yant jusqu’à ce vendredi 15 mars inclus pour faire acte de candidature auprès du ministère de l’Agriculture dans l’appel à projet de transformation en prêts bonifiés des Prêts Garantis par l’État (PGE), des banques confirment déjà à Vitisphere avoir répondu aux appels de la filière pour être présentes au rendez-vous des trésoreries viticoles. « Crédit Agricole a répondu favorablement à l’appel d’offres du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire » indique la banque verte, ajoutant que « dès le retour du Ministère, Crédit Agricole participera à la mise en place de prêts bonifiés pour la reprise des PGE des clients viticulteurs qui en feront la demande ». En pleine crise de la ferme France, la première banque agricole ajoute qu’elle soutient les nouveaux entrants avec « un prêt "coup de pouce" à 0 % proposé par les Caisses régionales de Crédit Agricole pour toutes les installations agricoles/viticoles, quels que soient les projets, et sur l’ensemble du territoire national à partir du 15 mars 2024. Le montant du prêt pourra représenter jusqu’à 35 % du montant des crédits globaux de l’installation jusqu’à 50 000 € pour une durée maximum de 15 ans. »
« Le groupe BPCE [Banque Populaire Caisse d’Épargne] a répondu à l’appel à manifestation d’intérêt du Ministère de l’Agriculture relatif au rachat des PGE des viticulteurs en difficulté via un prêt bonifié à 2,5% » indique le groupe bancaire, ajoutant que « cette mesure constitue toutefois une réponse partielle aux besoins de trésorerie des exploitations viticoles. C’est la raison pour laquelle les conseillers Agriculture et Viticulture des Banques Populaires et des Caisses d’Épargne sont d’ores et déjà mobilisés pour accompagner proactivement les exploitations en difficulté, et mettre en place les solutions les mieux adaptées à leur situation. » Une mobilisation de soutien des agences locales qui était déjà martelée fin février par le président de la Fédération des Banques Françaises (FBF), Nicolas Namias, également président du directoire de BPCE, pour compléter les annonces de deux aides aux exploitations en difficulté : rééchelonnement de 36 mois des encours 2024 (soit une année blanche) et nouveaux prêts à l’investissement (entre 0 et 2,5 %). Pour ces deux aides (année blanche et prêt bonifié investissement), des réunions de calage auraient actuellement lieu en région pour en affiner la méthodologie de déploiement.


Deux outils à préciser pour Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants, qui souligne l’intérêt de ces bouffées d’oxygène. Après les réticences initiales de la FBF, le vigneron de Fitou (Aude) salue ces « réponses claires à l’appel à projet. Il n’aurait pas été entendable que les banques fassent la sourde oreille aux difficultés de la filière. » Notant que selon les demandes du vignoble les banques déploieront l’outil du ministère ou un dispositif interne équivalent (étalement sur 8 à 10 ans du reste du PGE à 2,5 % max), Jean-Marie Fabre attend encore un éclaircissement : que les frais initiaux avancés par les banques à la BPI lors de la souscription du PGE ne soient pas demandés aux domaines bénéficiant de cet outil. Ayant mis à profit le salon de l’Agriculture pour porter ce message auprès des ministres concernés, le président des Vignerons Indépendants espère des retours rapides. La BPI indique à Vitisphere que « si une entreprise réalise une sortie par anticipation d’un PGE, il n’y a rien à payer à Bpifrance ; en revanche il n’y a pas de remboursement par Bpifrance à la banque des commissions perçues initialement. »