près la souscription de 97 000 Prêts Garantis par l’État (PGE) depuis le printemps 2020 et la première vague de Covid-19, « il y a aujourd'hui […] 25.000 à 30.000 entreprises qui voient arriver l'échéance du printemps prochain en se disant "je ne vais pas arriver à rembourser". Nous allons les aider et nous allons leur apporter une solution » annonce le ministre de l’Économie Bruno Le Maire ce 5 janvier sur RTL. En pratique, ces entreprises, y compris les opérateurs de la filière vin, pourront s’adresser au dispositif public de la Médiation du Crédit* pour demander « un étalement de leurs prêts garantis par l'État. Normalement, on ne peut pas aller au-delà de six ans. Là, nous avons prévu que l'étalement pour ces entreprises-là pourrait aller jusqu'à dix ans » indique le ministre.
Soulignant que ce dispositif est bien validé par la Commission Européenne, Bruno Le Maire ajoute que ces entreprises pourront « commencer à rembourser non pas au printemps prochain, mais six mois plus tard, à la fin de l'année 2022 ». Émanation de la Banque de France, la Médiation du Crédit assiste depuis la crise financière de 2008 les sociétés en difficulté auprès de leurs banques (ainsi que des crédit bailleurs, sociétés d'affacturage, assureurs-crédit…). Sur son site, l’institution indique que « suite à l’annonce de réaménagements de remboursement des PGE dans le cadre de la médiation, le dispositif sera ouvert à une date qui sera fixée dans l’accord de place qui doit être signé et précisera également les modalités d’accès à la procédure ».


Alors que la filière vin alerte depuis des mois l'exécutif sur ses tensions en trésorerie (avec la reprise économique empêchée par l’effet ciseaux de la petite récolte 2021 et de l’augmentation des charges, entre envol des encours bancaires et coûts des matières premières), cet arbitrage permet d’envisager un allégement au cas par cas. « Les opérateurs les plus impactés par la crise sanitaire et les aléas climatiques ne vont pas avoir à être dans une impasse totale (cessation de paiement, redressement judiciaire…) pour pouvoir demander l’étalement et la modulation du remboursement de leurs PGE » salue Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Le représentant des caves particulières maintient ses demandes d’accompagnement de l’État dans des négociations nationales entre secteur bancaire et filière vin « pour amortir les encours bancaires [des entreprises] en les assouplissant (en dehors du cadre client/banque) ». Le vigneron de Fitou espère que cette demande aboutira début 2022, pour négocier une année blanche bancaire en 2022 (avec un report en fin de plan sans surcoût) ou une consolidation avec un réétalement dans le temps (avec un taux bonifié).