ébut 2024, le remboursement des Prêts Garanti par l’État (PGE) sera basculé vers « un dispositif de prêts bonifiés à 2,5% de manière à permettre aux viticulteurs d’étaler dans le temps leurs obligations bancaires et ainsi de libérer de la trésorerie » annonce un communiqué matinal du ministère de l’Agriculture, qui présente ce 2 octobre la mesure comme une réponse à « la succession des crises inflationniste, sanitaire et climatique » qui plombe les trésoreries de la filière vin depuis des années (taxes Trump, covid, gel, invasion russe de l’Ukraine, déconsommation…). Représentant 1,7 milliard d'euros pour toute l'agriculture, les PGE pèsent 1,4 milliard € pour la filière vin.
S'étant dotée d'une task-force dédiée aux PGE, la rue de Varenne précise que « ce dispositif, construit avec les filières viticoles, sera adossé au régime de minimis agricole ». Soit un crédit européen plafonné à 20 000 € sur trois ans*, ce sujet ayant pesé sur les retards de concrétisation de cet outil demandé depuis plus de 18 mois par la filière vin en général et les Vignerons Indépendants de France en particulier. Ayant porté cette piste permettant de s'affranchir du cadre classique (un allongement sur huit ans et le recours au médiateur), son président, Jean-Marie Fabre, explique ce matin à Vitisphere qu'il s'agit de « l'aboutissement d'un outil supplémentaire pour réduire l'effet ciseau des vignerons ayant surendetté leurs entreprises pendant la crise sanitaire et devant rembourser plus avec moins. » Satisfait par l'ouverture de cette possibilité supplémentaire, le vigneron de Fitou salue « le respect de la parole donnée par lministre de l'Agriculture, Marc Fesneau », même si le temps de la négociation aura été plus long que prévu, s'accompagnant d'une hausse des taux d'intérêt. Demandant de nombreuses discussions, ce dispositif arrivera trop tardivement pour certaines entreprises viticoles, mais doit donner de l’oxygène à d’autres en quête de rebond face aux encours bancaires.


« Les difficultés structurelles dans certains bassins viticoles créant une situation de crise pour cette filière majeure pour l’économie française » note le ministère, annonçant qu’« un appel à candidature auprès des établissements bancaires sera lancé à cet effet ». Le gouvernement précise que ces prêts bonifiés s’ajoutent au « plan de soutien massif de l’Etat » constitué d’une distillation à 200 millions d’euros 30 millions € pour l’arrachage sanitaire de Bordeaux (enveloppe pouvant être portée à 38 millions €).
* : En démarrant le premier janvier 2024, ce dispositif de prêts bonifiés écarte les aides distribuées pour le gel historique du millésime 2021.