emandée depuis des mois par le vignoble, la transformation des Prêts Garantis par l’État (PGE) en prêts bonifiés a été validée début octobre par le ministère de l’Agriculture, mais n’est pas comprise par les agences bancaires comme la filière vin le souhaiterait. « Sur le territoire, des retours d’agences bancaires ne sont pas conformes à la mise en Å“uvre que nous souhaitons et qui a été validée par le ministère » rapporte Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Pour certaines banques, il semble que le prêt bonifié soit vu comme une capacité d’emprunt supplémentaire avec la bonification de l’État, un nouveau prêt et pas une reconduction des PGE. Ce qui permettrait aux domaines viticoles de gagner en trésorerie et allonger leurs annuités, mais ferait croître l’endettement d’entreprises aux équilibres financiers difficiles et aux ratios d’endettement élevés. Ce qui nécessiterait d’apporter plus de garanties, alors que la valeur des stocks de vin du patrimoine foncier a chuté depuis la contraction des PGE (de 2020 à 2022).
« Ce n’est pas l’état d’esprit de ce qui a été validé. Nous demandons que le prêt bonifié rachète totalement le PGE et s’y substitue par remboursement non pas sur 4 ans, mais sur 8 à 10 ans » pointe Jean-Marie Fabre, citant l’exemple d’un vigneron ayant contracté 200 000 € de PGE et espérant la transformation en prêt bonifié qui diminuera de moitié son annuité de remboursement : « ce n’est vraiment pas neutre » souligne le président des vignerons indépendants, soulignant que cela « n’a pas les mêmes conséquences. On ne veut pas que les entreprises s’endettent plus avec un poids supplémentaire d’amortissement pour des entreprises déjà en difficulté ou en passe de l’être. »
Sujet débattu avec les ministres de l’Agriculture, Marc Fesneau, et des PME, Olivia Grégoire, lors de leurs visites successives au salon des Vignerons Indépendants ce vendredi premier décembre à Paris, ce dossier doit avancer lors de réunions de travail cadrant le dispositif ce début 2024. « Il faut que courant janvier la totalité du dispositif soit connu de tous pour le vulgariser » conclut Jean-Marie Fabre.