uscitant l’impatience dans le vignoble, les annonces de soutien aux trésoreries de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, se poursuivent malgré la motion de censure. La rue de Varenne indique à Vitisphere que les protocoles d’engagement pour les prêts à taux bonifiés de moyen terme (2 à 3 ans) ont été signés avec « le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole. Celle avec Banque Populaire Caisse d’Epagne (BPCE) est en cours de signature » indique le cabinet de la ministre démissionnaire. Réservé aux agriculteurs ayant perdu plus de 20 % de leur chiffre d’affaires en 2024, ce prêt plafonné à 50 000 € affiche un taux d’intérêt maximum de 1,75 % sur deux ans pour les exploitants (et de 1,50 % pour les jeunes installés). Pour le dispositif de reconsolidation de la dette à long-terme jusqu’à 12 ans par des prêts plafonnés à 200 000 € et garantis à 70 % par la Banque Publique d’Investissement (Bpifrance) voit sa « convention entre le ministère et Bpifrance en cours d’élaboration » indique la rue de Varenne.
Alors que le temps presse face à la dégradation de l’économie viticole, les réseaux bancaires impliqués se veulent rassurants. Ainsi, la Banque Populaire annonçait fin novembre « son soutien total au secteur agricole » avec l’engagement de « faciliter la mise en œuvre du nouveau dispositif d’aide à la trésorerie annoncé par le gouvernement et opérationnel début 2025 », tout en étudiant en agence « avec chacun de ses clients les solutions les plus adaptées à leur situation individuelle et propose des solutions sur-mesure : financements à taux préférentiels, reports d'échéances ou réaménagements de prêts ».


Mais entre les annonces nationales et les mises en œuvre locales, il y a parfois en monde. En témoigne l’intervention d’un représentant préfecture de Gironde ce lundi 16 décembre lors de l’assemblée générale du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). N’évoquant même pas les derniers outils de soutien annoncés par le ministère, le fonctionnaire annonçait que le « dispositif des prêt bonifiés pour accompagner le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE) est ouvert. Ces prêts bonifiés à 2,5 % permettent d’étaler dans le temps les obligations bancaires des domaines et libérer de la trésorerie. Seuls les réseaux Crédit Agricole et BPCE sont habilités à délivrer ces prêts bonifiés. » Du moins en théorie, car dans la pratique, « nous avons été informés difficultés parfois pour mobiliser ce type de prêt. Sachant que c’est la banque qui est chargée d’instruire le dossier et le transmet ensuite à la DDTM pour la demande d’aide. Un certain nombre de viticulteurs nous ont alerté de difficultés auprès de leurs établissements bancaires. Le préfet saisira prochainement les banques habilitées pour leur rappeler l’importance du déploiement plein et entier de ce dispositif pour lequel elles ont signé une convention » promet l’administration. « C'est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble » écrivait Michel de Montaigne.