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La filière vin réclame ses 40 millions € à la ministre de l’Agriculture
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S’impatientant
La filière vin réclame ses 40 millions € à la ministre de l’Agriculture

Demandant le solde de l’aide à l’arrachage qui ne sera pas utilisé, les représentants du vignoble voudraient aider les jeunes installés, les caves coopératives, les pépiniéristes et la promotion des vins.
Par Alexandre Abellan Le 27 novembre 2024
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La filière vin réclame ses 40 millions € à la ministre de l’Agriculture
Jérôme Despey demande des clarifications d’urgence de l’exécutif sur le fléchage des fonds inusités pour l’arrachage. - crédit photo : Alexandre Abellan
C

’est la question à 40 millions d’euros que la filière vin pose à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard depuis la fermeture des demandes d’arrachage ce 13 novembre : « qu’allez-vous faire du solde entre les 110 millions € utilisés pour l’arrachage définitif et les 150 millions € promis le 31 janvier par votre prédécesseur, Marc Fesneau ?  Qu’allez-vous faire des 40 millions € de fonds destinés à la filière vin ? Nous souhaitons le savoir et avoir des réponses concrètes » pose Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui n’aura pas de réponse lors du salon Vinitech, la ministre ayant annulé sa venue ce 26 novembre*. Suscitant le vif intérêt de la filière, ces fonds restants étaient évoqués avant la clôture de l’arrachage par Annie Genevard ce 6 novembre devant la commission des affaires économiques du Sénat : « si la somme de 120 millions d'euros [NDLR : l’enveloppe notifiée par l’Etat à l’Union Européenne] n'était pas consommée en totalité sur l'arrachage, je ne verrais a priori pas d'obstacle à en convertir une partie sur des instruments structurels, mais je ne peux pas trop m'avancer à ce stade. En outre, j'ai pris le parti que ce soit à la profession de dire quelles orientations elle souhaite. »

Maintenant que les équilibres budgétaires sont connus, « je ne lâcherai vraiment rien. La filière avait négocié ses fonds après la manifestation de Narbonne, la rencontre de Marc Fesneau au salon Sitevi, des négociations et un déplacement dans l’Hérault » rappelle Jérôme Despey. Un budget dédié a été annoncé et doit être honoré martèle le premier vice-président de la FNSEA : « je souhaite que les engagements et la continuité de l’Etat soient respectés. Cette parole de l’Etat doit se traduire dans les faits. L’agriculture manifeste actuellement pour des annonces qui ne se sont pas concrétisées. La crédibilité de la parole publique en dépend »

4 aides prioritaires

Concrètement, ces 40 millions € pourraient appuyer le plan stratégique de la filière vin pour Jérôme Despey, qui évoque quatre priorités à financer. D’abord la création d’un fonds d’urgence au bénéfice des vignerons installés dans la décennie et n’ayant connu que des crises (climatiques, économiques, géopolitiques…). Ensuite une aide à la restructuration et au regroupement des outils économiques de la filière, en particulier les caves coopératives (fusions, synergies…). Puis une aide aux pépiniéristes mis en difficulté par les vignes mères de porte-greffes qui ne trouvent plus de débouchés. Enfin, l’appui à la promotion et à l’œnotourisme pour accompagner les investissements commerciaux. Ce dernier point ressemblant à un geste vers le négoce. « Mon rôle de président du conseil spécialisé est d’équilibrer les demandes selon les aides obtenues (arrachage, aide au stockage, distillations, fonds d’urgence…) » reconnait Jérôme Despey.

Ce n’est pas décent

Qui a une autre urgence en tête pour la ministre : avancer rapidement sur l’intégration du vin dans le cadre d’Egalim. « Le point primordial actuellement, avec les négociations commerciales, est d’éviter le prix de prédation de certains négoces et de la Grande Distribution. On ne peut pas perdre 10 millions d’hectolitres de production nationale et faire comme si de rien n’était » s’agace Jérome Despey, qui appelle à « intégrer les coûts de production dans les prix payés aux producteurs et éviter les prix abusivement bas. Aujourd’hui, ce n’est pas décent. On aura beau trouver les meilleurs dispositifs d’accompagnement, la solution sera un prix rémunérateur » conclut-il. C’est la solution à plusieurs millions d’euros.

