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"Le vignoble bordelais est en cessation de paiement objective"
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Calvaire à moitié vide
"Le vignoble bordelais est en cessation de paiement objective"

L’usure morale et l’épuisement économique des vignerons de Bordeaux ne sont pas à prendre à la légère pour le premier agitateur syndical de Gironde qui voit le plus dur de la crise économique se profiler.
Par Alexandre Abellan Le 19 juillet 2024
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« A un moment donné, il faut bien regarder ce qui se passe sous nos yeux » pose Dominique Techer. - crédit photo : DR
«

 Je ne vais pas faire le collapsologue de service, mais on est dans l’effondrement du vignoble bordelais » lâche Dominique Techer, porte-parole de la Confédération Paysanne de Gironde et agitateur invétéré de mauvaises nouvelles au sein des institutions bordelaises (ce qui lui a déjà valu de vives altercations). « Ce n’est pas un plaisir sadomaso de regarder l’effondrement. Je ne m’enivre pas de catastrophe » désamorce Dominique Techer, indiquant qu’il a « le sentiment que l'économie viticole girondine est en train d'imploser. Rien ne résiste dans un ensemble qui s'effondre. On a commencé par la ruine de l’appellation régionale, le milieu de gamme a suivi et maintenant ce sont les grands crus. Tout est à l’arrêt dans les ventes de foncier, à part Pomerol et quelques communales du Médoc. »

Estimant que le dernier clou dans le cercueil girondin ce sont les primeurs qui ne marchent plus, le gérant de vignoble à Pomerol (en cours de transmission à ses fils) désormais vigneron de l’Entre-deux-Mers (sur une petite surface) estime que dans cet environnement suspendu « tout le monde est en cessation de paiement objective. Demain matin, n’importe quel fournisseur vient sur un domaine et dit vouloir être payé, il amène le vigneron au tribunal. Je n’ai pas de chiffres, mais tous les retours que j’ai indiquent que tout le monde échelonne ses paiements de factures tant que c'est possible. Et on voit des collègues ayant une ardoise qui répondent à des envoyés de recouvrement que s’ils avaient ensuite la visite d’huissiers, ils se mettraient en redressement judiciaire. Ce qui calme tout le monde… »

Nous sommes sur une récession économique et sociétale

Alors que les institutions bordelaises veulent croire à un retournement de marché et à un retour à la valorisation des vins, Dominique Techer reste tranchant : « le problème quand on nie le réel, c’est que l’on finit par s’y cogner. La consommation ne cesse de diminuer, c’est un fait. Nous sommes sur une récession économique et sociétale. Soit vous l’acceptez pour gérer en regardant la réalité en face, soit on continue de faire croire dans cette espèce de lévitation collective pour éviter que ça se casse la gueule. » Maintenant ses propositions d’outil public de remembrement du foncier public émises il y a deux ans, le porte-parole girondin de la Confédération Paysanne estime qu’« il faut organiser cette rétractation. Le downsizing, ce n'est pas nouveau. Mais s’il n’est pas organisé, ça peut partir n'importe comment. On voit déjà des paysages qui dérivent. Il faut prendre du recul et relancer l'intelligence collective. »

Alors que le rot brun tombe sur les vignes déjà éprouvées par le mildiou, « il n’y a pas une éclaircie » pour Bordeaux, « c’est ce qui est terrible. On prévoit beau temps, et il pleut… » Avec des situations de détresse humaine jamais vue. « Il y a une violence monumentale parce que des gens se demandent comment ils vont bouffer le soir. On n’en a pas pris la mesure et on continue à ne pas en prendre la mesure. Aujourd’hui, les vignerons sentent l’injustice de travailler 70 heures par semaine et de devoir quémander des aides comme des mendiants » conclut avec amertume Dominique Techer.

 

