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"30 à 40 000 ha de vignes pourraient disparaître d'ici 5 ans" à Bordeaux
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Crise de conscience
"30 à 40 000 ha de vignes pourraient disparaître d'ici 5 ans" à Bordeaux

Pour éviter une réduction de 20 à 30 % du potentiel viticole girondin, le collectif des viticulteurs bordelais vient de rencontrer les instances locales pour partager ses doléances et ses propositions de sortie de crise : prix minimum du tonneau, revalorisation des stocks, obligation de cours rémunérateur pour les négoces labelisés développement durable, compensation carbone…
Par Alexandre Abellan Le 08 novembre 2023
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« Cette réunion de plus de 2 heures a enfin permis d'acter qu'il y a une crise sans précédent à Bordeaux, et tout le monde a enfin compris qu'elle ne se résoudra pas demain quoi que nous fassions » indique le collectif Viti 33 dans un compte-rendu. - crédit photo : Alexandre Abellan (photo d'archive de la maison Gobineau, siège du CIVB)
C

e lundi 6 novembre se réunissait au Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux un nouveau format de cellule de crise viticole. Annoncée lors d’une réunion publique en octobre, cette séance de travail sollicitée par le collectif Viti 33 lui a permis d’affirmer que l’imminence de l’arrachage sanitaire de 9 000 hectares de vignes ne suffira pas à redonner son équilibre au vignoble bordelais. « Ça n'a peut-être l'air de rien mais c'était le préalable pour pouvoir enfin se mettre tous ensemble au travail, et surtout aborder la somme de tâches nécessaires pour envisager un avenir moins triste (même si, ne soyons pas dupes, rien ne sera facile) » annonce un compte-rendu publié en ligne. Réunissant autour de la table l’interprofession, le syndicat des Bordeaux, le département de la Gironde et la région Nouvelle-Aquitaine, cette rencontre pose la recherche de nouvelles solutions :  « tout le monde ayant acté un risque de déprise viticole important, puisque 30 à 40 000 ha de vignes pourraient disparaître d'ici cinq ans si les choses restent en l'état » rapporte le collectif. Avec 108 000 ha de vignes revendiquées en appellation lors du millésime 2022, une telle décroissance des surfaces viticole semble vertigineuse : de l'ordre de -19 à -28 % (sans compter l'arrachage sanitaire à venir et les friches actuelles).

Parmi les propositions de Viti 33, l’association demande « le calcul des Cotisations Volontaires Obligatoires (CVO) proportionnel au prix du tonneau pour tous » (elles sont actuellement de 4,72 € HT/hl pour l'AOC Bordeaux et 10,39 € pour les communales du Médoc, Pessac-Léognan, Saint-Emilion Grand Cru…) et l’« interdiction d'utiliser le Label Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) pour les négociants achetant en dessous des coûts de production de leurs fournisseurs alors même que ce label les engage à le faire » (ce qui vise l’obtention du label "Bordeaux Cultivons Demain" développé par le CIVB).

« Ces propositions ont été entendues, et nous avons reçu l'engagement d'essayer de bouger les lignes dans ce sens » affirme le collectif.

Autre proposition des viticulteurs : la mise en place « d'un prix minimum décent ». Se heurtant à des obstacles légaux (notamment d’entente sur les prix), ce sujet doit avancer pour « stopper les offres délirantes qui inquiètent nos clients et distributeurs » indique le collectif, ajoutant qu’une telle mesure permettrait de « revaloriser les stocks en chai » et nécessite une « très large adhésion collective » pour aboutir. Ainsi que « dans un premier temps d'un cautionnement bancaire. La région nous a signifié qu'elle pouvait le prendre en compte et qu'une structure existait pour cela. »

La région Nouvelle-Aquitaine évoque également le souhait de déployer sur vigne le dispositif actuel de région pilote dans la production d’énergie renouvelable. Alors que la réglementation de l’agrivoltaïsme alimente les débats syndicaux, le sujet d’une diversification énergétique de l’activité viticole s’annonce complexe. Le collectif appelle également de ses vœux la création de dispositifs de valorisation des captations de carbone du vignoble dans des systèmes de compensation. « Les espaces viticoles n'étant pas des surfaces alimentaires, cette nouvelle fonction est une réelle innovation » pointe le compte-rendu de Viti 33, « sachant qu'il n'y a pas que le vignoble Bordelais qui va devoir trouver des solutions, puisque la crise viticole est partout ».