 

* : Dans un communiqué les Jeunes Agriculteurs de Gironde « regrettent l’annulation de la venue de la ministre de l’Agriculture sur le salon Vinitech » tout en « comprenant évidemment la raison de cette absence étant donné son agenda auprès de l’assemblée nationale » (le débat et le vote sur le Mercosur) », mais rapportant qu’« une rencontre de la ministre en Gironde portant sur les sujets de la filière viticole est nécessaire de manière urgente ». Le syndicat souhaitant réduire la durée de 20 ans de jachère/boisement pour le volet renaturation de l’arrachage sanitaire, l’application d’Egalim au prix des vins, la création d’une organisation de producteurs en Gironde… « Sans ces échanges indispensables, le syndicalisme et la filière bordelaise plus largement s’enfoncera encore plus dans la crise avec une cristallisation et un durcissement sur le terrain » pointe le communiqué. Ce rendez-vous manqué doit être seulement reporté pour Jérôme Despey, qui demande à la ministre de se rendre prochainement dans le vignoble bordelais. « La situation économique est difficile à Bordeaux, qui a alerté en premier sur le besoin d’arrachage » relève le viticulteur languedocien, notant que « force est de constater que les premiers signaux remontés par les vins de Bordeaux se sont généralisés aux vignobles spécialisés dans les vins rouges : Côtes-du-Rhône et Languedoc. Les mauvaises conditions conjoncturelles sont devenues structurelles. »

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Tous les commentaires (4)
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Renaud Le 27 novembre 2024 à 18:03:20
De l'argent c'est bien mais pour boucher des trous insondables ce ne sera jamais suffisant. Nous devons bouger d'autres lignes qui ne coûteraient RIEN si ce n'est un mouchoir sur certains égos. Réformons qq textes et organisations. Faisons des économies structurelles dans nos structures. Redonnons nous confiance entre opérateurs. Alors les qq subsides permettront de tenir le temps de la réalisation de ces chantiers
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Médocon Le 27 novembre 2024 à 08:20:35
Déjà que Airbus nous restitue les 80 millions d'euros que nous a coûté la taxe Trump.
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augustin Le 27 novembre 2024 à 06:17:55
Mme genevard est désormais probablement sur le départ comme le reste du gouvernement . Le mercosur 24 et trump 25 sont sur les rails . La réunion de crise préfecture bordeaux et cicb egalim 4 vont donc avoir lieu debut decembre dans un profond moment d incertitude . Les stats de wine Paris février 25 annoncent une déferlante de stands étrangers ...qui a égal que celle des liquidations judiciaires prévues par d'un & bradstreet . Plus que jamais il faut vite vendre ce qui reste du trio mythique 18 19 20 ...avant de s attaquer au tierce dans le désordre qui a suivi . Les deux mastodontes bancassurance et gd restent en embuscade... tout comme la solidarité grands crus et reste de la filière bordelaise. Ce sera désormais au nouvel exécutif.appuye par le législatif actuel de prendre les bonnes mesures en faveur de la filière, tandis que le judiciaire
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augustin Le 27 novembre 2024 à 05:42:42
La difficulté de la situation actuelle est de notoriété publique. Depuis le 6 novembre et cette fin du même mois il y a eu un revirement de position du RN par rapport à la lpf 2025 qui ultimement remets en cause la pérennité du gouvernement, auquel notamment mmes genevard et delattre appartiennent , et ce d ici un mois . Ce manque de visibilité nuit bien évidemment à la crédibilité de la parole politique. La tenue de la cellule de crise opérationnelle de m le préfet Guyot puis la réunion civb egalim edition 2.0 qui suivra , si confirmée, va avoir lieu dans une période troublée .Et il est bien possible que les réseaux bancaires momentanément réquisitionnés pour l octroi des nouveaux prets 2025 , reportent à nouveau l ouverture des écluses à trésorerie. Plus que jamais , le focus terrain est de mise sur la fml (du souvent pietre 2024) au Chai ...et bien entendu les travaux sur le parcellaire 2025 sans oublier la promotion de la vente des derniers 18/19 /20 et dorénavant le tierce dans le désordre 21 /22/23. Le grand tasting Paris de cette fin de semaine n y suffira pas et on pense déjà à mercosur début décembre puis wine Paris début février.La progression du nombre de stars étrangers donne le vertige ( pres de 200% pour l italie ) tandis que la modicite de la croissance des stands français (7 % ) reflete le malaise de la trésorerie de nos producteurs et des négociants .
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