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Les messages ministériels avant la manif vigneronne de Narbonne
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Interview fleuve
Les messages ministériels avant la manif vigneronne de Narbonne

Arrachage temporaire, PGE, fonds d’urgence, préretraite, adaptation à la sécheresse dans le Midi, arrachage sanitaire à Bordeaux, glyphosate, déconsommation… Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau répond à la "désespérance du vignoble" alors que la colère se cristallise.
Par Alexandre Abellan Le 25 novembre 2023
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Les messages ministériels avant la manif vigneronne de Narbonne
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ous les syndicats viticoles du Midi annoncent une manifestation d’ampleur ce samedi 25 novembre à Narbonne : entendez-vous le désespoir qui est porté et quels sont les nouveaux soutiens que vous pouvez annoncer ?

Marc Fesneau : J’entends et je comprends. Les crises se cumulent sur la viticulture, reconnaissons-le. Nous avons commencé par les taxes Trump, puis la Covid, puis l’inflation générée par la guerre en Ukraine, puis la sécheresse, ou le gel, ou la grêle… Bref, c’est une filière qui est particulièrement affectée par les dérèglements économiques, géopolitiques et climatiques. Rappelons déjà ce que nous avons fait : le soutien aux viticulteurs après le gel important de 2021, les dispositifs Ukraine, la couverture des besoins de l’aval. Depuis qu’il y a des crises, nous avons été au rendez-vous. Sur 2023, nous sommes dans une phase demandée par la profession, grâce à laquelle nous avons pu construire des dispositifs robustes qui essaient de répondre à la crise, à la fois conjoncturelle et structurelle. 2023, c’est l’année de la distillation en trois tranches pour 200 millions d’euros qui permettent, on peut l’espérer, de retirer du marché des volumes pour augmenter les cours de manière significative. 2023, c’est un plan d’arrachage sanitaire ciblé sur la Gironde, 30 millions € avec un engagement à 38 millions € selon les besoins. Le dispositif vient d’ouvrir, ça va permettre à un certain nombre de gens de retirer des parcelles et d’éviter des sujets sanitaires.

Nous avons trois mesures complémentaires. D’abord l’étalement des Prêts Garantis par l’État (PGE). Nous avons réussi à mettre en place un dispositif de prêts bonifiés ciblés : sur les vitis qui ont contracté et consommé un PGE pour allonger la dette sur 10 ans. Nous allons maintenant nous rapprocher des banques pour qu’elles jouent le jeu du dispositif qui leur est offert, conformément à l’engagement pris par le président de la République au printemps dernier. Deuxième élément sur les zones touchées en particulier par la sécheresse, je pense à l’Aude et aux Pyrénées Orientales, nous avons mis en place un dispositif d’allégement des charges pour couvrir les difficultés (environ 4 millions € sur ces deux départements, l’essentiel sur la viticulture). Troisième élément, le fonds d’urgence annoncé dans le cadre budgétaire, qui permet d’alléger les trésoreries à hauteur de 20 millions €. Qui pourra couvrir des besoins de natures différentes : le mildiou (moins élevé que ce que l’on pouvait penser cet été) et d’autres difficultés (y compris pour ceux qui vont manifester de manière importante ce week-end).

Nous travaillons aussi sur un accompagnement de l’aval, qui est en fragilité. Est-ce que ce sera un dispositif comme pour l’Ukraine ? Nous travaillons avec la profession pour trouver des solutions. Car l’aval peut se répercuter sur l’amont pour les sujets de rémunération compte tenu de la structure d’organisation, en particulier dans l’ex-région Languedoc-Roussillon. Il y a un travail prospectif sur la viticulture à horizon 10 à 15 ans mené par la filière, qui vise à travailler sur les questions de résilience, d’évolution de la consommation, de dérèglement climatique… Ce qui permet de se projeter à plus long terme. Des financements de la planification écologique seront consacrés à la question de l’adaptation des systèmes territoriaux en particulier aux transitions liées au dérèglement climatique. Évidemment, on va travailler avec la filière, on a déjà commencé avec Jean-Marie Fabre et Jérôme Despey [NDLA : président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer], sur toutes les mesures qui permettraient de flécher une partie de ces crédits dans les zones qui ont besoin de s’adapter beaucoup plus rapidement, parce qu’elles sont dans une situation d’impasse.

