé de main, soit une hausse de 5,4 % pour une valeur d’un peu plus d’un milliard en repli de 7,9 %.
Le prix moyen des vignes AOP s’établit à 151 200 €/ha, soit une hausse de 2,3 %. « Cette hausse est générale excepté pour deux bassins : Bordeaux-Aquitaine (- 3 %) et Corse (- 7,7 %) », a détaillé Loïc Jégouzo. La crise du bordeaux rouge générique a eu un net impact sur le marché des vignes. « Les prix baissent depuis quatre ans pour l’AOC Bordeaux et pour les AOC supérieures. En revanche ceux des AOC prestigieuses restent stables », a commenté Loïc Jegouzo. Et Emmanuel Hyest, le président de la fédération nationale des Safer d’ajouter que dans la région, « la crise très forte va engendrer une modification du paysage au sens large ».
Pour la Corse, la baisse n’est pas forcément significative a souligné Loïc Jegouzo. « Le marché est très restreint. Les évolutions sont à prendre avec prudence », a-t-il commenté.
Concernant les hausses, Loïc Jegouzo a cité deux exemples : la Bourgogne et la Champagne. « La hausse est particulièrement soutenue en Côte d’Or. Elle s’accélère sur un marché restreint et très convoité », a souligné l’expert. En Champagne, le prix moyen repart à la hausse (+2,4 %) après trois années de baisse consécutive. « Le marché a retrouvé son dynamisme en lien avec les ventes de bouteilles record. »
Pour les eaux de vie AOP, le prix moyen atteint 60 400 €/ha (+3,2 %). « Il continue d’augmenter. Mais la croissance est moins soutenue qu’en 2021 (+5,8 %) et 2020 (+6,9 %) », a expliqué Loïc Jegouzo qui met en lien ce ralentissement avec le léger repli des ventes de Cognac mais aussi avec la poursuite de l’augmentation des surfaces autorisées pour les plantations nouvelles (environ 3100 ha accordés en 2022). Un politique qui selon lui reporte la pression des prix sur les terres plantables plutôt que sur les vignes en place.
Hors AOP, les prix ont poursuivi leur augmentation (+1,9 %) pour atteindre 15 300 €/ha.
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