Première étape

Alors que les participants auraient convenu de relancer la cellule de crise pilotée par la préfecture, « nous nous sommes quittés avec le sentiment d'avoir réussi une première étape, en ayant rassemblé des gens de bonnes volontés autour d'un chantier de reconstruction non exhaustif, qui va nécessiter d'agir vite et de manière multiple » conclut le collectif.

 

 

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Tous les commentaires (22)
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augustin Le 01 décembre 2023 à 23:48:41
m sabourin jamais le milieu de gamme représente par les vins du grand cercle (ou ceux des crus bourgeois) n ont été aussi bonset aussi peu chers Bordeaux. Et pourtant le négoce ne s intetesse pas à eux pour la simple raison qu il privilégié , et vous êtes bien placés pour le savoir , les vins produits par ses propres châteaux et surtout les seconds troisièmes et quatrièmes vins que les gcc apprécient de vendre au negoce bordelais en plus de leurs premiers vins ... Les importateurs américains chinois anglais se voient donc progressivement proposer une offre ,sur ce segment du milieu de gamme , finalement très limitée et onc parfaitement biaisée Ce qui nuit à notre compétitivité et continue à nous faire perdre des parts de marché par rapport aux vins italiens espagnols Californie et , de manière plusieurs large , ux vins provenznt de l hémisphère sud . Pire encore , beaucoup de vos confrères facilitent ce processus en s associant aux campagnes de primeur de vins étrangers qui ont lieu dorénavant chaque année en septembre ,a Bordeaux qui plus est en bénéficiant d une totale franchise fiscale puisque non éligibles a la cvo du civb ! C est peu de dire que la planète bordeaux vins marche sur la tête : jamais la premiumisation à outrance d une filière donnée à contribue à long terme à la santé de ladite filière. Comme l herbe verte de méditerranée elle prospère prolifère mais facheusement détruit la diversité et ne toléré plus la différence : regardez l offre aujourd hui dans certaines communales du medoc parmi les plus prestigieuses et acceptez que nous soyons quelques uns à refuser votre logique, qui nous amène à un monde ltra premium considéré comme inévitable mais que nous refusons .
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Alexis Sabourin Le 19 novembre 2023 à 22:01:08
Augustin vous dites que la diminution de la demande des vins entrée et moyen de gamme est une rengaine du négoce. D'abord, difficile de reprocher au négoce de privilégier les grands crus car à l'inverse des vins entrée et moyen de gamme leur la valeur augmente avec les ans et permet de mieux valoriser un stock. Ensuite, vos arguments se contredisent concernant les vins entrée de gamme (et non, il est vrai, pour les vins moyens de gamme mais ce sont principalement les surfaces produisant les vins entrée de gamme qui sont concernées par l'arrachage). Passons sur la France où les générations qui consommaient du vin pour le quotidien (donc des vins entrée de gamme) vieillissent et finissent de se retirer du marché. Pour l'export, vous dites que les deux études marketing récentes du CIVB "sont édifiantes en établissant la tendance inverse" (notamment pour les USA et la Chine). Je suis allé les consulter et ce n'est pas du tout ce que j'ai lu. Le constat de ces études est le même. Pour les USA : page 13 du rapport détaillé du 24/05/2023 et page 5 du Bilan de Marché USA 2023 + page 23 tous les groupes d'AOC de Bordeaux augmentent en valeur sauf le groupe des Bordeaux (donc entrée de gamme) qui voit ses exportations en valeur aux USA baisser, c'est le seul) -> les jeunes boivent mieux mais moins donc on assiste à un vieillissement du consommateur régulier (mensuel). En Chine, c'est un peu différent car les jeunes sont attirés par le vin mais Vitisphere a eu l'occasion d'expliquer que ce pays s'est mis à produire les vins entrée de gamme demandés par la consommation nationale chinoise, devenant un des principaux producteurs mondiaux en quelques années. Résultat ? Pages 22 et 23 du Bilan de Marché 2023 pour la Chine : en volume toutes les AOC girondines baissent mais le groupe Bordeaux est de loin le plus impacté et en valeur il est le seul à connaître une baisse significative -12%). Donc rengaine du négoce ? Il faut garder à l'esprit que les négociants connaissent le terrain commercial et ne font que décrire la réalité. Celle, basique, de la loi de l'offre et de la demande. Volume ou valeur, il faut choisir. Et cela s'anticipe. La Bourgogne et la Champagne ont