ancé du 22 juin au 5 juillet, l’appel à manifestation d’intérêt de FranceAgriMer pour la distillation de crise 2023-2024 semble solliciter une question récurrente dans le vignoble : « le vin qui va être distillé en IGP doit-il être agréé ou simplement présent dans la Déclaration Récapitulative Mensuelle (DRM) de janvier ? Car si un vigneron attendait avant de l’agréer vu la situation du marché actuel, selon la réponse cela voudrait dire qu’on devrait faire agréer un vin aujourd’hui… Pour qu’il finisse en distillerie » rapportait un opérateur du vignoble à Vitisphere.
Mais face à ces interrogations, la réponse est simple : « il y a un prix différencié dans les aides (75 €/hl en AOP, 65 €/hl en IGP et 45 €/hl en VSIG), il faut un label qui estampille AOP ou IGP pour en bénéficier » pose Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. Reprenant les vins IGP revendiqués et revendicables, la DRM de janvier a pu créer une confusion alors que les vins IGP de la récolte 2022 ont jusqu'au 31 décembre 2023 pour être revendiqué* clarifie Christelle Jacquemot, la directrice de la Confédération des Vins IGP de France (Vin IGP), ajoutant que « le volume d'IGP revendiqué au moment de la livraison doit être revendiqué. S'il n'est pas soumis à agrément, le vin est en VSIG. Mais un VSIG ne peut pas devenir IGP : il faut que ce vin ait été fléché vers l'IGP dans la déclaration de récolte (ou de production pour les caves coopératives). »


Comme l'explique Jérôme Despey : « on prend la DRM du 31 janvier pour connaître ce qui est revendicable dans les segments AOP, IGP et VSIG. C’est le volume maximal de ce qui peut bénéficier de l’aide à la distillation. Au moment de la livraison, le Document d’Accompagnement Electronique (DAE) doit revendiquer ce qui est porté à la distillation dans le segment concerné et être dûment labellisé. Sinon, c’est de la fraude. Il faut que les choses soient carrées. »
Les conditions de labellisation des vins IGP variant d’un Organisme de Défense et de Gestion (ODG) à l’autre, chaque opérateur doit veiller à respecter les conditions demandées par son signe de qualité revendiquée. Les souscriptions peuvent être déposées jusqu’au 5 juillet prochain, les livraisons de vin devant suivre pour une première phase jusqu’au 9 octobre (avec une fin de distillation fixée au 11 octobre).
Attendu depuis de longues semaines, l'acte délégué autorisant la distillation de crise temporaire et de la vendange en vert vient d'être publié par la Commission Européenne au bénéfice de l'Espagne, de la France et du Portugal. Donnant un cadre réglementaire à la distillation de crise, ce texte lève les dernières réserves sur le dispositif (s'il n'y a pas d'objection du Conseil et du Parlement Européen pendant les 2 mois à venir, la procédure étant accélérée). Ne reste plus à la France qu'à obtenir la rallonge demandée par la filière de 40 millions d'euros dans les réserves européennes de crise afin d'atteindre un potentiel de 3 millions d'hectolitres à distiller.
* : Les vins IGP étant fréquemment soumis à une obligation de dégustation à 100 % des lots, ce qui demande un échelonnement précise Christelle Jacquemot.