Ce sont des éléments que nous travaillons depuis le début de l’année avec la profession et la crise s’est plutôt amplifiée. Il faut voir le résultat que peuvent avoir la distillation, le plan d’arrachage sanitaire… Je signale que nous sommes sur une année de production viticole qui est plutôt en baisse au niveau mondial, ce qui a eu comme effet rebond que la France retrouve son premier rang mondial, et que l’on peut espérer des prix qui se tiennent mieux, même si la situation inflationniste peut poser des problèmes de consommation.

 

Portées collectivement dans l’Aude, les demandes portent sur de nouvelles aides : un dispositif de préretraite, une restructuration différée/un arrachage temporaire, un vignoble pilote sur l’adaptation au changement climatique par l’irrigation : quelles sont vos réponses ?

Ce sont des éléments sur lesquels nous avons interrogé la Commission. Force est de constater aujourd’hui que nous n’avons pas de texte pour porter ces demandes, qui ne sont pas inintéressantes. C’est une voie qu’il faut creuser : ce n’est pas parce que nous n’avons pas de texte qu’il ne faut pas porter la demande. Nous n’avions pas de disposition pour la distillation, et nous l’avons trouvé. Nous allons regarder avec la filière. Ce type de mesures permet de faire sortir ceux qui le souhaitent, pour des raisons diverses, sans perdre de droits à produire à terme quand le marché serait stabilisé. Évidemment avec la filière nous allons explorer les voies qui peuvent l’être. Je n’aime pas dire des choses qui ne sont que du rêve pour faire plaisir. Oui pour y travailler, mais cela demande un temps plus long que les autres dispositifs.

 

À Narbonne, les manifestants souhaitent aussi une visite de la première ministre, Élisabeth Borne, pour échanger sur leurs difficulté concrètes : soutenez-vous cette demande ?

Elle a été transmise et il appartiendra à la première ministre d’y donner suite. Je peux vous dire que la première ministre est particulièrement vigilante et mobilisée. Cette année le montre par les moyens budgétaires déployés.

 

Et par ceux qui n’ont pas été activés, comme l’abandon de l’augmentation des droits d’accises sur les boissons alcoolisées, évoquée un temps.

Cela correspondait en effet à un arbitrage de la première ministre. Nous avions convenu que du fait de la crise que traverse la filière, la non-augmentation de fiscalité était un signal vers la filière en complément de la distillation, la mesure d’arrachage...

  Pour l’arrachage sanitaire à Bordeaux, l’accès au volet de renaturation des aides d’État est interdit aux entreprises en liquidation judiciaire, mais aussi à celles en état d’observation, ce qui pourrait exclure certains demandeurs.

Si jamais le plan sauvegarde ou de redressement est adopté, l’entreprise peut bénéficier des aides spécifiques. Nous regardons dans le détail les conséquences pour ceux qui seraient dans un plan non-formalisé. Nous essaierons de répondre. Il y a des règles européennes qui s’appliquent à toutes les entreprises dites en difficulté. Nous regarderons ces demandes.

 

Au final, quel sera le périmètre du fonds d’urgence pour la viticulture votée par surprise à l’Assemblée Nationale…

Si c’est une surprise pour certains, on ne peut pas considérer que cela soit une mauvaise surprise.

 

On entend que le vignoble demandait 60 millions € et craint que 20 millions € ne soient pas suffisants…

Comme vous le savez, depuis des années avant moi et depuis que je suis au ministère, nous avons toujours essayé de calibrer les dispositifs pour répondre aux besoins. Et nous l’avons fait grâce aux professionnels. D’abord, le fonds d’urgence est soumis à la règle du minimis. Deuxièmement, c’est un élément qui a été posé sur la table par le rapporteur général du Budget, Jean-René Cazeneuve [NDLA : député Renaissance du Gers], et nous avons fait en sorte que cela puisse s’ouvrir à l’ensemble de la crise et pas seulement au mildiou. Nous allons regarder le périmètre avec la filière. Je peux entendre que 20 millions ne soit pas grand-chose, mais quand vous cumulez avec 200 millions € de distillation plus ce que l’on fait sur les exonérations PEC ou TNFB… Je reconnais la désespérance, que cela n’obère pas, mais reconnaissons que nous avons fait un effort significatif sur le budget de l’État.

 

Quelles sont les modalités d’accès et le calendrier de mise en œuvre que vous souhaitez pour ce fonds d’urgence ?