choisi la valeur, leur vignoble couvre chacun ~30.000 hectares soit 1/4 de Bordeaux. Ce que je veux dire, c'est que le discours véhiculant l'idée que l'offre génère la demande (et donc qu'il faut produire toujours plus) est belle, mais à double tranchant : si la demande n'est pas au rendez-vous ou vient à s'effondrer, on se retrouve avec son stock sur les bras et on s'effondre avec. C'est bien la période que Bordeaux traverse aujourd'hui. Et quand on voit où est tombée la valeur du vrac, dont les cours ne sont même plus publiés, on se demande comment on peut encore inciter les producteurs à persister dans une voie qui parait sans issue. Conserver l'outil viticole qui permet de produire ces vins a-t-il un intérêt s'il ne permet même pas de faire vivre ses viticulteurs ?
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Vigneron Le 17 novembre 2023 à 15:11:55
Je pense qu'il n'y a pas de problème pour les vins d'un très bon rapport qualité/prix, misant surtout sur la qualité. Aujourd'hui avec l'inflation, tout les prix sont en augmentation. Alors les mauvais vins sont plus difficiles à vendre que dans le passé, leur rapport qualité/prix se détériore, tandis que les bons vins ont le vent en poupe ! L'appellation Bordeaux s'est longtemps appuyée sur les grands crus, négligeant le milieu de gamme et sa promotion en termes de communication. La mode était aussi à trop boiser les vins. Le consommateur ne s'y est plus retrouvé avec une standardisation trop importante. Le vignoble Bordelais a peut-être négligé cela, pensant que les négociants allaient tout arranger avec des vins de marque. Mais le consommateur n'est pas dupe, en tout cas le consommateur averti.
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augustin Le 11 novembre 2023 à 05:01:23
Alexis il faut en finir si je puis me permettre avec la rengaine du négoce bordelais concernant la pseudo baisse de la demande des vins en entrée et surtout milieu de gamme surtout à l export... Les deux études récentes du marketing du civb tant pour les usa que sur la rpc sont édifiantes en etablissant la tendance inverse ...même si même si elles concèdent la difficulté liée à l image des grands crus bordelais réputés trop chers et peu flexibles commercialement . La difficulté essentielle de cette rentrée 2023 est sur ce point de commercialisation : le negoce bordelais privilegie encore et toujours ses propres châteaux et ses stocks de seconds vins de gcc achetés souvent à prix d or et qui pèsent sur ses bilans Donc cessons de dire que le marché n est pas en demande mais admettons plutôt que nous n avons pas fait le job et que en 20 ans le linéaire bordeaux hors gcc tant aux usa que en rpc s est réduit comme peau de chagrin ...au profit de l Espagne de l Italie et bien entendu de l hémisphère sud . Tous les store checks faits sur les 9 premiers mois de l année en Europe du Nord puis sur la côte Est des États Unis le prouvent.Nous perdons en linéaire, nous perdons en carte des vins. Pas sûr dans ces conditions que distillation et arrachage soient les bonnes solutions . Nos voisins viticoles du sud est se sont énervés en détruisant des chargements de vin venant d Espagne et appartenant respectivement à johannes boubee alias carrefour et à freixenet principal actionnaire d yvon mau , deux négociants bordelais connus et influents... Arrêtons donc de marteler des clichés de propagande et revenons en au fait : bordeaux n à jamais produit aussi bon et aussi peu cher en entrée et milieu de gamme ( scores eleves chez wa , ws, we , decanter ...) mais tout comme buster keaton dans son film "le mécano de la générale" il y a longtemps que la locomotive du négoce bordelais a décroché les wagons des petits châteaux ! To be fair , quelques rares courtiers et négociants bordelais font encore le job mais ils font figure d exception comme l à affirmé récemment la maison Bouey . Souhaitons que le groupe d action réuni autour de m le préfet Guyot adresse rapidement le problème entre mi novembre et mi decembre 2023 avec le président des courtiers celui de l umb , suite a la reunion vivb de la semaine deniere organisee par le collectif viti 33 ...et que tout ceci figure en priorité d agenda à la prochaine AG du civb le 17 décembre prochain à Bordeaux . 2024 peut voir le phénix de la petite viticulture bordelaise renaître de ses cendres ...ou bien finir de se consumer . Nous détenons notre avenir , il.entre nos mains mais il faut désormais faire vite sans tomber pour autant dans les excès d une polyculture précipitée ou d un photo voltaîque non raisonné.
