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Distillation de crise pour 20 % des demandes de vins AOP, 25 % des IGP et 55 % des vins de France
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Phase 1
Distillation de crise pour 20 % des demandes de vins AOP, 25 % des IGP et 55 % des vins de France

Si tous les vins candidats à la distillation recevaient l’aide demandée, il faudrait 303 millions €. Problème, seulement 160 millions € sont aujourd’hui sur la table, les vins IGP et surtout AOP explosant le budget. De quoi soutenir la demande de rallonge de 40 millions €, même si elle restera insuffisante.
Par Alexandre Abellan Le 13 juillet 2023
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Distillation de crise pour 20 % des demandes de vins AOP, 25 % des IGP et 55 % des vins de France
Les vannes de la distillation ne pourront s'ouvrir à fond : c’est ce qui s’appelle être victime de son insuccès… au-delà désespérance… - crédit photo : Adobe Stock (W Production)
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a distillation de crise ne pourra pas absorber tous les vins en surstock, loin de là, face au raz-de-marée des candidatures reçues. 3 457 vignerons, caves coopératives et négociants souhaitent envoyer 4,4 millions d’hectolitres de vins rouges et rosés à la distillerie d’après les données provisoires présentées par FranceAgriMer lors du conseil spécialisé vin du 12 juillet. Actuellement dotée de 160 millions d’euros pour deux temps d’apport aux distilleries (cet automne-été puis cet hiver), l’aide la distillation est clairement sous-dimensionnée par rapport à la demande.

303 millions € seraient nécessaire pour absorber les 226 000 hl de vin sans indication géographique (vin de France, prime de 45 €/hl), 1,8 million de vin en Indication Géographique Protégé (IGP, 65 €/hl) et 2,3 millions de vin d’appellation (AOP, à 75 €/hl). D’après les données remontées par distilleries, il y aurait 2 millions hl de vins à distiller dans le bassin du Languedoc (principalement des IGP, mais aussi des AOP Côtes du Rhône via le Gard), plus d’1 million hl de vins AOP Bordeaux à distiller et 850 000 hl en Rhône-Provence (rouge des Côtes du Rhône et rosé des Côteaux Varois).

Stabilisateur

« Très importante, cette souscription reflète le besoin des entreprises et les difficultés de marché » note Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui ne cache pas sa surprise face aux volumes d’AOP candidats à la distillation. En l’état, la première tranche de la distillation de crise (dotée de 80 millions € et ouverte jusqu’au 11 octobre) impose un stabilisateur : chaque opérateur ne pourra livrer que 20 % de ses volumes de vins AOP candidats, 25 % de ses IGP et 55 % de ses vins de France. « Prudence, ce sont des estimations. Les vérifications en cours permettront de donner les chiffres définitifs fin juillet. Mais il faut que les opérations de livraison commencent aux distilleries, il n’y a pas de risque avec 55 % des VSIG, 25 % des IGP et 20 % des AOP » souligne Jérôme Despey, le temps étant compté pour livrer les vins à distiller avant le 11 octobre.

Si les données actuelles* ne permettent pas de déterminer s’il y a eu des sur-souscriptions d’opérateurs pour anticiper un effet réducteur des taux de réfaction, une chose est certaine : la demande de la filière vin d’une rallonge de 40 millions € « est indispensable au vu de la souscription, qui démontre une situation particulièrement difficile » alerte Jérôme Despey, qui au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, d’obtenir de Bruxelles l’accès aux fonds de crise communautaire. Mais même avec la rallonge de 40 millions € demandée par les représentants du vignoble sur les fonds de crise européens, le compte n’y serait pas : la filière vin visait la distillation de 400 000 hl de vins de France, 1,3 million hl de vin IGP et 1,3 million hl de vins AOP. Les VSIG feraient moins (-33 %), mais les IGP dépassent largement le seuil (+41 %) et les AOP l’explosent (+77 %). À eux seuls, les vins d’appellation n’auraient pas assez de l’enveloppe de 160 millions € (avec 172 millions € nécessaires).

Aléas climatiques

Devant démarrer en novembre, la deuxième tranche de distillation de crise voit son ampleur dépendre des arbitrages de la Commission Européenne et de la persuasion du ministre de l’Agriculture. Les aléas climatiques actuels pourraient également modifier les souscriptions : sécheresse, grêle, tempêtes et mildiou pesant déjà sur les rendements. « On ne peut rien faire sur la première période, les stabilisateurs ne peuvent être modifiés, mais sur les volumes restant à livrer sur la deuxième tranche on pourrait tenir compte des effets des aléas climatiques (s’ils sont reconnus par arrêté préfectoral, etc.) » explique Jérôme Despey.

Le viticulteur héraultais souligne l’émotion causée pendant le conseil spécialisé par les témoignages vignerons face à la mise sous pression du mildiou (très présent à Bordeaux et Bergerac, dans des pans du Sud-Ouest, dans des zones du Languedoc, en Provence…). « C’est une grande détresse quand on fait tout pour protéger son vignoble et que l’on voit les excès d’eau faire des dégâts et emporter tous les jours de la récolte » résume Jérôme Despey. Soutenant les demandes d'aide aux pouvoirs publics face au mildiou, le conseil spécialisé répète au ministère de l’Agriculture la demande d’évolution du calcul de la moyenne olympique afin que l’assurance climatique soit un outil pertinent face à la répétition des aléas.

 

* : Les services de FranceAgriMer vérifiant que les lots candidats à la distillation sont inscrits sur la Déclaration Récapitulative Mensuelle du 31 janvier 2023. Si opérateur fournit moins de 80 % des volumes souscrits à la distillation, des pénalités sont appliquées.

 

 

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VignerondeRions Le 13 juillet 2023 à 06:55:20
Nos élus de la filière vin sont complètement hors sol. Il ont nié les besoins et l'étendue de la crise. Ils ne cachent pas leur surprise... Ça fait un bail qu'il y a le feu et on envisage de remplir un seau d'eau. Est ce qu'un jour le ministre, les haut fonctionnaires vont se rendre compte qu'on les mène en bâteau ??? Il faut des mesures fortes de suite pour éviter une catastrophe, et au final ça coûtera bien moins cher que du saupoudrage. Mais à priori on ne sait pas faire.
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