Nous avons une procédure budgétaire en cours, en attendant qu’elle soit finie nous allons travailler avec les professionnels sur le périmètre. Plutôt pour une application 2024. Avec un avantage que je souligne au passage : ça fait sortir du calcul sur le plafond des minimis ce qui a été fait pour le gel en 2021.

 

Au niveau parlementaire, que pensez-vous de la proposition du Sénat d’exonérer les cotisations patronales, auquel votre collègue, le ministre au Budget Thomas Cazeneuve, s’est opposé ?

Il faut regarder les dispositifs au mieux pour les calibrer, mais on ne peut pas additionner les outils pour les additionner. Nous mettons beaucoup de moyens sur la filière viticole, et c’est bien normal. C’est une filière d’excellence très présente sur les territoires et dont on a besoin. Dans cette période de crise, il est normal d’être aux côtés des viticulteurs.

 

Face aux dégâts de mildiou de ce millésime, où en sont les discussions avec les assureurs pour la prise en charge de ces dégâts ?

Nous avons fait pression sur les assureurs pour qu’ils se positionnent et je regrette qu’ils déclarent que ce n’est pas conforme à leurs cahiers des charges. Ils ont refusé d’activer quelque chose sur les conséquences de la pluviométrie sur l’impossibilité de traiter contre le mildiou. Reconnaissons qu’en juillet nous pensions que le mildiou touchait toute la France et au final cela s’est restreint : c’est plutôt une bonne nouvelle. Maintenant, il faut attendre les déclarations de récolte pour savoir les dégâts de mildiou et pouvoir agir sur ces endroits avec le plus de célérité.

 

Cette impasse ternit-elle votre bilan de la première année d’application de la nouvelle assurance climatique, le contrat MutiRisque Climatique (MRC) ?

Pas du tout. Cela a bien couvert les autres risques. Le risque mildiou n’est pas un risque qui relève de l’assurance-récolte. Je disais qu’il fallait couvrir les conséquences d’impossibilité de traitement liée aux évènements climatiques. Le bilan reste bon. Et Le taux de souscription a légèrement augmenté en viticulture.

 

Les situations de fragilité s’aggravent dans l’ensemble du vignoble, où l’on parle de 30 à 40 000 ha de vignes à arracher sous 5 ans à Bordeaux, Cognac réduit ses plans d’expansion, la Vallée du Rhône attend une restructuration différée, la Provence réduit ses rendements, le val de Loire fait face à des vignes en friches… Comment aider autant de vignobles face à autant de difficultés ?

C’est la seule filière que je connaisse qui a vécu autant de crises qui ne sont jamais arrêtées. À force, la crise succédant à la crise, ça vient fragiliser les systèmes. Quand on fait le cumul de ce qui a été mis sur la viticulture, on dépasse largement le milliard d’euros. Des moyens ont été mis. Il faut donc continuer à répondre à l’urgence, ce que l’on fait là. Je tiens à saluer les professionnels qui se mettent tous de bonne foi autour de la table pour trouver des solutions. Même si je comprends la colère, l’impatience, la désespérance, c’est franchement une filière qui n’a pas été abandonnée. Et c’est normal.

Il faut ensuite se mettre en prospective sur l’export. Je ne suis pas fermé à ce que l’on mette des moyens en communication ou d’une autre nature pour reconquérir des parts de marché. Nous avons une consommation française et européenne plutôt stable ou en baisse. Si nous voulons garder notre potentiel, il faut que nous allions plus encore à l’export sous une bannière France. Nous devons le faire, nous avons la viticulture la plus exemplaire au plan environnemental, des vins les plus reconnus en termes de qualité et qui porte une image patrimoniale, culturelle... Il faut que nous partions à l’assaut de la reconquête des marchés perdus, parfois au bénéfice de pays collègues et voisins, italiens et espagnols, sans même parler du Nouveau Monde. Mais cela nécessite de parler marché : comment les gens vont-ils consommer demain ?

 

Pour assurer la valorisation des appellations à l’avenir, que pensez-vous de l’idée d’une Appellation d’Origine Durable (AOD) portée par le professeur de droit Ronan Raffray afin de rapprocher « des normes d’origine et de la qualité environnementale, jusque-là uniquement portée par l’agriculture biologique » ?

