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Dossiers et déçus attendus pour l'aide à l’arrachage des vignes de Bordeaux en surplus
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C’est parti !
Dossiers et déçus attendus pour l'aide à l’arrachage des vignes de Bordeaux en surplus

Décrété ce jour, l’arrachage bordelais à 6 000 €/ha s’annonce doublement saturé sur le volet interprofessionnel de diversification des vignes excédentaires (avec une priorité aux vignerons ayant déposé une précandidature cet été), tandis que le plus contraignant dispositif gouvernemental de renaturation n’anticipe pas de souci de financement (une sous-consommation à hauteur de 50 % est attendue).
Par Alexandre Abellan Le 19 novembre 2023
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Dossiers et déçus attendus pour l'aide à l’arrachage des vignes de Bordeaux en surplus
Si beaucoup seront appelés pour arracher, peu seront élus pour financer la conversion de leurs vignes vers d’autres cultures. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives)
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adam ! Après de longues semaines d’attente, d'abord de validation européenne arrivée il y a deux semaines puis de publication d'arrêté national tombé ce jour*, voici lancé l’appel à candidature du dispositif d'arrachage sanitaire des vignes sans perspectives commerciales en Gironde afin d’enrayer la flavescence dorée ! Ouvert en ligne ce 20 novembre (pour 33 minutes de remplissage estimé), le formulaire de demande d’aide de 6 000 €/ha serait ouvert jusqu’au mercredi 20 décembre 2023 d'après les services de l'Etat. Avec des déceptions qui s’annoncent inévitables, les demandes attendues allant à l’exact inverse des budgets disponibles pour chaque modalité d’arrachage. Car si le montant de la prime est unique à 6 000 €/ha, ce dispositif d’arrachage sanitaire inédit réunit deux financements pour deux outils distincts dans leurs modalités et leurs attractivités respectives.

Le candidat à l'arrachage pourra choisir entre l’aide à la renaturation, pour l’arrêt d’activité viticole financée par l’État à hauteur de 30 millions d’euros (ou 38 millions € selon le besoin de rallonge), et l’aide à la diversification agricole, pour les vignerons restant en activité avec un financement de 19 millions € du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). Mais sur les 9 500 ha pouvant être financés par ce dispositif inédit, la campagne de précandidatures menée cet été aboutissait à 9 251 hectares de vignes souhaitant l’arrachage, avec un tiers sur la contraignante renaturation, et son engagement à maintenir une jachère/un boisement pendant 20 ans, pour deux tiers sur la plus flexible diversification. Soit des demandes inversées par rapport aux financements fléchés sur chaque dispositif sur l’enveloppe globale de 57 millions € (1/3 prévu pour la diversification et 2/3 prévus pour la renaturation). Si les candidatures de l'été sont maintenues et recevables, il y aurait donc d'emblée deux fois plus de candidats pour la diversification que l'enveloppe ne le permet, pour deux fois moins de dossiers demandant la renaturation par rapport à la capacité de financement.

Stabilisateur à l’hectare

En pratique, « l’enveloppe financière permettant de soutenir ce plan devrait être largement atteinte sur le volet "diversification" induisant si les demandes définitives étaient similaires, l’application d’un stabilisateur à l’hectare. Dans ces conditions, le CIVB a décidé que seuls les viticulteurs qui ont déposé une pré-candidature seront éligibles au volet "diversification" et dans la limite des surfaces déclarées en pré-candidature » annonce la préfecture de Gironde. Sachant que les candidats à la diversification pourront voir leurs surfaces éligibles amputées par un stabilisateur, mais aussi leurs indemnistations diminuées du montant de leur créance auprès du CIVB au titre des Cotisations Volontaires Obligatoires (CVO, selon le dispositif voté ce 10 juillet par l’assemblée générale du CIVB).

Pour l’aide à la renaturation, « au vu de l’appel à manifestation d’intérêt, il n’y a a priori pas de risque de surconsommation du dispositif d’aides d’Etat » indiquait récemment le ministère de l’Agriculture à Vitisphere, pour qui « si une demande est éligible, elle serait financée, sinon il y aurait un stabilisateur. Le risque n’est pas exclu, mais l’Etat a mis les moyens pour répondre à l’ensemble des demandes. Nous avons pris tous les engagements financiers pour répondre aux besoins estimés. »

Tensions persistantes

Dans le vignoble bordelais, l’essentiel est désormais d’aller au plus vite pour mettre en œuvre le plus rapidement possible cet arrachage retardé par des pesanteurs administratives usant les patiences. Et alimentant le système D : des projets d'arrachage sont déjà arrêtés en dehors du système d'aides, pour gagner en flexibilité et ne pas perdre en autorisation de plantation (sait-on jamais, il suffirait d'un miracle et le marché pourrait se renverser...). Si l’enjeu est de réduire les surfaces bordelaises dès le millésime 2024, le nécessaire rééquilibrage entre offre et demande pour les vins rouges n'arrivera pas à court terme. Avec des pertes conséquentes de récolte en AOC Bordeaux rouge liées au mildiou et aux diminutions de surfaces revendiquées (la production tournerait entre 1 et 1,1 million d’hectolitres de vin), la prévision de production 2023 serait « la plus basse des dix dernières années, voire de l’histoire récente » avance Stéphane Gabard, le président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur qui reste cependant réaliste : « on ne va pas surabonder le marché, mais on ne va pas non plus le tendre ».

