h ! Qu'en termes galants ces choses-là sont mises !" Si ce n’est pas une fin de non-recevoir, cela ressemble fort à une façon élégante de se défausser du récent appel à manifestation d’intérêt pour transformer les Prêts Garantis par l’État (PGE) en prêts bonifiés (à 2,5 %). « Les banques sont mobilisées pour rechercher avec leurs clients du secteur viticole, qui rencontreraient des difficultés, des solutions adaptées au cas par cas » pose la Fédération des Bancaire Française (FBF) sollicitée par Vitisphere, ajoutant que « la piste de prêts bonifiés, au-delà de sa complexité et son éventuel délai de mise en œuvre, n’apparait pas opportune par rapport à des besoins et des enjeux plus globaux pour le secteur. »
Et les instances bancaires de proposer des alternatives plus pertinentes selon elles : « en cas de difficulté de remboursement de PGE, des solutions existent déjà comme la possibilité des restructurations (y compris en allongeant les PGE) qui peuvent être traitées avec la médiation du crédit aux entreprises, en complément des autres procédures applicables aux entreprises, de façon générale et pour les dettes de tous types (Codefi, procédures amiables ou collectives) ou plus spécifiques à la viticulture ».


« C’est une mauvaise réponse à une mauvaise question. La FBF se pose la question des entreprises qui seraient en difficulté, or on se pose la question de celles qui anticipent ces difficultés et veulent s’en prévenir à moindre coût ! » réagit Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France qui porte le sujet depuis 18 mois maintenant. « Notre objectif est d’anticiper les difficultés de trésorerie face à l’explosion des charges. Il y a besoin d’étaler et d’alléger les encours » plaide le vigneron de Fitou (Aude), qui estime que le médiateur du crédit est un outil de guérison et non de prévention, alors que la consolidation des prêts n’est acceptable qu’à un taux de 2,5 % assuré par les banques en dehors du prêt bonifié.
« Nos vignobles ont le genou à terre. Il faut alléger nos trésoreries, sinon les banques ne sont pas des partenaires, mais des prédateurs se nourrissant sur la bête. On ne peut pas être en permanence la vache à lait » attaque Jean-Marie Fabre, ajoutant qu’« à la veille du salon de l’Agriculture, les banques ne peuvent pas passer à côté de leurs missions. Nous avons besoin d’actes de solidarité et de patriotisme. »