e deuxième trimestre 2024, il y a eu 333 défaillances d’entreprises viticoles en France d’après le cabinet spécialisé Altares. Soit +13 % par rapport aux deuxièmes trimestres 2022 et 2023. Le plus fort apport vient de la région Nouvelle-Aquitaine, avec 86 défaillances (+18 %), suivie par l’Occitanie 54 défaillances (+60 %) et Auvergne-Rhône-Alpes 29 (+26 %). Ce qui implique les vignobles les plus touchés par la crise de déconsommation actuelle : Bordeaux, Languedoc-Roussillon et Vallée du Rhône.
« La forte hausse du nombre des défaillances doit être appréciée dans un contexte local. En effet, la moitié des viticulteurs tombés ce deuxième trimestre sont "bordelais". Ces entreprises sont pour la quasi-totalité installées depuis plus de 15 ans mais sont à bout financièrement » analyse pour Vitisphere Thierry Million, le directeur des études d’Altares, ajoutant que « les actifs dont elles disposent permettent toutefois aux tribunaux, en l’occurrence Bordeaux et Libourne, de leur accorder l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire et donc la poursuite de l’activité et le gel des dettes afin de favoriser la présentation d’un plan de remboursement ou de reprise. » Alors que les juridictions plaident pour des procédures collectives anticipées, « il demeure que ces nombreux défauts illustrent la réalité d’une conjoncture bien compliquée pour les viticulteurs et notamment le vignoble bordelais » note Thierry Million. Qui ajoute que « la hausse des défauts est trois fois plus rapide dans le vin que dans l’ensemble de l’économie ».
En dehors de la filière vin, le monde agricole enregistre de défauts de paiement dans le maraîchage, l’élevage de vaches laitières et la pêche en mer. « Mais ces activités comptent un peu moins de défaillances que la vigne » note l’analyste. De quoi inciter les pouvoirs publics à écouter d'une nouvelle oreille les appels au soutien des trésoreries viticoles ? Alors que la transformation des Prêts Garantis par l'Etat (PGE) en prêts bonifiés a mis des mois à se concrétiser (ce début juillet), les revendications portées depuis des mois par la filière ne savent plus à qui s'adresser, faute de lisibilité dans le fonctionnement du gouvernement démissionnaire et du parlement nouvellement élu.