Avec une déconsommation de vins prévue pour durer, la crainte de nouveaux arrachages s’accentuent même. « 30 à 40 000 ha de vignes pourraient disparaître d'ici cinq ans si les choses restent en l'état » rapporte le collectif Viti33, soit des réductions de l'ordre de 19 à 28 % du vignoble girondin, comptant actuellement 108 000 ha de vignes AOP.

 

* : Signé par la première ministre, Elisabeth Borne, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, le ministre chargé des comptes publics, Thomas Cazenave, le très attendu décret n° 2023-1055 du 18 novembre 2023 porte sur la création d'un « dispositif d'aide en faveur de l'arrachage sanitaire préventif de vignes dans le département de la Gironde » est en vigueur à partir de ce dimanche 19 novembre. Ouvert aux propriétaires de vignes sur des terres non-constructibles et exploitées ces cinq derniers millésimes (2018-2022), l'arrachage sanitaire y est défini comme « le dessouchage des vignes avec extirpation des racines maîtresses et le retrait des bois de la parcelle ».

 

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Tous les commentaires (4)
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augustin Le 21 novembre 2023 à 06:37:44
L' AG du civb à Bordeaux est confirmée pour le 11 decembre et non le 17 comme indique précédemment par erreur ... Courtiers négociants viticulteurs pourront ainsi faire un premier bilan de l année 2023 et se projeter sur 2024 , possiblement comme cet été avec la participation de la préfecture qui s était impliquée dans une cellule de crise . Il est également prévu que le Collectif viti 33 fasse à nouveau entendre son souhait de faire réformer l assiette de la cvo pour migrer progressivement du volume en hl actuel à la valeur économique du lot avec une différenciation par odg ... A suivre donc !
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augustin Le 19 novembre 2023 à 14:16:31
oui oui Je dis oui a votre analyse quantitative ... avec un voisin l arrachage coûtera 1 k euros ... avec une entreprise plutôt 2 euros ... Le net cash dans le portefeuille du viti qui consent à cette mesure est donc minime pour un sacrifice majeur ! Les jeunes femmes indiennes ont massivement dit non à l octroi d une prime pour se faire stériliser il y a 50 ans et elles ont eu raison ! Filons la métaphore refusons les solutions simplistes et mortiferes et reprenons ensemble le porte à porte de nos prospects acheteurs professionnels que ce doit en domestique ou a l international : c est la conquête ou la reconquête qui doit nous motiver ...et non l auto mutilation qui au fond ne règle rien ! Le civb avec ses courtiers et négociants à une règle force de frappe su il convient juste de remettre en synergie avec les petits châteaux.
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augustin Le 19 novembre 2023 à 10:54:47
Arrachage distillation campagne de pub... Le civb continue à amuser la galerie en votant des dispositifs coûteux et mal cibles : trop d argent pour peu de volontaires d un côté.. disette face à la foule de l autre ... Encore une fois il faut procéder à un rapide diagnostic économique et juridique de la filière : règlements amiables sauvegardes cessations de paiement périodes d observation liquidations : tous les chiffres sont dispos au greffe du tj mais la fgvb semble peu soucieuse de poser la question de peur d avoir la réponse... mMême absence de clarté vis à vis du faisceau d indices sérieux et concordants quant à l abus de position dominante de la part de certains opérateurs à l encontre du reste des acteurs de la filière : un simple signalement à l autorité de à concurrence permettrait de bloquer net ce type d agissements mais on continue à tergiverser ... Idem pour la refonte de la cvo du civb , à croire que l on joue la montre pour éviter que celle ci impacte les sorties de chai actuelles des 21 achetés en primeur en 22 ... Misérables petites pratiques de boutiquiers au fond peu soucieux d attaquer les problèmes, surtout des lors que les solutions envisagées pourraient contrecarrer les business plans florissants des plus solides ... Mais ne désespérons pas : le collectif viti 33 et la confédération paysanne ont défendu les intérêts du créneau entrée de gamme , attendons avec impatience ceux qui pourraient bien intervenir sur le prochain segment très touché à savoir le milieu de gamme aujourd hui concerné par ma crise ...Le grand cercle des vins de bordeaux constate les difficultés commerciales de ses adhérents, les Crus Bourgeois du Médoc assouplissent les délais de conditionnement et stockage des stocks en bouteilles : la crise gagne . A 4 semaines de la prochaine AG du civb prevue le 17 decembre espérons enfin que les pouvoirs publics y compris donc la préfecture pourront souffler un vent nouveau pour 2024 .. A défaut une fois les ceps arrachés , les cuves distillées et les affiches de pub remplacées, il ne nous restera plus que les yeux pour pleurer et les huissiers pour sonner à nos portes ... banques regionalement trop engagées , msa gironde dépassée , trésor public bordeaux inquiet ... ils sont tous à bout sur cette fin 23 ...et exigeons bien légitimement des solutions de remboursement pour 2024 ....
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Ouiouiisnotdead Le 19 novembre 2023 à 08:14:47
Ah le fameux coef stabilisateur, tout pareil à la distillation????? Des chiffres et des lettres?. 57 millions que divise 3 donne 19 millions 9500 ha que divise 3 donne 3166 ha que multiplie 2 donne 6333 ha 19 millions que divise 6333 ha donne 3000 ?/ha avant d?amputer cette somme du prix du travail de l?arrachage au mieux restera 1500?/ha pour repartir dans une belle aventure agricole, perso ça me fait pas rêver?.
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