Beaucoup de nos exploitations sont en bio ou en HVE (Haute Valeur Environnementale) : si ce ne sont pas des normes de durabilité, qu’est-ce que c’est ? Les vins italiens n’ont pas de normes de durabilité et ils gagnent des parts de marché sur nous ? Le sujet n’est pas de savoir si l’on a une agriculture durable qui ne soit pas connue des consommateurs. Le sujet est d’aller à l’export et de porter l’excellence des vins français. C’est le travail à mener. Tout ce qui peut être fait pour le développement durable est une bonne chose, mais en quoi est-ce que cela amène plus de consommateurs ? Le sujet principal est l’évolution des modes de consommation sur les marchés. Les appellations d’origine viennent célébrer la rencontre d’un savoir-faire humain, d’un terroir et d’un climat. N’essayons pas de tout mettre dans l’AOP. La baisse de consommation du vin n’est pas une question environnementale, c’est d’abord un changement de pratiques de consommation.

  Afin d’éviter que les cours des vins en vrac ne chutent pas plus, estimez-vous que le vin devrait être complètement concerné par Egalim qui interdit la vente à un prix inférieur aux coûts de production ?

Ça n’a pas été le choix de la filière viticole. Je veux bien le remettre sur la table, mais je ne ferai pas contre la filière viticole. Il faut toujours se reposer les questions dans les périodes de crise. Cette idée peut être mise sur la table, Egalim pose la question de la valorisation par la marche avant du coût.

 

Le manque de valorisation du label Haute Valeur Environnementale (HVE) est critiqué dans le vignoble, ainsi que l’augmentation non concertée d’exigences cette année et l’absence communication positive. Comment réagissez-vous au tassement des nouvelles certifications dans le vignoble ?

La HVE est une disposition de certification qui vise à reconnaître un certain nombre de pratiques. Dans la négociation avec la Commission pour inclure le HVE dans les dispositifs de Politique Agricole Commune (PAC), tout le monde savait qu’il pouvait y avoir des effets collatéraux en embarquant l’ensemble des filières sur ce sujet. Nous avons travaillé avec les professionnels sur les spécificités de la HVE en viticulture. Les échanges se poursuivent, sur la question des apports azotés… Nous continuons à travailler sur les ajustements de bon sens qui pourraient être nécessaires. C’est un travail en cours. Sachant qu’à date, celui qui est certifié a deux ans pour atteindre la nouvelle marche HVE.

Sur la question de la valorisation, HVE est souvent la règle demandée dans les grandes surfaces pour vendre un produit. Faut-il que l’on dise mieux ce qui est derrière HVE ? Cela peut faire partie d’un travail de communication des filières.

 

Avez-vous de nouvelles de l’attaque de la certification HVE devant le Conseil d’État ?

Non pas pour le moment. Je trouve dommage d’opposer les modes de certification. Le bio a ses propres clients, la HVE a ses vertus aussi. On ne gagne jamais à critiquer les uns vis-à-vis des autres. À la fin dans l’opinion publique, tout le monde en pâtit : quand vous tapez l’un, vous tapez l’autre. Ce n’est pas parce que HVE se porterait moins bien que le bio irait mieux. Ce sont des produits complémentaires. Et beaucoup de bio sont HVE.

 

Concernant le renouvellement pour 10 ans du glyphosate au niveau européen, le maintien des restrictions actuelles en France ne tient-il pas de la surtransposition nationale alors que le gouvernement s’est engagé à ne pas imposer plus ?

Tout le monde peut se féliciter de la réduction de près de 30 % de l’utilisation de glyphosate. Je suis très fier du travail fait par les agriculteurs. Est-ce que cela a mis des gens en situation d’impasse ? Pas vraiment. En tout cas, je ne l’ai pas entendu. Revenir sur notre position pour remettre du glyphosate là où l’en s’en passe depuis 3 ou 4 ans ? Je trouverai franchement ça un peu curieux. La position française ne prend personne en défaut. Là où l’on peut réduire et se passer de glyphosate, on le fait. Là où il y a des impasses, comme certaines zones viticoles, on ne le fait pas. C’est du pragmatisme et du bon sens.

 

Vous serez présent au salon Sitevi de Montpellier ce jeudi 30 novembre : quel sera votre message à ceux souhaitant investir dans de nouveaux matériels ?

France 2030 et d’autres dispositifs peuvent permettre d’investir dans tout ce qui peut résoudre les différentes équations de transition. Il y a le technologique, la robotique, les drones, le variétal… Les nouvelles techniques génomiques, que nous poussons beaucoup au niveau européen, sont un élément de résistance aux maladies, au dérèglement climatique… Tous ces sujets techniques doivent concourir au fur et à mesure à la résilience de la filière. Je vois de la désespérance dans le vignoble, mais je vois aussi beaucoup d’initiatives pour essayer de passer le pas. En tout cas, je serai aux côtés des viticulteurs, qu’ils n’en doutent pas. Je le dis avec d’autant plus de sérénité que personne ne peut dire que nous n’avons pas été au rendez-vous.