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Anne Marie Le 10 novembre 2023 à 11:05:05
C'est vrai qu'à Bordeaux il y a un vieux pape qui vend des millions de bouteilles ? Il ne semble pas subir la crise, sauf sur le plan fiscal le prénom Jésus était louche paraît-il en Suisse. Ce qu'ont bien compris les présidents, et ce qui compte en France c'est de vendre des rafales ou d'aider mémé Shampoing, l'ancien président (avant Hollande) l'avait bien compris.
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Alexis Sabourin Le 09 novembre 2023 à 22:14:20
@ Fabrice : Bonjour, vous écrivez que "le [contexte] montre que à l'inverse des à priori, le marché a besoin de plus de volume et que la déconsommation est une construction". De quels "a priori" parlez-vous ? Au contraire, la déconsommation est bien une réalité et nous traversons une crise de surproduction. La consommation de vin par habitant dans notre pays est passée depuis 1960 de 120 L par an à 40 L en 2020 (soit 3 fois moins, impactant surtout les vins de consommation courante). La superficie du vignoble bordelais est passée de ~80.000 hectares en 1980 à ~140.000 dans les années 2000. Principe de cause à effet, plus de volumes fait toujours baisser les prix. Or les cours du vrac bordelais sont déjà au plus bas. L'export permet temporairement d'avaler les excédents mais dans un contexte tributaire de l'instabilité internationale et avec une hausse mondiale de la production donc de la concurrence. Donc pourriez-vous détailler votre propos svp : en quoi la déconsommation serait une construction et pourquoi le marché aurait besoin de plus de volumes ?
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augustin Le 09 novembre 2023 à 15:15:14
Chers collègues vitis bordelais je crains fort que la diversification accélérée et la pose de voltaîque ne deviennent les deux nouvelles fausses barbes de la filière en 2024 , succédant ainsi dignement à arrachage et distillation qui ,selon les caciques du civb , devaient être les deux mamelles du plan 2023 ... Encore une fois plus d équité sur la cvo , plus de transparence dans la relation châteaux courtiers négociants et enfin une cartographie sincère des procédures collectives en cours sont requises : sur ce dernier point combien de cessations de paiement ? combien de iquidations ? et ultimement combien d emplois risquent ils de disparaître courant 24 ? ceci devient un sujet de prévention de l ordre public ! Car nous ne sommes pas tous qualifiés tant s en faut pour rejoindre par exemple dassault, thales et safran , pour commencer a construire des belliqueux avions rafale au lieu d élaborer nos pacifiques flacons :*) Espérons que les détenteurs de l agenda de l AG du civb du 17 décembre inflechissent le cours de leur réflexion : à défaut nous risquons plus de parler veaux ,vaches ,cochons et couvees et non plus de vin ...avec le risque de tomber dans un nouveau panneau, voltaîque celui ci ... Sans oublier le débat sur l impact de la campagne de pub civb et celui sur la migration hve 3 hve 4 ...et nous serons bien habillés pour cet hiver :^( Ensemble mais seulement ensemble pourrons nous sortir de là , du gcc classe le plus prestigieux au modeste vracqueur et du premier courtier au dernier négociant ... A ce jour pour éviter la guerre des luquidations nous avons opté pour le déshonneur 2023 avec arrachage et distillation . Et si nous continuons , nous aurons la guerre des liquidations 24 , en sus du déshonneur des subventions 23 ...
