util efficace pour surmonter financièrement la crise covid, les Prêts Garantis par l’État (PGE) sont devenus trois ans apprès un boulet financier pour certaines entreprises. Demandé depuis plusieurs mois, pour ne pas dire années, l’allongement des délais de remboursement à 10 ans des PGE semblent sur le point d’aboutir alors qu’une task-force dédiée aux PGE a été lancée par le ministère de l’Agriculture. « On travaille en effet pour passer sur des prêts bonifiés plus classiques, mais le régime juridique de minimis pourrait s’avérer très contraignant » indiquait récemment à Vitisphere le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Une prudence qui peut se résumer à savoir si le jeu d’une notification d’aide générale à la Commission Européenne vaut la chandelle d’une consommation de crédits minimis.
« Même s’il n’y a que quelques centaines de bénéficiaires, cet outil répondra à des situations de difficultés d’encours bancaire » estime Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Dont la fédération a récemment sondé ses adhérents sur le sujet, avec 400 entreprises ayant intégralement consommé leur PGE et anticipant des difficultés de remboursement (ce qui ferait par extrapolation 700 à 900 domaines concernés par la filière). « J’entends la précaution sur les minimis, ce sera le choix de chacun en responsabilité. Toute trésorerie obtenue ne sera pas à mobiliser » ajoute Jean-Marie Fabre, pointant que comme l’outil existe au niveau européen pour l’agriculture, il faut que les « entreprises aient le choix de l’utiliser ou pas. Il y a une demande et besoin. Cela fait 18 mois que l’on en parle, il faut clore le dossier. »


Ce dispositif de prêt relai bonifié concernerait les entreprises ayant consommé tout leur PGE et n’ayant pas commencé à les rembourser, avec un taux d’intérêt s’approchant de 1,5 % pour une durée approchant d’une dizaine d’année. La prochaine étape est un débat interministériel sur les budgets d’ici la rentrée, ce qui permettrait une notification à la Commission Européenne en suivant, pour un lancement cet automne d’un possible appel à projet. « Enrichissons la boîte à outil face aux crises successives » conclut Jean-Marie Fabre.