 

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Pragmatique Le 27 novembre 2023 à 18:18:08
Il ne faut pas s'étonner que la politique soit autant critiquée de nos jours. On soupoudre d'aides pour calmer et apaiser les tensions, espérer la paix sociale. Il faudrait plutôt prendre à bras le corps le marché, établir un diagnostic sur les vrais problèmes, et mobiliser tout les acteurs pour espérer un véritable changement. Un peu à l'image des entreprises dynamiques qui ne connaissent pas la crise! Pourquoi au fond ne pas s'en inspirer plutôt que de croire que tout est perdu, baisser les bras, et penser que l'avenir est inéluctable! Ou que l'herbe sera plus verte ailleurs. Les hommes font le marché. On a trop souvent à croire l'inverse.
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Dumas Le 27 novembre 2023 à 11:44:04
La seule question qui vaille est :"Est-ce que le vin rouge tranquille est en déconsommation constante depuis des decennies ?" la réponse et oui et ça ne va pas en s'arrangeant. Sauf que personne ne part de ce constat pour analyser la suite à donner aux foncier libéré par les vignobles arrachés, alors que seul un projet Régional pour une autre culture porteuse d'avenir apporterait une solution viable à des milliers de viticulteurs desespérés. L'amande est une production attendue par toute la filière qui aujourd'hui importe 98% de ses besoins. Le Languedoc Roussillon devient un désert d'herbage sans affectation . Les pouvoirs publics s'en désinteressent depuis 2011. Les solutions sont là. La filière viticole bloque cette évolution impérative et prèfère des soins palliatifs pour limiter la souffrance d'une viniculture de vin rouge tranquille en Languedoc Roussillon à l'agonie à l'accompagnement d'un changement dynamique à imposer aux pouvoirs publics. Le relief du Languedoc Roussillon permet la construction de retenues collinaires cruciales pour l'avenir de toute culture dans cette région. L'ariège, les pyrénées, les corbières, la montagne noire, les cevennes sont à disposition. c'est ça ou la mort de l'agriculture dans cette région. Quattend-on?
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Vigneron Le 27 novembre 2023 à 09:33:32
On revient aux solutions classiques. Mais comme disait Einstein, si on n'agit pas différemment, comment espérer avoir des résultats différents ? La viticulture connaît une crise profonde, et le triptyque (distillation, arrachage, crédit, subvention) ne sont que des remèdes conjoncturels. Il faut agir sur le plan structurel: - Que la France soit enfin fière de sa viticulture et que les vignerons français que le monde envie puissent faire la promotion librement de leurs vins! En enlevant les discours stigmatisant le vin comme une boisson alcoolique, sans valoriser son patrimoine culturel. - Défendre les vins Français à l'international. Quand il y a eu la taxe Trump, le gouvernement a peu réagi. Pourtant l'exportation de nos vins participe activement à la balance positive du commerce extérieur. - Sortir de la logique volume/prix, et penser valorisation avec un prix minimum de vente du vin par appellation aux négociants et un prix minimum de vente consommateur en supermarché. On ne peut accepter que des vignerons fassent faillite pour faire plaisir aux distributeurs. - Réguler l'importation de vins étrangers, notamment quand c'est la crise dans le vignoble Français. Comment accepter que des négociants ne jouent pas le jeu et achètent en même temps des volumes considérables de vins étrangers ? - Lutter contre la position dominante des verriers, fournisseur de cartons et capsules qui ont fait du profit sur le dos de la viticulture en péril. - Stopper la surenchère du foncier qui ne bénéficie qu'aux grands groupes, ainsi que les commissions SAFER qui prennent les décisions entre copains - Au niveau assurantiel, sortir du cahier des charges des assurances pour enfin voir ce qui intéresse véritablement les agriculteurs en valorisant le prix du raisin par rapport au prix de vente du produit fini. - Simplifier les démarches administratives et le millefeuille qui est une perte de temps pour les agriculteurs, un coût, aux dépends de leur préoccupation principale qui est de faire de bons produits et de les vendre. - Aider les agriculteurs à la vente, sans leur dicter ce qu'ils doivent faire en les orientant vers un certain type d'agriculture ou de label. Reconnaître enfin que l'agriculteur a du bon sens et les pieds sur terre. Donner des subventions à la filière HVE reconnu par le ministère, au même titre que les Bios qui en bénéficient, ou bien arrêter les aides sur le Bio si l'on veut garder une cohérence.