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Fabrice Le 09 novembre 2023 à 11:20:18
Autant arrêter de produire du vin : il faut différencier la misère et la souffrance individuelles du contexte. Les premières obligent à un plan social immédiat ; le second montre que à l?inverse des à priori, le marché a besoin de plus de volume et que la déconsommation est une construction. Reconquérir les parts de marché perdues et valoriser pour que la production vive de son travail, voilà les enjeux. Bien plus complexe que de suivre le vieux schéma de régulation de l?offre et et de la demande qui ne fonctionne plus depuis 20 ans.
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Confédération Paysanne de Gironde Le 09 novembre 2023 à 10:32:54
Cela fait, au bas mot, 4 ans que la Confédération Paysanne de Gironde explique que 30000 ha n'ont déjà plus de marché. Nous n'étions pas jugés "crédibles". Le couteau dans le dos, le CIVB finit par proposer 10000 ha dans des conditions lamentables. Malheureusement, ces demi-mesures tardives et bricolées à la hâte ne déboucheront sur aucune amélioration globale. Le marché restera engorgé, les vignes en friche vont encore augmenter avec les dégâts mildiou de 2023. Et si le début de printemps 2024 est pluvieux, on repartira sur le même schéma. Et des centaines de retraités, lâchés par leurs fermiers, vont tomber dans la pauvreté de leur 700 euros de retraite avec obligation d?entretien. Un changement de la base de calcul des CVO ne ferait que répondre à une justice fiscale élémentaire. On a toujours vu que les contributions doivent être proportionnelles à la capacité contributive ! Aujourd'hui, sur la base des cours réels, les producteurs de Bordeaux paie entre 5 et 6% de CVO à l'interprofession, pour qu'elle les mène au désastre. Le vrai sujet c'est à quoi sert encore cette interprofession ? Sa structure pyramidale et opaque, avec cooptations, avec maintien des membres condamnés pour fraude, est d'un autre âge. Cotiser pour un projet collectif, oui, mais pas pour un club privé sur fonds collectifs. Les propositions du Collectif vont aussi dans le bon sens sur la recherche d'un prix plancher correspondant aux exigences du cahier des charges de l'AOC. Là où ça questionne, c'est quand le Collectif écrit : "Les espaces viticoles n'étant pas des surfaces alimentaires". Ces terres étaient strictement alimentaires pour beaucoup il y a peu de temps, et elles sont tout à fait aptes à le redevenir. Le Collectif parle de « la création de dispositifs de valorisation des captations de carbone du vignoble dans des systèmes de compensation ». Pourquoi pas, mais il faudrait en éclaircir les modalités. On espère qu'il ne s'agit pas de devenir de simples fournisseurs de matières végétales pour des méthaniseurs subventionnés. Avec la chute généralisée des rendements agricoles, avec la désertification de l?Espagne, nous allons avoir besoin de terres à vocation alimentaire.
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BioRev Le 09 novembre 2023 à 09:43:37
@Olivier Metzinger Ma critique porte uniquement sur le PV au sol, pas sur toiture, dont je suis au contraire une adepte. L'agri-voltaïsme cultive à dessein cette ambiguïté pour gagner du terrain. Mesurez-vous bien les conséquences de cette révolution environnementale? Une transformation radicale de l'espace rural, de la même ampleur que les précédentes, engagées après guerre: le réseau routier et l'étalement urbain. Jusque là, les zones agricoles résistaient encore. Avec l'agri-voltaïsme au sol, elles vont lâcher. La France a d'abord abandonné son industrie puis maintenant son agriculture. Sa balance commerciale est abyssale, que les services ne peuvent plus compenser, en particulier le tourisme. Or, l'agriculture et le tourisme sont dans le même bateau. Les touristes aiment la diversité et la beauté des paysages français. Croyez-vous qu'ils viennent pour admirer les rond-points, les zones commerciales et les centrales photovoltaïques? NON. Je ne dis pas que le l'oeno-tourisme va sauver la viticulture mais il peut faire sa part. Son importance qualitative est sous-estimée, en dehors de la classique visite des "châteaux". La conversion en bio en est un ressort bien sur. Le viti-pastoralisme aussi. I l faut aussi revoir le rôle des coopératives, dont la laideur architecturale ne plaide pas en faveur de la qualité. Il faut diversifier les revenus sans nuire à l'environnement ni trop se disperser. La production d'énergie avec le PPV sur toiture. Avec la surface de hangars et chais viticoles, il y a de quoi faire. Exemple: 300 m2 de PPV par exploitation produisent 100 MWh/an, l'équivalent de la consommation de 30 personnes. De quoi satisfaire largement les besoins en électricité (auto-consommation + revente du surpus). Favoriser la valorisation des déchets de la viticulture par distillation. Panacher le raisin de cuve avec le raisin de table ou à jus. Autre métier, peut-être mais assez proche sur le plan des infrastructures. Les coopératives ont leur rôle à jouer à ce niveau. Panacher le vignoble avec une arboriculture fruitière (pommiers, poiriers, cerisiers, figuiers, amandiers, etc, selon la région). Panacher avec de la sylviculture d'intérêt viticole (robinier, châtaignier, chêne-liège) et relancer ainsi la filière des piquets de vigne qui se meurt. Bref, revenir à un équilibre agro-économique raisonnable plutôt que la fuite en avant, par faux pragmatisme.