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Tous les commentaires (14)
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bill et boule Le 07 août 2024 à 03:16:16
cher voltaire entièrement d accord surtout si on se souvient que la contribution volontaire obligatoire émise par le civb continue à être ind3xee sur le volume et non le montant de la transaction au sein d une même aic . Les grands crus continuent z bénéficier ainsi d une franchise fiscale éhontée. Le patron du civb propriétaire a margaux fait donc payer à un voisin cru bourgeois qui vend son vin 7 euros ht le col en livrable autant que lui qui le vends 20 ou 30 fois plus cher en primeur : et m le préfet continue à trouver cela très bien en distribuant le fric du contribuable e subventions d arrachage . Confederation paysanne ,Coordination rurale, Collectif viti 33 doivent reprendre leur action commune entamée en avril 2024 , restée à ce jour sans suite .
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Voltaire Le 23 juillet 2024 à 09:04:47
Avez vous payé votre cotisation au Civb ? Trop d institutions viticoles ,trop d administrations nous empêchent de faire notre métier de base. On le dit, le répète mais on continue à en créer pour solutionner cette crise. Les viticulteurs doivent être libres pour produire et vendre et non d être asservis à l administration. Plus les viticulteurs disparaissent plus le nombre d administration et d institutions viticoles augmentent.
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augustin Le 22 juillet 2024 à 22:42:53
effectivement il est temps de dégager les têtes pensantes de notre interprofession, les sempiternels caciques qui n ont rien vu venir tout en affirmant aujourd hui sans vergogne qu ils ont tous pris les bonnes decisions au bon moment et que des l an prochain tout va s arranger. On nous a trop longtemps pris pour des quiches et nos suffrages doivent aller vers un changement pour de nouvelles têtes pensantes, à notre écoute et voulant aller de l avant et non cantonnées aux sempiternelles décisions defensives totalement mortiferes.Force est de reconnaître que la coordination et la confédération trouvent dorénavant un large echo terrain ,tout comme le collectif viti 33 . Puissent les élections à venir voir arriver des gens biens à même de nous sortir du bourbier actuel.
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Chris Castel Le 22 juillet 2024 à 09:10:24
Rdv aux élections des Chambres d Agriculture, interpro et autres ODG à venir très prochainement. Vouloir que ça change, c est bien... acter d abord le remplacement des zigoto c est pas très compliqué... ? Sortir du "ils sont pas si mals" et juste leurs couper les racines aux élections syndicales communales... Un Farge ou un Despey Out... c est la première pierre, messieurs.
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Ali Le 20 juillet 2024 à 16:40:44
Qu'on le veuille ou non Mr techer est dans le vrai et dieu sait que je ne suis pas un fan de la confédération paysanne ; pour que ça marche il faut être 2 ,une offre et une demande, à partir du moment où le produit fabriqué ne correspond à plus aucune demande il faut changer de stratégie, la Provence l'a fait en son temps en se spécialisent dans le marché des rosés ,et en associant le côte de Provence au soleil et la méditerranée , moralité ça marche et la demande ne faiblit pas , je rappelle qu'à la base la Provence fait majoritairement des rouges et qu'à force de mévente ils se sont tournés vers les rosés car la demande était là, à la déconvenue de certains producteurs qui faisaient d'excellents rouge ,mais ils se sont pliés à la loi du marché ; le porte monnaie a parlé ; soit on s'adapte par tout les moyens possible soit on meurt ,c'est la triste réalité , si Mr techer vend bien ses vins temps mieux pour lui ,il a trouvé son créneau de débouché ( sans jeux de mot ) , c'est à chacun de faire son introspection et d'éliminer ce qui ne marche pas et garder ce qui marche , c'est une remise en question permanente, oui c'est usant , mais oui ça marche sur le long terme, et je sais de quoi je parle
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Ghys Le 20 juillet 2024 à 10:10:43
Monsieur votre constat est peut-être accablant, mais il doit être juste, puisque dans les Côtes du Rhône la situation est exactement la même. Avec le même déni de clairvoyance et le discours politique qui va avec. Faisant croire à un très hypothétique renversement de situation et apportant comme seule solution la diminution de 20% du rendement , et bientôt 50%. Et rien d'autre. Pour inévitablement arriver à de l'arrachage sans aucun encadrement ni soutien aux vignerons pour les aider dans une conversion Du grand gâchis?
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boule et bill Le 19 juillet 2024 à 16:06:52