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BioRev Le 25 novembre 2023 à 07:32:03
C'est facile d'accuser Trump, la covid et l'Ukraine pour masquer les incompétences notoires de nos gouvernants qui sont devenus au fil du temps des VRP de l'UE. Il ne faut pas confondre révélateurs et déclencheurs. C'est comme le changement climatique et les inondations...quand il n'y a plus rien pour retenir l'eau au sol, elle se jète dans les bras de la rivière, qui déborde. La viticulture doit rester la vitrine du bon goût et du savoir-faire français....soit, mais il serait temps de raisonner en filière pour avoir la maitrise des chaines de valeur. Or, sauf exception, les viticulteurs importent leurs outils de travail et ça ne choque personne apparemment de voir que les allemands et les américains s'enrichissent sur le dos de la bête... Les banquiers se frottent les mains et ensuite il faut renflouer les caisses des perdants... La colère, le chantage à l'argent n'y changeront rien. Il faudrait remettre les choses à plat une bonne fois pour toutes.
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augustin Le 25 novembre 2023 à 05:51:43
Le ministre de l agriculture n apporte que une partie des solutions et la filière viticole doit impérativement frapper à d autres portes On limite souvent par exemple le rôle des banques à un reechelonnement des prêts pge bpi covid 19 de 2020... Or ce dont à besoin entre autres la viticulture c est aussi de générer de la trésorerie et le système bancaire ne fait plus le job en tous cas à Bordeaux: crca 33 /soc gen /bpaca/ ceapc BNP ont tous réduit leurs engagements sur ces 10 dernières années et le phenomene va en s accélérant .Dgfip et msa les ont remplacés bien malgré eux . Il faudrait donc inciter les établissements bancaires à accorder a nouveau des prêts adossés à des warrants sur stock de vin . Idem pour les lignes d escompté qui ont vu leur plafond se réduire ... leurs échéances se raccourcir ...et les exigences des tirés ( effets de commerce oblige ) devenir par trop restrictive . Les quelques transactions sont là et l escompté des lettres de change ou celui des billets à ordre apporterait une respiration bienvenue dans la trésorerie des petits châteaux et des négociants acheteurs pour peu que ceux ci gardent une note banque de France acceptable. A ce jour en effet seules les banques de niche type delubac et themis accordent encore des lignes d escompté à un million d euros sur un an ... car les autres opérateurs bancaires ont préféré se retirer ! Le ministre de l agriculture ne peut rien sans le support de Bercy et n à actuellement , c est bien malheureux, que peu d effet de levier sur le système financier, comme l à montré récemment l échec des négociations avec les assureurs sur les sinistres sécheresse e mildiou . C est la raison pour laquelle une cellule de crise ne peut être l apanage du seul ministre de l agriculture ...mais doit embrasser, sous la férule de m le préfet donc place Beauvau , aussi bien ladite agriculture que : . d une part Bercy sur le plan financier .et d autre part la place Vendôme sur le plan des procédures collectives ... La structure de l administration française est en silo ou encore en "tuyaux d orgue" et quelque filière francaise que ce soit , y compris la viticulture , doit savoir s adapter à cette réalité.. pour savoir frapper à la bonne porte et trouver les bons outils au bon moment ! Donc oui au maintien de la coordination avec le ministere de l Agriculture mais attention encore une fois à ne pas ignorer Beauveau pour la préfecture, Vendôme pour le tribunal judiciaire (et les auxiliaires juridiques de tous types ) et l incontournable Bercy pour la synergie à re-découvrir avec les banques ... Et si le Commerce Extérieur est autour de la table il sera également le bienvenu ! Cette crise est multifactorielle et se laisser endormir par un panel très limité de vieilles rengaines de type arrachage distillation hve diversification ou photovoltaique nous amènerait droit au mur . En conclusion la crise de la viticulture est un sujet beaucoup trop sérieux pour être confiné au seul ministère... de l agriculture ! Et le fait que le ministre actuellement en charge de ce portefeuille ne cite pas ou bien peu ses autres collègues ministres en dit long sur les progrès rapides à faire , notamment en termes de coordination des remèdes à apporter pour faire face à cette crise terrible.
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