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Vigneron Le 08 novembre 2023 à 16:43:57
Sinon, il nous reste à passer l'ENA et finir ministre du redressement productif ! On pourra ainsi dire aux agriculteurs de planter plein d'amandiers en espérant qu'ils soient aussi productifs que ceux placés au bord des autoroutes.
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augustin Le 08 novembre 2023 à 15:55:42
rebonjour à tous rendons grâce au collectif viti 33 et à la confédération paysanne qui ont relancé le débat de la crise viticole bordelaise sur cette rentree post vendanges auprès du civb ... Le compte rendu de la précédente AG civb avait laissé en effet penser à M le préfet Guyot que les braves gens pouvaient aller se rendormir , puisque les subventions arrachage sanitaire et distillation de crise allaient affluer, en aussi grand nombre que les panneaux d affichage de la nouvelle campagne de pub ... Or force est de constater que les chais sont toujours pleins, les caisses sont toujours vides , les négociants toujours hésitants à l achat des vins hors GCC et les créanciers de la filière toujours plus inquiets et ce bien légitimement. Sauf a relancer un comité de crise interministeriel embrassant les aspects juridiques ( inventaire des procédures service justice ) fiscaux ( taxe cvo) et concurrentiels ( autorité de la concurrence ) auquel il faudra ajouter dorénavant le volet social ( prestataires de services indélicats) nous en resterons à un dialogue sterile avec la chambre d agriculture et son ministère de tutelle donc malencontreusement hors sujet. Espérons que nos suggestions soient entendues et que l ordre du jour de la prochaine AG du Civb (prévue le 17 decembre ) en finisse avec les tergiversations de cette année passée. A défaut , le paysage viticole bordelais du Printemps 2024 (qui s offrira aux visiteur primeurs venus pour goûter le millésime 2023 ) risque de devenir entretemps bien désolant sur les plans a la fois politique ,économique , et social. Il est encore temps mais il faut désormais faire vite pour éviter une vague de liquidations judiciaires sans précédent.
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Vigneron Le 08 novembre 2023 à 15:42:10
@Dumas, un arrachage définitif ne fera rien d'autre qu'un arrachage, avec des subventions pour les vignerons. Cela ne rétablira pas le marché du vin si on veut qu'il soit rétabli. Il faudrait se demander comment plaire aux consommateurs, et sortir de la spirale déflationniste du VRAC avec des prix "SOUS-TERRE". Un vigneron devrait déjà vendre ses produits, vous ne pensez pas ? Cela lui permettrait de se rendre compte des contraintes du marché en termes de qualité, de prix, et pour faire aussi plus de marge que le VRAC.