m raffard je ne suis pas d accord avec votre réplique à l interview de m techer .Vous semblez lui reprocher son succès pour discréditer son propos . Si m techer était en difficulté il se trouverait des critiques lui reprochant son acrimonie ! Je pense que c est tout à son honneur et que ce fin observateur du microcosme viticole bordelais dénonce ce qui ne va pas reste très pertinent , notamment en tant que représentant syndical reconnu . Et M techer fait à mon sens preuve justement preuve de retenue , notamment en ne denoncant pas ce qui se passe actuellement pour les associés des scea en lj. Qui voient les créanciers bancaires courir à leurs basques en violation du principe de vaines poursuites pourtant edicte par l article 1858 du code du commerce. Ce grâce à une étonnante jurirsprudence de la cour de cass 2020 que les banques exploitent sans retenue . Le regrette greg de fournas avait un projet de loi correctif sous le coude mais celui ci ne verra pas le jour d ici peu. La chasse est donc ouverte contre revenus et actifs personnels des associés SANS attendre la vente des actifs sociaux... Vous avez dit retenue ???
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Byron Le 19 juillet 2024 à 15:59:31
Et ce Monsieur se fera taper sur le nez par les caciques de la filière parce qu'il ose dire la vérité. Avoir le courage de pointer ce qui ne va pas dans la stratégie de la viticulture française ou bordelaise, c'est la garantie d'être attaqué et ostracisé par ceux qui ont mené cette stratégie, et qui désormais font tout pour minimiser leur responsabilité dans ce désastre en laissant croire que la courbe pourrait s'inverser grâce à une illusoire relance de la consommation de vin. C'est aussi triste que déplorable, et c'est un chemin pavé vers l'effondrement de la viticulture française dans ses grandes largeurs. Ceux qui seront encore là pour racheter les ruines à bas prix et faire de "l'intégration verticale" se frottent déjà les mains.
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Dgillo Le 19 juillet 2024 à 15:50:33
Bonjour, ´nous en languedoc ça fait 35 ans que ça perdure et on ce plain moins, on va nous proposer 4000 l'arrachage définitif vous 6000?,vous avez fait le profit de la réputation "Bordeaux " gagner de l'argent...nous on connaît cette situation depuis 35 ans...je laisserai libre de juger les circonstances. Merci d avoir prix le temps de lire.
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Raffard jean Philippe Le 19 juillet 2024 à 09:56:25
"...on est dans l'effondrement du vignoble bordelais » lâche Dominique Techer. Sauf le sien, le domaine Gombaude-Guillot, en AOC Pomerol, renommé pour ses vins et sa culture en biodynamie. Difficile de bien se porter quand tout s'effondre autour de vous. Peut-être faut-il faire preuve d'une grande retenue dans sa prise de parole? Génération Vignerons
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La rédaction Le 19 juillet 2024 à 09:28:33
Bonjour M. PAILLARDON, Merci pour l'alerte, l'erreur est corrigée. Bonne journée
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PAILLARDON Pierre Le 19 juillet 2024 à 09:24:54
Ouille ! Les fautes d'orthographe du journaliste de Vitisphere ! Plus de comité de lecture ?? «  que ces possibles «  Franchement
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bill et boule Le 19 juillet 2024 à 08:22:22
plusieurs remarques par rapport à l interview de ce très respecté observateur de notre petit monde , selon beaucoup aussi clairvoyant que m cousiney ou m lacombe . Tout d abord géographiquement même la bouteille et en grande communale medocaine est touchée. Second point, la cessation de paiement ne va pas engager un simple règlement judiciaire et sa kyrielle de périodes d observation : désormais ce sera la liquidation judiciaire faute de visibilité. Enfin le service juridique de la fgvb tout comme leurs homologues de la préfecture peuvent accéder aux stats des greffes des tc et tj en charge des procedures collectives , les codes activité siret et codes postaux sont la pour indiquer ou le bat blesse. Mais personne ne souhaite diffuser ces chiffres , hors le cabinet national spécialisé Altarés, tant ils sont exécrables. Il est vrai que le gouvernement actuel est peu enclin à dévoiler à quel point la grenade actuelle est dépouillée.
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bill et boule Le 19 juillet 2024 à 08:02:07
plusieurs remarques par rapport à l interview de ce très respecté observateur de notre petit monde , selon beaucoup aussi clairvoyant que m cousiney ou m lacombe . Tout d abord géographiquement même la bouteille et en grande communale medocaine est touchée. Second point, la cessation de paiement ne va pas engager un simple règlement judiciaire et sa kyrielle de périodes d observation : désormais ce sera la liquidation judiciaire faute de visibilité. Enfin le service juridique de la fgvb tout comme leurs homologues de la préfecture peuvent accéder aux stats des greffes des tc et tj en charge des procedures collectives , les codes activité siret et codes postaux sont la pour indiquer ou le bat blesse. Mais personne ne souhaite diffuser ces chiffres , hors le cabinet national spécialisé Altarés, tant ils sont exécrables. Il est vrai que le gouvernement actuel est peu enclin à dévoiler à quel point la grenade actuelle est dépouillée.
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