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Décrété, le rachat bonifié des PGE vignerons illustre le décalage entre temps politiques et économiques
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Décrété, le rachat bonifié des PGE vignerons illustre le décalage entre temps politiques et économiques

Si le temps c’est l’argent, la transformation en prêts bonifiés des Prêts Garantis par l’État va pâtir dans son efficacité des longs mois d’attente jusqu’à la publication du décret permettant sa mise en œuvre… Un contre-exemple de délais politiques inadaptés face à l’urgence économique.
Par Alexandre Abellan Le 09 juillet 2024
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Décrété, le rachat bonifié des PGE vignerons illustre le décalage entre temps politiques et économiques
Le prêt bonifié peut durer « entre douze et cent vingt mois » à un taux de 2,5 %. - crédit photo : Adobe Stock (fotomek)
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ieux vaut tard que jamais. Publié ce 8 juillet, le décret n°2024-770 met en place le « dispositif de prêts bonifiés aux entreprises viticoles », soit « l'octroi d'un prêt à taux préférentiel » de 2,5 % « par rapport au taux constaté sur le marché » pour permettre aux « entreprises du secteur viticole à rembourser certains prêts garantis par l'Etat qu'elles ont souscrits ». Véritable serpent de mer du soutien aux trésoreries viticoles, ce dispositif de rachat de PGE était annoncé en octobre 2023 par le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, avant de déboucher sur un appel à projet en mars 2024 et la réponse favorable de deux groupes bancaires (BPCE et Crédit Agricole).

Saluant la vision politique affirmée il y a neuf mois par le ministre de l'Agriculture, Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France, ne peut que regretter « l'accouchement du dispositif qui paraît trop long entre les arbitrages politiques* et les atermoiements des banques? » Après des mois d'attente, « nous sommes très soulagés de la publication de ce décret dont nous commencions à craindre qu'il soit remis en cause par le calendrier électoral » valide Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs, pour qui l'outil « va permettre à un certain nombre de caves coopératives de rééchelonner leurs soldes de PGE. Nous allons à la fois diffuser l'information et accompagner nos adhérents qui en auront le besoin. »

Affaires courantes et demandes urgentes

Mais après de longs mois d'attente, « ce dispositif aura-t-il toute l'efficacité qu'il aurait eu s'il avait été déployé dès janvier ? Malheureusement, j'ai l'impression que ceux qui auraient dû être dans le dispositif auront déjà trouvé d'autres outils pour tenir, à coût supérieur » regrette Jean-Marie Fabre, qui appelle les pouvoirs publics à retrouver de la réactivité et de la simplicité, « sinon on va laisser des vignerons et vigneronnes sur le bord de la route ». Pour le producteur de Fitou (Aude), demeure l'impression d'une incapacité à répondre dans le bon pas de temps aux besoins de la filière vin : une gageure alors qu'avec les élections législatives 2024 le gouvernement gère les affaires courantes et que la filière accumule les demandes urgentes.

C'est au pied des urnes que l'on va voir le législateur

Dans ce contexte politique incertain pour la nouvelle Assemblée Nationale et le futur gouvernement en sortant, « je reste convaincu que l'on a aujourd'hui une obligation de résultat. Le temps du travail est arrivé : c'est au pied du mur que l'on voit le maçon. C'est au pied des urnes que l'on va voir le législateur. Il va falloir agir vite en matière de résilience du changement climatique, de réduction du potentiel de production, d'export, de transmission? » plaide Jean-Marie Fabre, pour qui « quel que soit le nuancier politique de l'Assemblée Nationale, les outils et les moyens pour la filière viticole sont connus. Il y a l'obligation d'aller vite. Finis les plateaux télé : au boulot. »

Salué, le décret PGE n'est qu'une étape en appelant d'autres confirme Joël Boueilh : « c'est un outil d'accompagnement nécessaire mais il est loin d'être suffisant. Nous portons en parallèle une série de demandes d'accompagnement complémentaires : stockage privé, année blanche pour les caves coopératives et dispositif de restructuration des caves coopératives?Le travail continue donc pour trouver le plus de solutions possibles pour accompagner les situations difficiles de certaines de nos caves. » Un travail d'urgence économique, loin des flottements politiques.

 

* : Le décret est signé par le premier ministre, Gabriel Attal, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et le ministre de l'Agriculture.

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Tous les commentaires (4)
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augustin Le 22 septembre 2024 à 21:48:08
Début juillet à fin septembre 2024 , donc trois derniers longs mois en attendant Godot, un vrai "désert des tartares" . Gageons que crca 33 et bpaca (notamment ) sont restés l arme au pied , en attendant de recevoir les consignes . En attendant la situation s est dégradée, un grand nombre des pme concernées à facheusement bascule en procédure collective...donc n est plus éligible à ce type de mesure !!! Mais n était ce pas l objectif initial ? Darwin constatait la règle de la " survival of the fittest " . En remontant dans le temps les romains hurlaient "malheur aux vaincus ! " La casse annoncée depuis longtemps est une réalité désormais .Et les rochaines décisions prises par les parlementaires dans l urgence vont , on l espere , apporter les solutions urgentes requises .Mais que de temps d énergie perdus et quel gâchis deja sur le plan humain .Vivement les premières décisions en ligne avec les recos syndicales , en essayant d oublier l inertie des derniers 3 trimestres tant au niveau préfets que interprofessions , souvent de mèche en apparence .On peut encore y arriver mais il va falloir faire très vite et en tous cas avant les premiers traitements printemps 2025.
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viticg Le 26 juillet 2024 à 15:58:49
" ...je vous informe que la convention entre le ministère de l'agriculture, BPCE et Crédit Agricole les deux établissements choisis pour la mise en place des prêts bonifiés Viti , n'a toujours pas été signée. En conséquence, pas de commercialisation avant mi-septembre au plus tôt car suspendue à la réception par BPCE de tous les éléments nécessaires à cette mise en marché.... » il semble que certaines banques ne sont pas dans la même dynamique que ce gouvernement....c'est bien lent tout cela !
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Ouiouiisnotdead Le 10 juillet 2024 à 13:53:30
MDR le temps que cela soit en place, soit on l'aura remboursé ou mort économiquement avant.
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augustin Le 09 juillet 2024 à 16:50:59
Time is money. Cette mesure promise debut octobre 23 arrive donc debut juillet 24.Pire elle est censée vider l océan du 1.4 milliard d euros contracté par la filière viticole francaise au titre du pge bpi ... avec une cuillère à café de 20 000 euros constituée par la règle européenne des minimis ... 70 000 cuillerées dans le meilleur des cas , car les situations d une exploitation a l autre different considerablement ... Et il n est absolument pas prove que les reseaux bancaires de juillet aout 2024 soient parfaitement equipes pour faire face immédiatement et concrétiser cette belle mesure. On est partagé , face à cette aide enfin accordée par un gouvernement sur le départ : ultime pièce jaune accordée à un mendiant ? ou bien signe d un retour réel du politique aux côtés d un champion de l export des ce second semestre ? L avenir immédiat nous le dira très rapidement, notamment à Bordeaux, ou nos députés les plus avertis se sont récemment fait éconduire , quel que soit leur bord.Tout est donc à recommencer pour alerter les nouveaux députés sur l urgence de la situation .
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