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Renaud Le 08 novembre 2023 à 15:01:42
Petites précisions. La compensation carbone n?est pas lié à l?agrivoltaïsme. C?est une donnée nouvelle qu?il faut intégrer. Car les exploitants se retrouvent à la tête d?un nouveau capital tout à fait tangible. Mais de façon plus générale nous en sortirons avec le moins de casse possible que tous ensemble. Tant que nous en serons à critiquer notre voisin proche ou plus lointain c?est la liquidation qui nous guette. Le train que nous avons remis sur les rails est entrain de redémarrer doucement. Ne boudons pas notre plaisir. Peut-être sommes nous comme pour l?arrachage précurseurs ( dans la démarche et la valeur). Soyons patient et essayons chacun de rassembler ce qui est épars car ce sont les divisions qui nous ont amenées là
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Cire37 Le 08 novembre 2023 à 14:38:22
Il serait nécessaire de commencer par tous ceux qui se sont convertis de la policuture élevage à la viticulture et qui ont dévalorisé la qualité des vins et pas que dans le Bordelais !!!! Il y a les pisseurs de pinard et les autres
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dumas Le 08 novembre 2023 à 11:24:38
Et si vous la jouiez collectif avec la Languedoc Roussillon pour un arrachage définitif ? Peut-être que l'Etat à travers France AgriMer aiderait, au lieu de la jouer Préfecture après Préfecture!. La filière vitivinicole a le même problème partout. A Bordeaux on parle d'arrachage sanitaire et en Languedoc Roussillon un arrachage "climatique" vous laissez volontairement de côté l'éffondrement du marché depuis les années 1965. Refuser de voir en face la cause profonde impliquant une réorganisation totale de la filière VitiVinicole du Sud vous conduit tous dans le mur!. Reprenez le scénario n°1 de la prospective Vigne-Vin de 2011 élaborée par SupAgro et l'INRA pour le Languedoc Roussillon il s'applique à toutes les vignes du Sud y compris celles du Bordelais.
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Vigneron Le 08 novembre 2023 à 10:59:28
@Augustin, les procédures juridiques sont longues, fastidieuses. Et rien ne prouve qu'à l'issu de cela, les acteurs arrêteront d'agir de la même manière, et que la situation sera stable et apaisée pour le cours des vins. Une très bonne mesure préconisée est la mise en place d'un "prix minimum décent" qui pose déjà un problème juridique... Alors que cela stopperait comme le dit l'article les "offres délirantes". Mieux vaut ne pas vendre plutôt que de faire chuter les cours et couler son entreprise. C'est la responsabilité conjointe des vignerons et négociants, sans compter le travail de communication pour faire reconnaître la richesse méconnue des vins de Bordeaux, hors des grands crus.
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Vigneron Le 08 novembre 2023 à 10:52:14
@Biorev, vous pensez que tout les agriculteurs vont faire de l'agri voltaisme ? C'est plutôt du rêve. Cette technologie coûte très cher, il faut amortir l'investissement sur 5 à 10 ans. Et si on veut faire de la revente pour espérer des gains pécuniers, le rachat de l'électricité verte par EDF se fait à prix bas. Vous croyez qu'EDF est une société dont le but est d'enrichir les agriculteurs ?
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Olivier Metzinger Le 08 novembre 2023 à 10:50:36
@BioRev, la compensation n'est pas uniquement lié à la production d'énergie. Il vaut mieux à mon sens essayer de maintenir des paysans quitte à ce qu'ils aient une partie de leur revenu lié à la production d'énergie chez eux ou à côté par redistribution, à l'aménagement du territoire, ou autre... Plutôt que de les voir mourrir et remplacé par des multinationales de l'énergie ou autres. Mais tout est critiquable et à priori, vous y arrivez de bonne manière. Nous essayons de construire des solutions pour ne pas crever, effectivement c'était plus agréable de vivre de la vente de sa production mais les consommateurs ne l'entendent pas forcément de cette oreille.
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Vigneron Le 08 novembre 2023 à 08:55:00
Plein de bonnes idées! En espérant que cela suive derrière avec des textes de loi, le soutient du syndicat et de l'Etat, pour ne pas que cela soit juste un effet d'annonce. Cela pourra je l'espère inspirer d'autres régions viticoles pour éviter d'autres crises sur d'autres vignobles! Car on est tous dans le même bateau.
