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27 451 ha de vignes à arracher définitivement, 40 millions € à réaffecter et un arrachage temporaire à négocier
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27 451 ha de vignes à arracher définitivement, 40 millions € à réaffecter et un arrachage temporaire à négocier

L’arrachage définitif fait quasiment le plein dans le vignoble français : 110 millions € de l’enveloppe seront mobilisés au vu des demandes arrêtées ce jour, sans qu'il y ait de coefficient stabilisateur à appliquer. La filière demande désormais l’arrachage temporaire et l'utilisation des 40 millions € restants sur l'enveloppe promise par l'exécutif.
Par Alexandre Abellan Le 13 novembre 2024
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27 451 ha de vignes à arracher définitivement, 40 millions € à réaffecter et un arrachage temporaire à négocier
- crédit photo : Alexandre Abellan
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lose ce mercredi 13 novembre à midi, la téléprocédure de FranceAgriMer pour l’arrachage définitif des vignes françaises recense 5 417 candidatures représentant 27 451 hectares (dont 8 600 ha pour 1 311 dossiers d’arrachage total des surfaces d’exploitation pour arrêter l’activité viticole). Venant essentiellement du Languedoc-Roussillon et de Bordeaux*, les demandes exprimées arrivent quasiment au plafond des 30 000 hectares pouvant bénéficier d’une prime d’arrachage à 4 000 €/ha grâce à l’enveloppe des 120 millions d’euros de fonds nationaux débloqués pour les aides Ukraine. Avec 109,8 millions € demandés, il n’y aura donc pas de réfaction ou de priorisation des dossiers : toutes les candidatures éligibles pourront être traitées par l’enveloppe actuelle. Les surfaces éligibles à l'arrachage et le montant des primes seront communiqués aux candidats avant ce 31 décembre 2024, les arrachages devant être ensuite déclarés au plus tard le 2 juin 2025 pour être ensuite réglés.

« C’est un soulagement de répondre à la demande » constate Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui pointe la forte accélération des demandes dans la dernière ligne droite (les demandes déposées ont triplé sur la dernière semaine). « Il n’y aura pas de coefficient stabilisateur, c’est un soulagement pour les viticulteurs alors que c’est un moment de choix d’entreprises difficile » commente Jérôme Despey, qui se projette sur le coup d’après : « je demande à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, de préserver pour la filière les fonds de 40 millions € qui ne seront pas utilisés sur les 150 millions € promis par le précédent ministre, Marc Fesneau, en début d’année. Ces fonds pourraient aider ceux qui sont le plus en difficulté et les caves coopératives qui ont besoin d’être restructurées et accompagnées. L’engagement doit être tenu. »

Arrachage temporaire

Autre combat à mener maintenant, celui de l’obtention de l’arrachage temporaire. Ce dernier pouvant donner une respiration dans le réajustement du vignoble (mais ayant été reporté à un deuxième temps selon l'issue des négociations européennes), « C’est une attente forte dans le vignoble, il faut que la France se mobilise dans le Groupe de Haut Niveau pour l’obtenir » plaide Jérôme Despey. Les représentants du vignoble estimant qu’il y a 100 000 hectares de vignes à arracher en France, définitivement et temporairement. L’impossibilité d’avoir en même temps les demandes d’arrachage définitif et d’arrachage temporaire pourrait explique la faiblesse relative de la demande d’arrachage définitif par rapport à une estimation évoquée un temps entre 50 et 60 000 ha par la filière. La demande réduite à 27 453 ha s’expliquerait également par la prime d'arrachage définitif fixée à 4 000 €/ha (critiqué pour sa faiblesse), la pression de caves coopératives pour non-apport (selon la politique de chaque entreprise)...

On peut également imaginer « des ressorts psychologiques d’attachement au métier. Les gens sont vignerons dans l’âme, on ne peut pas leur enlever » avance Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs de France, qui évoque aussi « la peur du vide : on arrache, mais on fait quoi après ? C’est un choc. » Sachant que les délais courts de candidatures, du 15 octobre au 13 novembre, ont pu peser : « quand il y a des vignes en location, il faut l’accord du propriétaire pour que l’exploitant arrache. Ça peut demander du temps pour avoir une prise de décision. Difficile d’aboutir pour des indivisions où des personnes ne se sont jamais préoccupés du devenir de la vigne et sont loin de tout ça » souligne Joël Boueilh. Pour ceux n'ayant pas pu s'inscrire dans ce dispositif, le rendez-vous est manqué alors qu'il n'existe pas, à date, de levier réglementaire européen pour arracher définitivement de la vigne.

 

* : Les cinq départements les plus demandeurs sont l’Aude (4 955 ha), la Gironde (4 219 ha), le Gard (4 015 ha), l’Hérault (3 211 ha) et les Pyrénées-Orientales (2 613 ha).

 

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Tous les commentaires (3)
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Viticulteur33 Le 14 novembre 2024 à 00:21:41
Pour nous les aides n'arrivent pas dans le bon ordre. Ouvrir la replantation différée avant l'arrachage définitif aurait été plus judicieux. Dans l'éventualité où la totalité des surfaces demandées n'aurait pas été acceptée, nous aurions complété par de l'arrache définitif sur certaines parcelles. Bref... On navigue à vue et c'est très difficile de gérer quoi que ce soit dans ces conditions.
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Jean michel Le 13 novembre 2024 à 20:41:56
S'il en reste (de l'enveloppe) il faut la redistribuer à ceux qui ont pris la décision d'arracher la totalité de leur vignoble en récompense de l'acte de solidarité. C'est une décision difficile qui permettra peut être à ceux qui se disent que si le voisin arrête la viticulture cela leur permettra d'en bénéficier. Merci aux héros que nous sommes d'avoir pris une telle décision. Merci au syndicat de l'appellation d'avoir pris les décisions (mauvaises) depuis plusieurs années. A bon entendeur.
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bill et boule Le 13 novembre 2024 à 19:35:51
Le chiffre bordelais devrait interpeller un civb toujours aussi droit dans ses bottes .Longtemps à Paris on a considéré que cette crise était celle des bassins viticoles du sud est de la France.Les chiffres de ce début de semaine montrent à quel point le bordelais est touché.
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