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BioRev Le 08 novembre 2023 à 07:02:43
Faire de la Nelle Aquitaine une région pilote en matière d'énergies renouvelables...dixit les politichiens locaux....et tout ce petit monde aboie en meute en faveur de l'agri-voltaïsme. Il fallait bien que le ciel nous tombe sur la tête un jour ou l'autre mais avec si peu de cervelle à l'hectare en dessous, ça ne fera pas beaucoup de biomasse disponible... La vigne n'est pas une culture alimentaire, on peut donc la convertir en n'importe quoi du moment qu'on ait l'ivresse.... de l'air du temps, de l'opportunisme financier, de la gloriole à deux balles...car chez ces gens là monsieur, on ne pense pas, non, on compte! Après les veaux vaches et cochons, il faudrait donc dire adieu aux vins maintenant ?...pour un plat de kWh ?...produit par des panneaux venant d'Asie et repartant en Afrique car difficile à recycler pour l'instant. Sans parler de la révolution esthétique de nos campagnes. Etes-vous prêts, chers viticulteurs en détresse, à transformer votre beau vignoble en cette froide surface grisée, couleur bitume, tiens quel hasard! Déjà pas très regardants sur les intrants chimiques, cancérigènes pour certains, vous avez aussi troqué les piquets de vigne en acacia et châtaigner contre le métal, laissant mourir une filière locale, vous êtes donc depuis longtemps déjà du côté de thanatos et non plus d'éros....trahissant votre vocation originelle... La bourse ou la vie? Il faudrait peut-être enfin choisir la vie! Il y a d'autres solutions que l'agri-voltaïsme, mais combien d'entre vous préfèreront la rente énergétique facile au noble mais difficile travail d'agriculteur? combien d'entre vous vont se laisser "acheter" pour renflouer leur trésorerie?
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augustin Le 08 novembre 2023 à 06:22:42
bonjour à tous La relance du comité de crise est une excellente nouvelle . Il est temps d admettre que le triptyque arrachage distillation et campagne de publicité n est pas la panacée Bravo pour le projet de changement d ' assiette de la cvo du civb , migrant ainsi du volume , particulièrement inique ... à celui de la valeur , beaucoup plus équitable . Trous mesures essentielles restent toutefois dans les limbes et on peut souhaiter que la prochaine AG du civb de mi décembre 2023 complétera son agenda pour les inclure : . Définir le périmètre très exact de la crise actuelle de la filière , avec le décompte des sauvegardes, celui des cessations de paiement , des périodes d observation et celui des liquidations . Les chiffres sont détenus par le Tribunal Judiciaire en charge des procédures collectives ...mais étrangement personne au civb ni à la fgvb ne semble pressé de les obtenir puis de les diffuser sur cette rentrée 2023 ... .Le retour à la publication des cours du vin en Gironde par aoc par millésime et par classement y compris bouteille ...tout comme il était diffuse il y a un an encore et sur un rythme mensuel par l ' "union girondine", en se basant sur l objectivité des bordereaux courtiers assermentés... Ceci permettra de mieux appréhender la dégringolade des cours de certains vins et la résistance très remarquable de certains autres . .Last but not l'east le projet collectif de signalement à l Autorité de la Concurrence (rue de l Échelle à Paris) à l encontre de certains opérateurs de la filière .Ceci pour mettre fin a un possible abus de position dominante survenu notamment lors des récentes campagnes de sortie en primeur des millésimes 2021 2022 et 2023. Cet écart pouvant avoir être constitué par la conjonction d une menace de refus de vente ( sur millésime suivant ) et vente liée avec le premier vin . Avec pour effet collatéral toxique d assécher potentiellement la trésorerie du Négoce au profit de quelques uns et au détriment du plus grand nombre d exploitants. Suivant la jurisprudence de cette remarquable institution , plusieurs bassins viticoles français ont déjà su passer au crible leurs pratiques commerciales et Bordeaux semble pour le moment hésitant à franchir ce pas . Pourtant selon beaucoup c est une étape essentielle afin de redémarrer 2024 sur des bases saines et reellement collectives et solidaires . En résumé, transparence de la situation juridique des procédures collectives , transparence de la situation économique des cours et mise à plat des pratiques commerciales opérateurs courtiers et negoce . C est probablement en reconnaissant collectivement oû nous en sommes vraiment aujourd hui ...que nous pourrons arrêter une feuille de route collective 2024 efficace. La Place de Bordeaux peut encore se sauver elle même mais il y a désormais urgence et nous espérons que la prochaine AG du civb du 17 decembre prochain aura à c?ur de traiter ces trois dossiers.
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